Attention: information importante à la fin du chapitre :)Elle était dans une pièce circulaire, sans mobilier, si ce n'est un lit de fortune et une bassine pour faire sa toilette. Les jambes repliées contre elle, Swan s'était placée sous l'unique fenêtre qui lui permettait de profiter des rayons du soleil.
Personne n'était venue la voir. Cela faisait bientôt deux jours qu'elle était ici, et sa seule compagnie se résumait au garde qui lui passait l'eau et la nourriture. Dès qu'il avait finit de lui transmettre assiettes et bols, il refermait la petite fenêtre de la porte, et elle se retrouvait à nouveau dans le silence.
Jamais Swan ne s'était sentie si seule. Les minutes paraissaient être des heures, et les heures des journées entières. Alors elle faisait les cents pas. Et lorsque ses talons commençaient à la faire souffrir, elle s'asseyait, et se penchait d'avant en arrière, à la manière d'un automate. Rester en mouvement lui donnait l'impression de ne pas penser, et c'était un grand tant mieux: la sorcière avait très tôt comprit que si elle ne voulait pas sombrer dans la folie, elle avait tout intérêt à ne pas songer à ce qui l'attendait.« Clac »
Elle leva les yeux vers la porte. La petite fenêtre venait de s'ouvrir, révélant un visage. Elle fronça les sourcils. Il n'était pas encore l'heure du diner.
- Swan ? interrogea une voix.
Elle se leva d'un bond et s'avança. Au travers de la fenêtre, elle aperçut un regard vert et des cheveux or. Elle écarquilla les yeux alors qu'elle reconnaissait Sante.
- Qu'est-ce que tu fais ici ? demanda-t'elle sinistrement.
Si Lady Meredith n'avait pas prit le temps de venir la voir, c'est qu'elle en avait été empêchée d'une manière ou d'une autre. Sante n'aurait donc pas dû être le premier visiteur qu'elle voyait. Il n'était ni de sa famille, ni de ses amis.
- Je viens aux nouvelles.
Swan haussa un sourcil réprobateur.
- Tu es bien hypocrite, rétorqua-t'elle. Penses-tu que je n'ai pas eu le temps de réfléchir à la personne qui m'a dénoncé ?
Elle s'étonnait de son calme. Au fond d'elle, une tempête de pensées sinistres menaçait de faire flancher tout son bon sens.
Sante eut un sourire.- Je t'ai connu plus naïve.
- Naïve, oui. Stupide, non. Il n'y a que deux personnes susceptibles de comploter contre moi: toi, et Lady Gisla.Sante approcha son visage de la fenêtre.
- Et tu penses que c'est moi ? demanda-t'il.
Swan resta silencieuse. Étant donné que Lady Gisla avait été monstrueuse et pleine de ressources, il n'aurait pas été étonnant que ce fusse elle qui ait abattu sa dernière carte. Cependant, la lady était-elle prête à risquer sa tête ? Ou au contraire avait-elle convenu de rester discrète, faisant de Sante le principal investigateur de toute cette mascarade ? Difficile de savoir. Le seigneur du sud avait lui-même toujours été de son côté, même s'il avait eu un comportement étrange lors de leur dernière entrevue.
- Je n'en sais rien, répondit-elle sèchement. Est-ce que c'est toi ?
- Oui.L'aplomb avec lequel il lui répondit la prit de court. Elle le dévisagea, ne s'attendant pas à une sincérité si naturelle, puis sentit la colère hérisser ses cheveux et teinter ses yeux de noir. En face, le regard de Sante se mit à briller, comme s'il admirait ce changement d'apparence.
- Ne sois pas en colère, fit-il d'un ton étrangement doux. Ma proposition tient toujours.
Il avait dans la voix quelque chose d'étrangement paisible, au point que Swan crut un instant qu'il était presque heureux de la voir ainsi.
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Maleficarum I La main du Diable (terminée)
FantasíaEn raison de ses liens avec l'Obscur, Swan se voit être la bête noire du village. Accusée des pires atrocités et menacée par l'Inquisition, elle vit reclue dans la ferme de ses parents quand ceux-ci decident de la vendre à une riche famille seigneur...