À Un Monde De Toi.

Chapitre 22 :

• Cheikh Bilal •|
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Après avoir mis fin au câlin, nous reprenions place autour de la table.

- Comment tu te sens ?
- La douleur est toujours là mais je me sens un peu mieux, un peu plus apaisé et c'est comme si un poids avait soudainement disparu de mes épaules. Je me suis jamais senti comme ça. Expliquais je.
- Alhamdoulilah alors. Souria t'elle
- Merci de pas m'avoir jugé ni d'avoir pris la fuite ! Riais je.
- T'es fou ! Me donne t'elle une tape à l'épaule.
- Je me sens quand même un peu secoué. Avouais je.
- C'est normal, tu as beaucoup pleuré chéri.
- Oui mais toi aussi tu as beaucoup pleuré voyons, fais pas genre. Retorquais je.

Pour réponse, elle hausse les épaules.

- Tu es la première personne qui sait tout ça de moi. Tu...tu es celle avec qui j'ai trouvé nécessaire de me confier à elle.
- C'est un honneur d'avoir ta confiance et d'être la première.
- J'aimerais que ça reste entre nous !
- Mon coeur, jamais j'en parlerais in sha Allah. Mais tu ne crois pas que ta famille doit.....
- Non. Non. Surtout pas. L'arrêtais je. Je veux pas du tout qu'ils soient au courant. Jamais ! Jamais ! Ils ont pas besoin de savoir. La pointais-je du doigt.
- C'est ta famille voyons Bilal !
- Et toi t'es ma femme ! J'ai le droit de te dire ce que je n'ai jamais dit à personne. Pourquoi t'insistes ?
- Je....
- Ils ont pas besoin de le savoir j'ai dit ! La coupais- je.
- D'accord mon amour puisque c'est ce que tu veux, je respecte ton choix.
- Merci ! Prononçais je avec agacement en tournant ma tête loin de son visage.

- Qu'est-ce qu'il y a ? T'es énervé ? Demande t'elle.
- Non !
- Si je sais que tu es....
- J'AI DIT QUE J'ÉTAIS PAS ÉNERVÉ ! POURQUOI TU PARLES ENCORE ? Hurlais je sans trop le vouloir.

Chasser le naturel, il revient au galop.

Face à mon cri, elle baissa aussitôt la tête.

- Je...je suis désolé Ihsane, je voulais pas t'hurler dessus. Dis je honteux.
- ....

Elle ne répondit pas.

- Bébé sincèrement je...je.suis désolé. Je voulais pas, c'est juste que j'aime pas que tu me tiennes tête. Je veux que personne ne sache ce que j'ai vécu, personne.
- C'était pas mon intention Bilal, je..je... te présente mes excuses. Je suis désolée ! Et d'accord personne le saura in sha Allah.
- Je t'aime ! Dis je en déposant un baiser sur sa douce joue.
- Je t'aime aussi ! Souria t'elle timidement.

- Et c'est quoi ce sachet bleu ? Demandais je faisant référence à ce qui se trouve au pied de la table.
- Ah ça ! Ce sont trois livres que je t'ai amené pour ta nouvelle vie. Sourit elle en devoilant ce que contenait le sachet.
- Ma nouvelle vie ? Riais je.
- Ouais ta nouvelle vie. Tu sais, tu....
- Ihsane ! L'arrêtais je, en tenant sa main. Je veux devenir meilleur mais tu penses pas que je serais assez téméraire de croire que Dieu me pardonnera ? Tu sais que des péchés, j'en ai fait beaucoup trop. Lui avouais je.
- Mais qu'est ce que tu me racontes là ?
- Que je ne te promets rien. Je vais essayer mais...si jamais Dieu...
- Bilal je t'arrête tout de suite car tu es entrain de mettre des limites à la miséricorde d'Allah SWT alors que Sa miséricorde n'a pas de limite. Allah pardonne tous les péchés si tu t'en repent sincèrement.
- Justement, je sais pas si j'ai beaucoup de regret. Je me force à ressentir cela mais je crois que c'est pas vrai. Je sais pas. Je ne sais pas à quoi ressemble un Coran de prés, je ne l'ai jamais touché aussi longtemps que je me souvienne, je ne sais pas à quoi ressemble une Sourate ni un verset comme je vous entend dire. Ihsane je ne sais rien de l'islam. Je ne sais pas comment faire la prière et la religion ne représente aucune importance dans ma vie.
- Tu as encore le pouvoir d'arrêter la machine Bilal. Dieu dit dans le Coran : « Ô Mes serviteurs qui avez commis des excès à votre propre détriment, ne désespérez pas de la miséricorde d’Allah. Car Allah pardonne tous les péchés. Oui, c’est Lui le Pardonneur, le Très Miséricordieux. »" Sourate 39 Verset 53).
- Je ressens un vide, là. Lui montrais je mon coeur. Un vide que personne n'a su comblé et que personne ne comble. Je ne sais pas pourquoi ni comment mais ce vide en moi, c'est ce qui fait que...que je n'arrive pas à m'estimer, que je n'arrive pas à m'aimer et qui fait que je ne sais pas qui je suis. Ce vide me détruit et me fait énormément de mal. Elle bloque l'ensemble de ma vie et de mon existence. Quand je suis seul, livré à moi-même, ce vide fait de moi l'homme le plus faible au monde. J'y arrive pas, c'est un vide qui...qui....pése lourd. Mais dis moi, depuis quand un vide pèse t'il un poids ? Un vide n'est-il pas censé être leger ? Pour mon cas, il y a une exception car ce vide pèse lourd trés lourd dans mon cœur, dans ma tête et dans ma vie entière. Je ne suis pas heureux Ihsane, je ne l'ai jamais été et je ne sais pas si..si un jour je le serais. Confessais-je en même temps qu'une larme coula de ma joue. Dis moi Ihsane, tu ne penses pas que mon Seigneur me manque ? Tu...tu ne penses que c'est la cause de ce grand vide ? Ne penses tu pas que c'est en rapport avec Allah ?