Le lendemain, Zara ouvrit difficilement les yeux. Une lumière tamisée régnait dans la chambre grâce aux volets fermés. La jeune femme ne se rappelait pas s'être endormie et elle se redressa lentement en faisant craquer son dos et ses phalanges. Ses yeux azurés tombèrent sur le stylo-feutre posé sur la commode à sa droite. Elle s'en empara vivement et cocha une seconde fois le mur.
- Aller, encore vingt jours ! S'exclama-t-elle dans une fausse joie.
Zara ouvrit les volets en se retournant vers la fenêtre, elle laissa la fenêtre ouverte et constata qu'aucune barrière de sécurité ne la protégeait du vide. Ses yeux se perdirent sur l'horizon et vit le ciel légèrement rosi, le soleil était brûlé d'orange Elle rejoignit ensuite la salle de bain pour se laver. Elle s'habilla d'un simple jean noir et d'un sweatshirt blanc, elle finit par se convaincre de combattre sa peur et de sortir de sa chambre. Au moment où elle ouvrit la porte de sa chambre, Hiro la devança et ils tombèrent nez à nez. L'un surpris avec un plateau de nourriture dans les mains, l'autre étonnée avec les mains aussi nouées que son estomac.
- Oh, bah tu es réveillée, il est à peine huit heures quarante.
Zara fronça les sourcils et se retourna pour jeter un coup d'œil à l'horloge pour constater que le garde avait raison. Elle ramena son attention sur les mains de l'homme sans comprendre la raison pour laquelle il amenait si tôt le déjeuner.
- Je comptais te faire un petit-déjeuner surprise, dit-il alors comme s'il avait lu ses pensées.
- C'est gentil. Tu fais ça à tous ?Un petit rire doux s'échappa des lèvres de Hiro.
- Non, seulement à ceux qui m'intrigue.
- Je t'intrigue ?
- Oui. Un peu trop à mon goût même, sourit-il malicieusement.C'était la première fois que Zara entendait cela, jamais elle n'avait intrigué quelqu'un, encore moins un ennemi. L'homme força le passage pour entrer et déposer le plateau quelque part. Il observa que le lit était parfaitement fait, que la pièce avait été aérée et qu'aucun habit ne traînait sur le sol. Cette fille était propre et cela surpris Hiro. Les autres pensionnaires ne rangeaient jamais leur dortoir, sauf quand les femmes de ménages les obligeaient à le faire.
- Tu regardes quoi ?
Zara avait remarqué l'intérêt du garde pour le rangement de la pièce entièrement blanche.
- Rien. Juste tu m'étonnes.
La jeune femme arqua un sourcil, encore plus surprise. Cet homme était vraiment étrange. Succombant au désir de son estomac, elle s'assit sur son lit en tirant à elle le plateau. Elle dévora rapidement le bol de fruit puis avala goulument la tasse de lait froid. Une question fusa soudainement dans sa tête en buvant.
- Comment tu sais ce que j'aime ?
Hiro, qui la regardait avec intérêt, ne réagit pas de suite. Il était absorbé par la petite moustache de lait qui habillait sa lèvre supérieure, ce qui la faisait ressembler à une enfant. Puis, il croisa ses yeux et il comprit qu'elle venait de lui poser une question. Il la fit répéter puis lui répondit comme si de rien n'était.
- Ta grand-mère a donné des instructions concernant le petit déjeuner.
Zara hocha la tête, un sourire flottait sur ses lèvres. Sa grand-mère pensait toujours à elle, même lorsqu'elle a rempli son dossier. Ça paraît pas grand chose mais son corps s'échauffa de bonheur. Quand elle eut fini toute la nourriture, Hiro récupéra le plateau et sortit de la chambre en expliquant à Zara que dans cinquante minutes les cours commenceraient. Elle avait demandé ce que ça pouvait lui faire et il avait ri de bon cœur devant son insolence adolescente.
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Un ange en enfer
Ficción GeneralTrois semaines pour guérir Zara Boqdam ? C'est la mission et la promesse de Juliette Joke, directrice d'un hôpital psychiatrique pour moins de vingt ans. Dans une société malade où des enfants en deviennent fous, une société qui pourrait être la nô...