Chapitre 21 :

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• Cheikh Bilal •|
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J'ai passé la nuit à me remomerer ces mauvais souvenirs de mon enfance et d'ailleurs je dois avouer que j'ai pas beaucoup dormi. J'ai le visage pas du tout présentable et cela n'est pas passé inaperçu aux yeux de me codetenus qui ne cessaient de me taquiner et me questionner au sujet de ce qui m'arrivait entre hier et aujourd'hui.
Leurs questions et railleries furent sans réponse de ma part. C'étaient vraiment les derniers personnes à qui je voulais m'addresser.

Il me fallait voir ma femme, lui parler, être auprès d'elle et à vrai dire, j'étais très mal au point, et je sais que j'étais pas bien du tout et il me fallait de la drogue pour refouler tout ça !

Et durant toute la journée, je me faisais violence pour ne pas le demander car oui il me suffisait de demander à mes codetenus pour l'avoir. Mais je ne pouvais pas faire ça, pas après avoir fait toutes ses promesses à ma femme.
Cependant le problème en est tout autre, j'avais une certaine dépendance à la drogue. Comment vais je m'en sortir ?

Plus les heures passées et plus mon état s'aggravait. Je commencais à trembler légèrement et à suer du front.
Il fallait qu'Ihsane vienne au plus vite. Au fond de moi, je me demandais en boucle tout en tappant mon pied droit au sol : Ihsane mais qu'est ce que tu fais ? Où es-tu bon sang ?

Je ne pouvais pas rester sur place, tantôt je m'asseyais, tantôt je me levais, tantôt je m'adossais sur les barreaux.

- Mec qu'est-ce que tu as depuis ce matin ?
- Wesh il a raison, pourquoi tu es comme ça ? Demande encore un autre.
- Vous ne pouvez pas me foutre la paix vous ? M'énervais je.
- Si tu as besoin de drogue, tiens ! Me jette t'il sachet que j'attrapais.

Je jette un coup d'oeil au sachet pendant quelques secondes, et c'est comme si je voyais le visage de ma femme me dire : tu n'as pas le droit de me faire ça !
Elle m'avait dit et redit que désormais je devrais la prendre en compte de tout ce que je faisais car quoi que je puisse faire, nous serions deux à assumer les conséquences. Me faire du mal, c'est aussi lui faire du mal.

D'un coup, je réunis le peu de force que j'avais pour le lui lancer à nouveau.

- J'en ai pas besoin ! Dis je avant de faire passer mes mains derrières les barreaux en y posant par la même occasion ma tête.

Ils éclatent tous de rire.

- On verra ça dans quelques heures ! Me dit l'un.

Ils avaient malheureusement bien raison. Là j'ai resisté mais jusqu'à combien de temps ?

J'expirais profondément. Il faut vraiment que je change de cellules ! Là où je suis, il me sera difficile de pas replonger !

J'étais toujours entrain de revasser quand Cheikh me dit : Tu as une visite !
Sans me faire prier, je le suivis après qu'il m'est passé les menottes.

- Ça me fait mal de te les passer ! Me dit-il pendant le chemin.
- C'est pas grave mon pote, les gens comme moi ont l'habitude. Lui souris je.
- Tu as pas l'air d'aller bien ! Changea t'il de sujet.
- Tu n'es pas sérieux donc, je vais voir ma femme qui m'as tant manqué et tu me dis que je vais pas bien ?

Il me fit un sourire au coin en haussant les épaules puis une fois devant la salle des visites, il m'enléve les menottes.

J'allais passer la porte lorsqu'il me dit :

- Tu auras certainement des minutes de plus, le vieux est absent aujourd'hui donc il y a que moi qui surveille les visites.
- Merci beaucoup.
- Je t'en prie ! Me fit il un clin d'oeil.

J'entrais dans la salle et je vis ma formidable femme debout, habillée en magnifique jellaba gris.

- Qu'est-ce que tu m'as manquée toi ! La pris je dans mes bras avant de la faire tourner pendant qu'elle riait presqu'aux éclats.

À Un Monde De Toi.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant