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— Joyeeeeux anniversaire !!

Des cris réveillèrent difficilement Zara. Elle rabattit la couverture sur son visage alors que Thalie et Aglaé hurlaient dans le bungalow. Elle aurait voulu leur balancer un objet dur pour les faire taire mais elles se lancèrent dans la traditionnelle chanson d'une voix encore plus fausse. Zara serra fortement les paupières et se boucha les oreilles des mains.

La journée débutait mal.

— Oh taisez-vous ! Finit-elle par crier à son tour, les faisant partir.
— Bah elle aura plus rien, elle est jamais contente, franchement elle me soule royalement ! S'exclama en retour Thalie.
— Je t'aime pas non plus Thalie alors fais-moi plaisir et ferme là.

Définitivement de mauvaise humeur, Zara se positionna sur ses deux pieds et hésita à garder son short de pyjama pour rejoindre les autres. Elle observa ses jambes nues et aperçut les dizaines cicatrices blanches qui rayaient sa peau.

— Garde le.

Elle releva la tête et vit Hiro, se tenant contre l'embrasure de la porte.

— Je ne sais pas, regarde mes jambes.

Il s'approcha et posa doucement ses mains sur ses bras, nus aussi.

— Tu es sublime Zara, tu ne le vois pas ?

Elle secoua la tête pour lui exprimer qu'elle ne le voyait pas du tout, même pas dans ses rêves les plus profonds.

— Je vais t'apprendre à le voir alors. Mais d'abord viens déjeuner.
— J'irais manger après, merci.

Il insista et elle finit par céder. En arrivant sur la plage remplie d'inconnus et de dix adolescents trop connus, elle laissa son cœur battre au rythme de l'angoisse croissante. Hiro posa une main ferme sur son poignet et la mena jusqu'au cercle que formaient les jeunes.

— Bien dormi ma grande ? Interrogea avec douceur Angèle.

Zara hocha la tête et prit une grappe de raisin qu'elle dévora rapidement. Elle s'empara ensuite de deux bouts de pain, qu'elle mangea plus lentement cette fois. Le regard de Esther et Charles lui brûlait la peau mais elle fit comme si de rien n'était.

— Aujourd'hui, ce sera baignade et champ libre. Sans excès non plus ! Déclara Angèle.

Seuls Sally, Hiro et Cloé accompagnaient la psychologue. Zara savait que Cloé n'était pas sereine mais le masquait par des sourires joyeux et des compliments. La rouquine n'appréciait pas beaucoup cette surveillante étrange et égoïste.

Comme si elle avait interprété ses pensées, Cloé transperça Zara de ses yeux bruns. Ils semblaient la mettre en garde et Zara lui répondit par un merveilleux sourire tout à fait mensonger. Zara se reconcentra sur son morceau de pain et le termina lentement. Elle sentit une présence sur sa droite et devina Isaac à son parfum de noisette.

— Tu viens avec nous ? On va marcher au bord de l'eau.

La jeune femme avala tout aussi lentement, elle n'avait pas le droit de refuser. Du coup, elle hocha la tête et cela fit sourire le garçon. Il lui dit qu'il l'attendait. Elle s'activa de finir son déjeuner puis alla prendre une douche rapide.

— C'est quoi ça ?

Elle était entourée d'une paillasse de bambous et au-dessus de sa tête, le ciel l'observait avec perversité. À ses pieds, une plaque de béton entourée de sable. Elle n'y croyait pas, c'était quoi cette invention ? Pour la première fois de sa vie, elle prit sa douche en moins de cinq minutes, se figeant au moindre bruit.

— Tu t'es noyée ? Hurla quelqu'un.
— Ça va être compliqué ! Répondit-elle sur le même ton.

Un rire grave lui répondit et elle se hâta de sécher son corps grâce à une serviette brune. Elle passa un t-shirt et un jean, Juliette lui avait interdit les pulls.

Un ange en enferOù les histoires vivent. Découvrez maintenant