À Un Monde De Toi.

Chapitre 27 :

• Cheikh Bilal •|
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J'étais perdu dans mes pensées lorsque l'on frappa à ma porte !

- Il est l'heure de la prière de Isha ! Me dit Mouhamed, un vieil homme, un detenu.

Il devait certainement avoir la soixantaine.
Au fond de moi, c'était un homme que j'admirais. Il est en prison depuis un an, mais il n'y ait pas un moment où je ne vois pas cet homme soit avec son chapelet, soit avec le Coran ou soit entrain de lire les ecrits des chefs religieux.
La prison n'a pas l'air de le deranger, la foi de cet homme m'épate. Ma Sha Allah !

- Déjà ? Questionnais je surpris de la vitesse de l'heure.
- Oui mon petit ! Souria t'il généreusement.
- Ah ! Dis-je simplement en baissant la tête. Je...j'arrives !

Il hocha la tête avant de s'en aller.
J'allais faire mes ablutions et je pris mon tapis pour aller à la cour.

Mais dès que je sortis, je remarquais qu'aujourd'hui et je ne sais pour quelle raison, il y avait une dizaine de personnes de plus.

Je me retournai et mon regard croisa celui de Mouhamed, non loin de ma porte.

Sans mot dire, je rentrai à nouveau dans ma cellule et il me suivit aussitôt.

- Que se passe t'il mon petit ?
- Il est hors de question que je dirige cette prière ! Dis je mot pour mot afin de contrôler ma colère. Pourquoi il y a une rangée de plus tout d'un coup ? Questionnais je.
- Remercie Allah ya Bilal, par ton intermediaire, Allah les a guidés eux aussi. Il a fallu que deux des dirigeants se repentent pour que le reste du gang s'y joignent.
- Avec tout le respect que je vous dois, je ne
pourrais pas diriger cette prière ! Le coupais je. Et je ne suis l'intermediaire de personne ! M'asseyais je en tenant ma tête entre mes mains.
- Ils se sont repentit, ils ont été guidés et ils t'attendent toi pour commencer leur première prière depuis longtemps.

Ma voix se noua et mes larmes se mirent à couler discrètement.

- Ça va aller ! Dit il d'une voix tellement apaisante que j'aurais pu croire qu'il connaissait la raison de mes larmes. Je vais aller annoncer que t'arrives ?

Je fis oui de la tête.

Il sort et quelques secondes plus tard, je les rejoignis.

Le fait qu'ils m'attendaient tous pour prier, pouvait me tuer de l'intérieur, ça m'exaspérer !

Je les dépasse avec des salutations puis me mis à ma place avant d'étaler mon tapis de prière !
La première chose que je dis au fond de moi c'est : Ya Allah pardonne moi cette hypocrisie !

- Allahou Akbar ! Debutais je la priere en groupe.

Le pire c'est que avant même que je ne commence la Fatiha, j'avais déjà la gorge nouait donc évidement je recitais les sourates en pleurant.

Les gens pouvaient croire que Ma Sha Allah, c'était la foi, c'était l'amour de Dieu qui me faisait pleurer or que non : j'avais juste l'impression que j'étais entrain de creuser mon propre chatiment. Je me voyais déjà dans l'enfer alors que certainement le groupe que je dirige seront au paradis sans savoir pourquoi je n'y suis pas.
Et même, parfois, il m'arrive de me demander est-ce qu'en plus d'allumer la propre flamme qui va me bruler, je ne suis pas entrain de leur porter préjudice d'une certaine manière ?

Arriver à la dernière prosternation, mes larmes se sont accentués et j'entendais aussi des personnes pleurées derrière moi .

- Ya Allah delivre moi de cette position je t'en supplie. Pleurais je encore et encore avant de faire la salutation finale.