22.

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Le car était arrivé à bon port dans la nuit, suite à un retard imprévu. Faustine avait fait une crise d'angoisse inexpliquée, le groupe avait dû s'arrêter une heure pour l'apaiser.

Finalement, Hiro se retrouvait avec le corps mou de Zara dans les bras, se dirigeant vers les dortoirs. Dans son dos, il entendait les pas de Tristan qui portait Esther. Hiro posa son regard émeraude sur le visage paisible de Zara et sourit. Il entra dans la chambre numéro quatorze et la coucha après l'avoir déshabillé en vitesse.

— Bonne nuit petit ange, souffla-t-il quand il rabattit les draps sous le menton de la rouquine.
—'Merci Hiro.
— Tu ne dors pas ?

Elle lui tourna le dos, les yeux fermés et engourdis par la fatigue.

— C'est chouette de ne pas marcher et de sentir ton odeur. Et c'est encore plus chouette d'entendre ton bonne nuit.
— Tu entendais les autres ? S'enquit-il.

Un grognement lui servir de réponse, la jeune femme avait déjà replongé dans les bras de Morphée. Il recula et sortit de la chambre, allant lui aussi se coucher.

***

La nuit avait été douce et sans encombres. Pour la première fois en sept années, les gardes n'avaient pas eu à combattre un mal invisible ni un passé trop présent. Zara avait aussi trouvé le repos dans son sommeil, voilà quatre ans qu'elle ne l'avait pas trouvé !

Ce fut avec bonne humeur qu'elle tenta de se joindre aux autres dans le réfectoire. Elle avait passé un jean et un pull, se sentait trop faible sous leur regard de braise. Les paroles d'Aglaé avaient martelé sa tête quand elle s'était observée dans le miroir. Mais celles de sa mère avaient crié plus fort.

— Zara !

La rouquine sortit de ses pensées quand la douce voix d'Aglaé l'attira. Zara était perdue dans la grande salle où presque cinquante élèves déjeunaient. Elle avait conscience que c'était peu pour certains établissements, mais pourtant c'était déjà beaucoup trop pour elle.

— Que fais-tu là ? Reprit Aglaé, quelques part sur sa droite.

Zara se tourna et vit sa tête blonde approchée, dans son dos une table ronde.

— Il faut bien avancer non ?

Pas faux ! Aller viens.

Aglaé dirigea son amie vers la table, un seul plateau rempli y était posé. Le ventre de la rouquine gargouilla, ce qui fit sourire Aglaé.

— Prend mon plateau, j'ai pas faim.

Hors de question, dis moi où c'est et je vais prendre le mien.

Aglaé fut déçue mais expliqua rapidement le mécanisme à l'autre fille. Cette dernière prit une grande inspiration et se dirigea vers le fond de la salle, où une queue de quatre élèves grandissait. Zara se positionna derrière un grand garçon brun, elle découvrit alors une pile de plateau accompagnée de couverts en métal. Elle s'empara de l'ensemble et les garda en main. Elle suivit le brun qui se dirigea vers un plan de travail où trois femmes servaient des plats différents.

— Jeune fille ? Fit l'une d'elle.

Heu...
— C'est la première fois ?

Zara hocha la tête, la femme lui offrit un sourire rassurant et elle lui expliqua qu'elle, elle servait l'entrée, sa voisine le plat et la dernière le dessert. L'entrée et le dessert n'étaient pas obligatoires. Quand elle assimila le tout, Zara lui demanda une entrée. Avec un sourire rayonnant, la serveuse lui tendit une assiette rempli d'une salade de tomate. Rapidement, la rouquine se retrouva avec une assiette de tomate, une autre de purée et de saucisses aux herbes et une dernière où une poire au chocolat trônait.

Un ange en enferOù les histoires vivent. Découvrez maintenant