Bonjour à tous ! Avant de vous lancer dans ce chapitre, j'invite les plus motivés d'entre vous à relire le chapitre 21 "Ce qui ne me tue pas..." afin de bien saisir les petites subtilités qui avaient été faites concernant les différentes sortes de sorcières (infantiles, juvéniles et matures). Si vous êtes encore motivé, je vous invite également à relire le dernier chapitre histoire de vous remettre dans le bain (ça fait tellement longtemps).
Petit mot d'excuse et explications en bas de chapitre pour ceux qui sont d'accord pour éventuellement m'accorder leur pardon ;)
Bonne lecture !
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La nuit avait été fraîche, et Swan remerciait intérieurement Gemma de lui avoir apporté la cape. Elle s'y était enroulée dès la nuit tombée, et ne l'avait lâchée qu'au matin. À présent, elle était assise sur son lit, caressant la fourrure délicate du capuchon dont le poil argenté ne cessait de l'émerveiller.
- La peau des grands loups tient sa beauté de l'Obscur.
Elle leva les yeux et reconnut le corbeau. Il était là, de l'autre côté de sa fenêtre.
- Que fais-tu ici ? demanda-t-elle sèchement.
- Je viens te tenir compagnie avant le sabbat.
- Je ne veux ni de ta compagnie, ni du sabbat. Tu peux t'en aller.Le corbeau sembla se renfrogner.
-Tu sembles bien sûre de toi, Swan Turner.
- Ma décision est prise depuis longtemps.L'oiseau pencha la tête, dubitatif.
- Très bien, je m'en vais, croassa-t-il. Mais je reviendrai plus tard, je peux te l'assurer.
Il se tourna et partit d'un battement d'ailes, la laissant à nouveau seule.
Swan s'allongea et ferma les yeux. Il lui fallait attendre. Le seigneur avait promis qu'il reviendrait avec une solution, et elle savait qu'elle pouvait lui faire confiance. Néanmoins, le temps était long. Les minutes semblaient être des heures, et le moindre bruit lui faisait tourner la tête, au point qu'elle se demandait si elle ne devenait pas folle. Et de fait, il n'y avait pas une seconde qui n'était pas consacrée au seigneur. Chaque pensée était tournée vers lui, chaque odeur couverte de son parfum, chaque songe illustré de son visage. D'Exécuteur, il était passé à sauveur, bienfaiteur, protecteur. C'était comme s'il n'y avait jamais eu de différends entre eux, comme si ce qu'elle avait ressentit la veille avait été là depuis plus longtemps qu'elle ne l'imaginait. Et son coeur en témoignait: dès qu'elle repensait à leur baiser, tout son corps se dévorait d'une chaleur vive et intense qui disparaissait presqu'aussi vite qu'elle n'était apparue, ne laissant que des souvenirs.
Au bout d'un moment, elle se demanda si elle était obsédée par la capacité du seigneur à pouvoir la sauver, ou sa personne en elle-même. Etait-ce de l'amour, ou simplement de la dévotion à l'idée qu'il puisse la sortir de là ? Elle ne sut se décider. Ni sur l'instant, ni sur les cinq heures qui la séparèrent de sa première visite: celle de Gemma.
Malheureusement pour elle, le bonheur de voir un visage familier fut de courte durée. À peine la servante fut-elle entrée que le garde l'invita à sortir, la privant de la moindre discussion avec sa maîtresse. En tout, leur entretien ne dura qu'une poignée de secondes, et Swan n'eut évidemment pas le temps de s'informer davantage sur le déroulement des événements extérieurs.
Il était évident que le garde avait veillé à ce que leur entrevue soit expéditive, et la sorcière soupçonnait fort que l'arrivée du seigneur Westlander n'y était pas pour rien: Sante devait certainement chercher à l'isoler encore plus qu'elle ne l'était déjà, rendant la situation on ne peut plus frustrante.
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Maleficarum I La main du Diable (terminée)
FantasyEn raison de ses liens avec l'Obscur, Swan se voit être la bête noire du village. Accusée des pires atrocités et menacée par l'Inquisition, elle vit reclue dans la ferme de ses parents quand ceux-ci decident de la vendre à une riche famille seigneur...