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En trois mots, je peux résumer tout ce que j'ai appris sur la vie: la vie continue...
     
          Robert Frost

Aïsha

Trois mois, jours pour jours, s'était écoulé et nous étions en mois de mars.

Beaucoup de chose avait changé dans ma vie et beaucoup de choses sont demeurés intacts comme mon amour pour Adama.
Avec le temps, j'ai appris à aimer qui j'étais et à réaffirmer une personnalité qui je crois, n'était pas en moi.
Mon noeud de traumatisme, je ne dirais pas qu'il s'était dilaté à jamais mais j'apprenais à m'en défaire.
Si tout celà à été possible je crois que mon mari et ces séances de rééducation à l'hôpital, en sont pour quelque chose.
Mon amitié naissante avec Awa, la passion pour la littérature que je partageait avec Guillane et la folie surmesurés de Adja, la complicité avec Gina ont contribué à m'insérer dans cette nouvelle vie. Vie qu'on m'avait offert une seconde fois alors que je pensais avoir tout perdu.

Quand à Dibor, j'avais continué à la revoir avec mes amies à la sortie de l'école et chaque fois que j'avais du temps, je passais voir Astou ou on se croisait à la bibliothèque de l'université. On parlait de notre passion pour les livres mais jamais je n'avais pensé à lui dire la vérité. Cette version de l'histoire qu'elle ne connaissait ou qu'elle connaissait mais refuser d'admettre. Dans tous les cas, la peur de sa réaction, le manque de confiance en moi n'avait pas été favorable pour lui dire ce que j'avais appris le jour où elle m'avait montré ses parents sur cette photo.
Ses parents qui étaient en réalité les miennes. Donc pour faire court, ma mère est dans la rue et mes frères et sœurs vivaient leur vie dans l'espace comme si de rien était. Chacun vivait sa vie et s'était bien ainsi, voilà ce que me répéter Adama.

Et je n'avais plus cherché à trouver la vérité car la vérité elle même viendra à moi...
Pour le moment, j'avais continué à trainer mon secret comme un boulet de béton sur mes épaules.

Je crois que j'avais trop réfléchit, assise sur un des bancs de l'école, dite banc Diaxlée. Un éternel roman posé sur mes cuisses, j'avais passé au moins plus d'heures qu'il n'en fallait à cet endroit. J'avoue que ces derniers temps, cet endroit était devenue un refuge pour moi et chaque fois que j'arrivais un peu plutôt, je m'asseillais sois sur le sable ou sur le banc, à lire.
Les uns et autres passaient et avait l'habitude de me regarder avec de gros yeux. Les plus culotté venaient me demander si tout aller bien.
J'avais l'habitude de répondre à Adja que je voulais discuter avec mes amies, les fourmilles et elle pouvait m'appeler en pleine nuit juste pour me demander comment aller les fourmilles.

La chaleur guettait les lieux alors mon regard se posa sur les alentours et je vis des camarades de classe entrer dans la salle de projection. Une dernière fois, j'avais guettait leur arrivée, à Guillane et Adja mais elles étaient aujourd'hui aussi, en retard.
Je regardais ma montre tout en me dirigeant vers la sale où devait se dérouler l'exposé. Ou plutôt notre exposé à moi et mes amies, comme aimait dire notre professeur de littérature française.

Une fois de plus encore je devais compter sur leur présence tardive.
Un bon nombre d'étudiants de notre classe était présente et à ma grande surprise, des tête que je ne reconnaissais pas.

Le professeur Thiam me demandait de par sa main de commencer, assis à un bout de la salle.

J'ai longtemps hésité d'autant plus que nos tâches avaient été partagé et que moi, je devais juste m'asseoir et expliquer un certain nombre de concepts. J'ai bien peur de ne pouvoir le faire car je ne m'y attendais pas du tout même si le roman que nous devions étudier, était passé sous mes yeux plus d'une fois. J'en avais même retenue quelques phrases, ce roman de Mariama Bâ qui décrit tant la société sénégalaises.

La Petite Fille De Lébou (Terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant