16.

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La nuit était tombée sur Zara avec douceur et avait été paisible jusqu'au petit matin. La rouquine se réveilla plus tôt que d'habitude et prit donc son temps pour se laver et cocher le mur.

— Encore onze !

Elle était encore debout sur son lit, simplement vêtue de sa serviette lorsque la porte s'ouvrit en grand. Elle sursauta en poussant un petit cri aigu. Elle se laissa retomber sur le lit.

— Tu m'as fait peur Hiro, gronda-t-elle.

Il s'excusa et posa le plateau sur le lit aux draps froissés.

— Tu faisais quoi ? Interrogea l'homme, les yeux relevés sur le mur.
— Je cochais le mur pour décompter les jours.

Il hocha la tête et resta debout devant la jeune femme. La tension entre eux se chargea d'électricité rapidement.

— Hiro, on peut faire comme hier ?

Les joues de Zara devinrent roses tandis qu'Hiro hésita avant d'approuver.

— On a une heure et demi devant nous, ajouta doucement la jeune femme.

Il s'avança et elle se mit debout en le poussant à s'assoir. Une pulsion dévastatrice enflamma les entrailles de Zara et elle fit tomber la serviette qui la couvrait. Un hoquet s'échappa des lèvres d'Hiro. Son regard tomba sur le ventre plat de Zara et remonta sur sa poitrine d'adolescente.

— C'est quoi ces cicatrices ? Souffla-t-il rapidement.

Zara croisa ses bras sur son ventre.

— C'est les coups qu'ils me portaient sans cesse, ils aimaient ça.

Hiro jura dans un murmure et leva les yeux jusqu'à son visage.

— Tu es sublime Zara.
— Touche-moi s'il te plaît, ordonna-t-elle.

Il posa ses mains chaudes sur ses hanches fines et elle frissonna. Son cœur s'accéléra douloureusement et menaça de s'expulser de sa cage thoracique. Hiro remonta ses mains sur ses côtes et Zara posa ses mains sur la nuque ferme du garde.

Au fond d'elle, la rouquine avait conscience du danger que représentait ce jeu. Elle était allergique aux hommes et provoquait pourtant ces êtres, en l'occurrence, cet être.

— Zara.

Elle sentait la tension dans sa voix, elle ne savait pas ce qu'elle faisait mais elle ne lui répondit pas. Elle savourait la sensation de ses paumes sur sa peau fine et mutilée.

Elle avança d'un pas et se retrouva extrêmement près de lui. Il glissa ses mains dans son dos et elle referma ses bras autour de sa nuque. Zara sentit la soif de douleur la brûler.

— Zara, que veux-tu ?

Elle ouvrit les yeux et remarqua que leurs deux visages étaient trop proches. Elle se mordit la lèvre avec violence mais ne recula pas.

— Je veux me sentir vivante Hiro. Tes mains me réchauffent tout en me brûlant, et c'est bon.

Elle était à bout de souffle. Elle rencontra son regard émeraude et y lut quelque chose d'inconnu. C'était doux et glacial à la fois. De l'amour ? Du désir ? Elle ne savait pas.

— Je te fais du mal, lâcha-t-il.
— Non, tu me soignes. Depuis eux, aucun homme ne pouvait me toucher, me parler ou tout simplement m'approcher. Aujourd'hui je suis nue devant toi sans crainte.

Hiro ouvrit la bouche pour répliquer, mais se ravisa.

— J'ai lus quelque chose que je ne connais pas dans tes yeux, qu'est-ce que c'est ?

Un ange en enferOù les histoires vivent. Découvrez maintenant