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Il y'a un instant où la mort a toute les cartes et alors, elle abat d'un seul coup les quatre as sur la table.
Christian Bobin

La mort est la fin d'une étape, elle ne marque pas la fin de la vie. Les gens qui meurent, lébou ne sont pour autant partit. Ils sont dans l'air qui souffle, les abeilles qui butinent, la mer qui vogue et au plus profond de nos rêves. Laissant apparaître la fermeture de la peinture végétale des anciens jour, elle est le début d'une vie éternelle, tel était les propos de L'imam au retour des cimetières de Ngor.
La ville muette et figée comme l'image d'un cri, pleure solonellement la mort de la vielle Sigua Ndoye. Elle avait tenue à rester seule dans sa chambre après les révélations de Soraya. Elle s'était alors couchée sur son lit et lentement à mesure qu'une larme tombait sur ses joues, elle avait rendu l'âme. Malick et sa femme n'avait pu tenir le coup et Soraya, elle s'était enfermée dans une chambre où elle n'était plus sortit depuis l'annonce du décès. Adama, lui était si dévasté qu'on aurait dit qu'il n'allait jamais tenir. Il savait que celà arriverai un jour mais il avait, chaque fois demandé au tout puissant de retarder ce jour qui allait marquer la fin d'une belle histoire entre Sigua et lui. Earla qui avait retenue cet image des hommes qui sortait précipitamment le corps recouvert d'un linceul blanc, n'avait pu laisser entrevoir aucun ressentie. Pourtant, elle l'avait aimé cette femme parcequ'elle avait été dans ses rêves avant même leur rencontre. Elle ne réussissait pas à extérioriser ce qu'elle ressentait et était retourné dans l'état dépressif des jours où son viol avait fait le tour de Cinq avenues. Ainsi, Awa et elle passaient leur journée dans la chambre et la nuit sur la terrasse où elles pouvaient discuter jusqu'à l'aube pour ne pas avoir à la heurter dans les rêves où elle apparaissait dans des faux-fuyants.
Au Sénégal, dans la religion musulmane,le huitième jour après la mort était un jour spécialement réservé au récital de Coran dans la maison de la défunte. Un fleuve grouillant de gens connus ou inconnus s'était mobilisés depuis l'annonce du décès dans la cour des Ndoye. Des anciens voisins de quartiers à Ngor, venu rendre hommage à la dame et soutenir moralement la famille avait fait de la maison un vrai dortoir pour SDF. Mais Gina avait la passivité de leur rappeller, aux femmes, qu'on n'était pas à un mariage mais à un deuil. Et Malick de rappeler, aux hommes qu'ils devaient respecter l'âme de la défunte.
C'est dans le jardin de Malick que s'est tenu le récital. Les voix de jeunes "talibé" résonnaient dans toute la maison et transmettaient le message du divin. Un air spirituel qui procurait des vagues d'émotions à certaines qui, alors se jeter par terre et s'engager dans une crise maladroite. Les hommes rapelait alors qu'il ne fallait pas pleurer et que ce n'était pas bon pour la défunte. À la fin de ce récital, les hommes s'en allèrent avec des noix de colas et autres biscuits. Il ne quittèrent pas tous la maison, que des cris de surprises ont attiré encore plus la foule. Un femme qui devait approcher les soixante dix, se présenta aux funérailles. Sa peau était d'un noir éclatant et retrousant chaque fois les pans de son boubou, elle laissait entrevoir ses gros seins retombés. Elle marchait difficilement à l'aide de bâton et était décidément ivre. Elle chantait et criait comme un revenant. Malick, qui était sortit voir ce qui causait ce boucan dans sa maison, a eu la surprise de voir sa tante Dibor.

_Malick mon fils! Maman est morte alors? Ne t'inquiètes pas je vais bien m'occuper de vous, à présent, pleura t'elle à l'entrée de la maison.

_venez ne rester pas dehors!
Il la fit entrer à l'intérieur sous le regard Hagard et ahuris des gens qui passaient et repassaient avec leur éternel "siguil ndiguali"_nous compatissons_.
La femme continuait à parler et à réciter des incantations à n'en plus finir. Elle demanda après Gina et les enfants. Et ces derniers s'était présenté devant la tante ivre. Sigua l'avait cherché, retenu et morigené tant qu'elle avait pu. La femme trainait dans les rues où elle quemendait la pittence qu'elle allait utiliser pour s'offrir une boisson alcoolisée. Elle dormait devant la gendarmerie et des officiers malhonnête lui passait dessus tout les soirs. Toute la ville avait eu écho de l'ignominie. Le jour où on a voulu la faire disparaitre de son dortoir, elle s'est mis devant la route et a crié à qui voulait l'entendre que ces hommes là qui devait assurer la sécurité des uns et des autres, assouvissaient leur désirs les plus éronnés sur une vielle dame depuis bientôt dix ans. La santé mentale de Dibor n'était pas au beau fixe mais elle lui arrivait de laisser dans des murmures, de sages paroles à l'encontre de cette nouvelle génération. Elle avait été belle, la petite soeur de lébou marème. Les hommes lui tournaient autour comme un ours en pleinne quête de la proie mais son père l'avait marié à un pêcheur pauvre et polygame. La méchanceté gratuite ne fais naître que la cruauté originel. Elle n'avait eu aucun répit dans son ménage et ses pleurs et sa tristesses surmesurés l'avait porté jusqu'au marabout. Elle avait fait du mal même au passant qui n'avait rien à voir et le ciel la punit dans sa vielle case à Soumbédioume. Il fallait élevé quatre enfants les uns plus incapables que les autres et en l'absence du père, coureur de jupon. Aujourd'hui, tout le monde lui avait tourné le dos sauf la famille de son frère mais elle ne demandait pas à sortir de son trou.

La Petite Fille De Lébou (Terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant