Deux ans plus tard...
— Alors ? Ce départ ?
Zara riait doucement aux côtés d'Aglaé. La blonde passait sa dernière après-midi au Centre des Anges.
— J'ai peur.
— De quoi ?
— De la vie.La rouquine s'allongea dans l'herbe, offrant son visage pâle au Soleil. Sa chaleur la brûlait et l'apaisait. Voilà deux ans qu'elle n'avait pas remis un pied au tribunal. Le chemin avait été complexe, épuisant et douloureux. Pourtant, elle avait la fierté de dire qu'elle avait honorer madame la juge.
— Vis pour nous deux, ça ira mieux.
Zara avait parfaitement conscience qu'elle ne sortirait jamais d'ici. Son âme était trop noire et torturée. Sa mère la visitait de temps en temps, au moins une fois par semaine, elle ne pouvait pas lutter.
— Je vivrais toute ma vie pour toi Zara.
— Tu vas me manquer !Zara ne vit pas le sourire rayonnant de son amie fleurir sur ses douces lèvres roses. La rouquine avait fermé les yeux, appréciant l'odeur du parfum féminin d'Aglaé. Elles avaient vingt ans maintenant, elles étaient de belles femmes. Quoi qu'un peu fracassées...
— Tu vas me manquer aussi. Nos bêtises avec Vanessa et Aria vont être un sublime souvenir.
Aria Sulliman était la remplaçante de Sally et elle rappelait sans cesse son erreur à Zara. Aria n'avait pas la douceur et la sagesse de Sally mais elle était beaucoup plus jeune et dynamique. Elle participait souvent aux jeux des pensionnaires. Elle créait ainsi un lien de confiance.
— Et celui de nos déjeuner du matin aussi !
Le coeur de Zara se serra quand elle comprit que l'absence de la poupée laissera un grand vide dans sa vie. Malgré la présence d'Hiro et d'Isaac, celle d'Aglaé était la source de son bonheur quotidien.
— Tu prendras soin de toi dis ?
— Bien-sûr Zara, pour qui me prends-tu ?Les deux jeunes femmes rirent de bon cœur, appréhendant la nuit qui n'allait pas tarder à les engloutir. Zara voulait dormir avec Aglaé, une dernière fois, mais Juliette allait refuser.
— Bouges pas ! Lança subitement la blonde en se levant.
— Tu vas où ?
— Où le bonheur nous attend !Sur ce, la jeune femme se mit à courir et entra dans l'établissement, un grand sourire aux lèvres. Zara patienta une dizaine de minutes avant de voir revenir son amie, chargée de draps.
— Madame J va nous tuer !
— C'est ça qui est beau !Elles passèrent la nuit, allongée dans l'herbe, l'une contre l'autre, les yeux rivés sur les étoiles brillantes dans le ciel sombre au-dessus de leur tête.
— Avant, je connaissais les constellations. On m'avait dit que celle de la Grande Ourse était celle représentant la confiance, celle de Cassiopée la bonté et celle du Capricorne la force. On m'avait aussi dit qu'il fallait les trois pour fonder une existence stable. S'il en manque une, alors tout s'écroule. Toi Zara, tu as les trois, plus une autre.
Zara la laissa continuer, les yeux cherchant le W de Cassiopée.
— Tu as la détermination, celle du Bélier. Je ne sais pas si c'est forcément vrai, mais c'est ce que ma tante aimait me dire le soir. Ces quatre constellations forgent ta vie et tu ne dois jamais les oublier.
— Pourquoi me dis-tu ça ?Aglaé se redressa sur un coude et plongea son regard émeraude dans celui de Zara.
— Car la vie est remplie de signe.
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Un ange en enfer
Fiksi UmumTrois semaines pour guérir Zara Boqdam ? C'est la mission et la promesse de Juliette Joke, directrice d'un hôpital psychiatrique pour moins de vingt ans. Dans une société malade où des enfants en deviennent fous, une société qui pourrait être la nô...