Le lendemain matin, Zara se retrouva dans les cuisines avec le même groupe de la thérapie de la veille. Il y avait Hiro et la psychologue-thérapeute avec eux. Zara ne savait pas trop ce qu'elle faisait ici un samedi matin. La nuit avait été mouvementée et horrible. Elle avait revu le visage disgracieux de sa mère. Elle s'était réveillée en sursaut à huit heures du matin et n'avait pas su se rendormir.
C'était Aglaé qui l'avait mené ici deux heures plus tard en lui promettant une surprise. "Super la surprise, faire la cuisine avec l'autre frappée de Faustine", pensa t'elle en silence.
— Bien !
Hiro ramena le silence dans la cuisine de l'établissement et fit sursauter Zara. Les onze pensionnaires se tenait devant lui, tous vêtu d'une blouse blanche. Il chercha du regard Zara et la trouva au fond à droite, accoudée à un plan de travail en marbre gris avec Aglaé et Isaac. Leur contact visuel fut brusque mais rassurant.
-La semaine dernière vous avez voté pour un atelier cuisine, ce sera donc le premier de Zara, reprit la voix d'Angèle. Nous allons apprendre le partage et donc cuisiner trois marbrés. Pour cela, vous allez former deux groupes de quatre et un de trois.
À peine eût-elle fini de parler, que les groupes se formèrent déjà. Hiro vit que le groupe de Zara s'était formé depuis le début et était constitué d'Isaac et d'Aglaé. Il aperçut ensuite Faustine se faufiler avec Hestia, Eden et Charles. Puis Landry se colla à Thalie, Lisa les rejoignit accompagnée de la silencieuse Esther. Ce dernier groupe le surprit encore plus que le fait de voir Faustine discuter normalement avec Hestia.
— C'est quoi ça ?
Il sursauta en sentant des doigts froids se poser sur la peau de son cou. Il tourna la tête pour découvrir la tête pâle de Zara. Cette dernière laissa ses doigts parcourir la griffure et ses yeux azurs se firent interrogateurs.
— Rien, t'inquiète. Vas avec ton groupe et commencez la recette, intima-t-il dans un mélange de douceur et de fermeté.
Elle fronça les sourcils mais obéit. De retour auprès de ses amis, elle fit part à Aglaé de son inquiétude. La blonde ne lui répondait rien et esquivait la question que lui répétait la rouquine.
— Pourquoi il a cette mauvaise griffure dans le cou ?
— Zara, passe moi les oeufs, dit sèchement Aglaé.Isaac alla plus vite et attrapa les coquilles pleines pour les filer à Aglaé. Il voyait bien le malaise de la blonde et eut de la peine pour la rousse. Cette dernière s'énervait et se chargea de remuer la pâte.
Elle sentait le regard d'Hiro brûler son dos mais ne se retourna pas pour affronter son regard. Elle chercha la source de cette griffure et ce que son cerveau inventait ne lui plaisait pas du tout. Quand elle eut finit de travailler la pâte, elle la sépara également dans deux saladiers. Isaac ajouta la vanille dans l'un et Aglaé le chocolat fondu dans l'autre. Puis, elle se remit à mélanger le chocolat. Son bras était endolori mais elle se réconfortait en s'imaginant curer la casserole de chocolat.
— Tu te débrouilles bien.
Zara frémit mais resta concentrée. Elle ne vit pas le sourire en coin fleurir sur les lèvres d'Hiro alors qu'il s'appuya sur le plan de travail à sa gauche.
— Tu boudes ?
— J'ai pas trois ans.
— Donc tu boudes.
— Je vais te mettre dans le four si tu continue.Elle se pencha pour regarder derrière le garde. Elle regarda la température qu'affichait le four.
— Il est très chaud en plus.
L'homme rigola doucement mais ne bougea pas d'un poil. Il admirait la beauté de cette fille. Jamais il ne s'en lassera. Son menton pointu s'alliait avec la fermeté de sa peau blanche. Il remarqua quelques tâches de rousseurs sur ses pommettes et allait les compter lorsqu'il croisa son regard. La lueur craintive et amie faisait briller ses yeux bleus. Elle le fixa, attendant des réponses. Il détourna le regard, la décevant sur le champ.
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Un ange en enfer
General FictionTrois semaines pour guérir Zara Boqdam ? C'est la mission et la promesse de Juliette Joke, directrice d'un hôpital psychiatrique pour moins de vingt ans. Dans une société malade où des enfants en deviennent fous, une société qui pourrait être la nô...