Damaged Heart

Chapitre 1

Je vérifie encore une fois que je n'ai rien oublié d'important. Je laisse ici mon ordinateur portable et tout ce qui demande de l'électricité, de mon lisseur au sèche-cheveux. Comment je vais faire sans eux ! J'emporte quand même mon portable au cas où et le range au milieu de mes livres et mes carnets vierges. Je ferme mon sac à main et attrape ma valise pour descendre au rez-de-chaussée où Liam m'attend.

Il n'est pas content. J'ai pris cette décision toute seule et ça il ne le supporte pas. D'après lui, j'aurais dû le concerter avant de prendre une décision « aussi grave », comme il le dit si bien. J'ai payé pour ça, au point de regretter amèrement d'avoir jugé bon de partir, mais je ne laisserais jamais tomber. J'ai besoin de m'éloigner de ma vie beaucoup trop rangée.

Quand je m'approche de lui, je lis la frustration et la colère dans son regard. Ses bras son croisés, son corps en travers de mon chemin. Il n'est toujours pas résolu à me laisser partir. Je pose mon sac sur ma valise avant que ça ne dégénère et le regarde droit dans les yeux.

- Tu ne partiras pas.

- J'ai déjà accepté le boulot, je ne peux pas abandonner maintenant.

- C'est un ordre !

Je ne réponds pas et me retourne pour chopper mon sac mais il enserre violemment mon poignet, me forçant à lâcher le cabas qui vient s'écraser sur le sol. J'espère que mes affaires ne sont pas abîmées. Mes inquiétudes sont très vite remplacées par la douleur autour de mon poignet. J'ai peur qu'il me le brise. Avec chance, il enserre celui qui ne me serre pas pour écrire. Je le laisse faire, n'ayant pas la force nécessaire pour me battre contre lui.

- Liam, tu me fais mal !

Il presse mon poignet une dernière fois avant de le lâcher. Ma peau est déjà rougit. Je vais devoir bander mon bras pour ne pas aggraver la meurtrissure. Je vais prendre du retard.

Après cela de fait, je reviens dans le hall de notre maison où Liam a déserté. Je sais qu'il m'en veut mais je pars aussi pour m'éloigner de lui quelques temps. J'ai besoin de prendre le large, de réfléchir à ce qui nous arrive.

Je prends ma valise et mon sac pour sortir de notre grande maison où un taxi londonien m'attend bien gentiment. Je m'engouffre dans la petite voiture noire au style très particulier, en m'excusant du retard. Il démarre peu de temps plus tard et je regarde par la fenêtre la ville qui a bercé ma vie depuis que je suis née.

Je vois défiler les blocs de béton et les bâtiments dans le style victorien. Je regarde les quelques arbres qui pousse ça et là. Nous passons devant le millénium bridge pour bifurquer en direction de l'aéroport. Pendant le lapse de temps, je regarde la Tamise s'écouler tranquillement. J'aimerais que ma vie soit aussi paisible qu'un long fleuve tranquille.

Nous arrivons devant l'aéroport et je descends tandis que l'homme au volant m'aide à sortir ma grosse valise du coffre. Je mets à peine un pied dans le grand hall d'embarquement que mes amies me sautent dessus.

- On ne t'attendait plus.

- Moi aussi, je suis contente de te voir, Louisa.

Louisa est professeure d'allemand dans un collège de Londres. Elle et Jasmine étaient dans la même faculté que moi. Je me demande encore ce que je fais là. Je ne suis pas professeure comme mes deux amies, je suis écrivain. Qu'est qu'un écrivain irait faire dans une ville paumée de l'Inde pour enseigner aux enfants les langues et les mathématiques. Je fais potiche pour apprendre le français et l'anglais à des jeunes filles. Avec nous, cinq garçons nous accompagnent pour s'occuper des jeunes garçons. Je n'ai toujours pas compris pourquoi nous séparions les garçons et les filles.