Chapitre 42 :

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|• Cheikh Bilal •|
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Le lendemain, j'ai finalement envoyé à la dame un message pour dire que ce n'était pas possible que je vienne et que je le remerciais de son aide.
Elle n'a pas répondu et je ne sais pour quelle raison parce que mon message était bel et bien partit.

Je sais qu'en faisant ça, je laisse certainement passer ma chance mais bon cela séme des doutes dans le coeur de ma femme et moi, je préfére ne pas prendre de risque. J'ai beaucoup parlé avec elle cette nuit et elle n'est pas du tout rassuré concernant cet appel donc je crois avoir bien fait.
Allahou Ahleem.

Il se peut quand même que je lui reproche cela à l'avenir mais bon....j'avais passé une bonne partie de la nuit à prier.

Et aujourd'hui, aprés des heures de recherches d'emplois, je me garais sur un lieu et allais m'assoir sur un banc publique.
J'avais acheté plusieurs journaux pour voir les annonces mais à chaque fois que je voyais les compétences et les diplomes demandés, j'en faisais une petite boule et le jetter à la poubelle, pas loin de moi.

En tournant la tête, j'apperçu un homme assis sur une natte, il laisait le Coran et avait un petit pot pour l'argent qu'il quémandait.

Je me levais et partis en sa direction.

- Ibn al qayiim a dit : Et si les gens savaient ce qu'il y avait comme mérite à lire le Coran, ils ne feraient rien d'autres.> As Salamou Aleykoum akhy ! Le saluais-je.
- Wa aleykoum salam mon frére !
- Ça vous dit de ranger un peu tout ça et de venir vous assoir avec moi sur le banc un peu loin làbas ?

Il me lance un regard un peu méfiant.

- À moins que vous voulez que je m'assois prés de vous ?
- Non, non ! Je vous suis mais fi sabililah, je ne souhaite que quelques piéces pour acheter du pain à manger avec ma famille ! S'il vous plaît ! Me demande t'il.

C'était pas réellement un vieux mais la pauvreté et la fatigue le rendait certainement ainsi.
En ce periode de froid, il ne portait qu'un t-shirt trés trés leger.

Mon coeur se déchira litteralement.

- Vous avez quelques minutes ? Si oui, allons nous assoir labas s'il vous plaît ? Insistais-je.
- Daccord ! Dit-il en rangeant sa natte et posa son pot qui n'avait rien prés de l'arbre.
- Merci ! Souria t'il chaleureusement lorsque nous nous asseyons.
- Vous semblez surpris !
- Vous savez les gens ne nous accordent pas la moindre attention, ils nous jettent quelques piéces à la main ou ils nous ignorent. Alors que quelqu'un me demande de s'assoir avec lui, c'est presque comme un miracle.
- Croyez moi la moitié de ces personnes ne valent pas mieux que vous aux yeux d'Allah SWT. Et dites vous que c'est ce qui importe !

Il sourit.

- Vous allez bien sinon ?
- C'est dur pour un pére de famille de ne pas pouvoir nourrir sa famille ou de les voir tomber malade sans pouvoir les aider. C'est dur ! Explique t'il lorsque des larmes coulérent de ses joues.

Et moi qui me plaint de pas avoir un ''boulot'' propre à moi.
J'ai honte !

- Je...je me sens responsable et coupable de ça mais telle est la volonté d'Allah SWT.
- Arrêtez de pleurer s'il vous plaît, je vais m'y mettre aussi. Posais-je ma main sur son épaule.
- Je ne peux pas craquer devant eux parce que ma femme est si forte mais...parfois je n'en peux juste plus.
- Vous avez combien d'enfants ?
- 3 de bas âge, l'aînée a 7 ans.
- Et vous habitez ou ?
- On a une chambre alhamdoulilah ! Se calma t'il lorsque je lui tends un mouchoir. Et vous est-ce que vous allez bien ?
- Aprés vous avoir parler, oui je vais trés bien souris-je ! Vous mendiez sur la route ?
- Oui ! Répond t'il dignement.
- Ça vous dit d'aller au restaurant d'en face ? Demandais-je.
- Pardon ? Ecarquilla t'il les yeux.
- Allé, on y va ! On va dejeuner et ensuite on essaiera de trouver à manger pour ta famille. Et aussi, j'ai une boutique de quincaillerie, je peux bien vous embauchez en tant que vendeur ou gérant principale de la boutique in sha Allah !

À Un Monde De Toi.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant