si tu ne peux pas voler, alors court. Si tu ne peux pas courir, alors marche. Si tu ne peux pas marcher alors rampe. Mais quoi que tu fasses, tu dois continuer d'avancer.
Martin Luther kingAssise sur son lit, Earla admira une dernière fois le soleil couchant sur Cinq-avenues. Son regard se posa sur cette belle toile qu'afichait sa baie vitrée et elle regretta de ne pas avoir souvent passé de temps, du bon temps dans cette chambre. Elle y avait vécu depuis ses douze ans quand sa mère a quitté leur appartement au Cote d'Azur pour vivre avec son mari, Birame. À l'époque, elle avait quitté ses amies et sa vie et à présent elle n'avait plus rien. Elle n'avait plus de vie. Si l'on rêvait, princesse? il fallait se réveiller.
Quel genre de mère était Soraya? Elle n'a jamais été présente dans sa vie et elle ne pouvait trouver autre responsable des violences sexuelles qu'avait subit sa petite Aïsha Earla depuis qu'elle avait soufflé sur ses quinze bougies.
avocate renommée, elle n'a pas pu protéger sa fille ni interpréter les signes de détresses qu'elle lui avait sans cesse lancé. Marchant sur un pavé en or et dormant dans un dortoir malpropre qui abritait les trafiquants les plus réputés du coin, voilà la vie que menait Soraya Ndoye depuis bientôt un décénie. Pour dire qu'elle avait tout ce dont elle rêvait mais chaque fois qu'elle partait remporter plus de succès à la barre, elle laissait un homme touchait et tripoter le petit corps frêle de sa fille.
Earla passait beaucoup plus de temps chez Madame Landers, Emma Jacobs, leur voisine et la propriétaire du café au sud de la rue que dans sa maison, avec sa famille. Sa fille ne trainait plus avec des amis et passait son temps à lire là où l'eau n'en finissait pas de s'étendre et où les oiseaux, libres comme l'air errer comme des gamins perdus. Elle avait perdu sa joie de vivre et elle qui l'avait vu crier, sourire, jouer pour la première fois, n'avait pu entrevoir l'autre face du pont. Ce pont où une adolescente se jetait pour avoir partageait le même homme avec sa génitrice.
À quel moment le démon avait t'il quitté l'enfer pour s'accoupler aux mortels?
Elle était en séminaire à Paris quand elle l'avait connu, Birame. Au coup de foudre, elle venait de faire connaissance, avec ce concitoyens Sénégalais qui perçait dans le business.
Depuis les uns ans de sa fille, elle n'avait réussit à faire le deuil de son défunt mari qui s'était laissé emporté par les ténèbres. Une vilaine tumeur l'avait prise au moment où il se croyait presque immortels.
Birame lui avait redonné confiance en elle et l'avait traîné jusqu'ici avec sa fille. Un bonheur qui allait comme un torrent, saccager le jardin secret d'Earla et détruire la réputation d'une femme qui avait tant oeuvré pour la gente feminine. Toute la province avait eu écho de cette tragédie. Le complot de la mère avec le beau père pour violer une adolescente qui venait juste d'être majeure.
Ainsi, les journaux, magasines, radios, avaient tous leurs versions des faits. Dans les bars, cafés, rues, tout le monde ne parlait que de Earla. Les plus racistes diront que c'était des "noirs".
Earla n'avait pu dormir tranquillement sur ce lit depuis trois ans.
Le beau père n'était là que rarement, devant régler ses affaires au Sénégal, et quand il y était,il s'invitait aux beaux spectacles qui accompagnaient l'adolescence des jeunes filles et venait assouvir le désir que la mère, occupée ne pouvait combler. Il la menacait alors de la tuer avec sa mère si jamais il venait à révéler ce qu'il lui faisait dans cette pièce qui avait été le témoin de toute les horreurs. Tous les soirs, quand sa mère n'était là, il fermait la porte de la jeune fille à clés et venait foudroyant, dans les rêves de cette dernière. Ou plutôt dans ses pires cauchemars! Il brûlait sa peau de ses caresses et déchirait son coeur en l'embrassant alors elle pleurait sans retenue quand il lui chuchotait un tait toi ma belle.ce taré la répugnait plus que tout au monde.
Combien de temps avait duré ce supplice? Il le lui avait infligé plus de fois qu'il n'en fallait et la dernière n'avait pas été la bonne. Les hommes aux tenues avait débarqué dans le hall et avait tout fracassé repartant avec le monstre.
Madame Landers, la bonne dame qui parlait beaucoup et qui était la seule personne que fréquentait la jeune fille à l'époque lui avait tendu la main une énième fois.
À la première, elle l'avait embauché comme serveuse dans son café l'été dernier.
Elle admirait le silence de cette jeune fille, au corps frêle, au grand coeur et à la simplicité qui n'avait pas d'égal. Elle aimait la façon qu'elle nouait ses cheveux et avait l'habitude de remettre ses lunettes avant de boire une gorgée de son café au lait et de boire à vive allure les romans. C'est que la veuve de soixante n'avait pas eu d'enfant. Si la propre mère ne pouvait voir la lumière pétillante de ces jolies pupilles disparaître au fil du temps, c'est une femme qui n'avait rien à avoir qui entendait ces cris sourd, au deuxième dans son petit appartement. Elle l'avait trouvé, la pièce qui manquait au puzzle et a eu la crudité de livrer les faits comme elles était à l'IGPN .
C'était un livre! Un simple livre Manda Scott qu'elle avait prêté à la dame plutôt qui l'avait sauvé, la jeune Sénégalaise .
La cours avait condamné Birame et les sirène des voitures de police, les cris des journalistes, le bruit affreux de la porte qu'il avait dans un passé non lointain, refermait avec soin, faisaient toujours écho dans la tête d' Earla.
Jours après jours, sa mère et elle avaient frôlé les bureaux de Psychiatres les plus réputés de la ville mais elle le savait, Soraya, que tout ce qu'il fallait à sa fille, c'était de repartir à Zéro. Se reconstruire pour ne plus être cette momie éplorée. Redevenir quelqu'un dans une société où le viol était un sujet tabou. Survivre devant la fureur imminente des passants et choisir de rester une lionne quoiqu'il advienne.
Poussée dans son élan , elle avait réservé des places dans le vol de Marignane_Sénégal et avait décidé de repartir pour ne plus jamais revenir. L'adage dit souvent, que si vous ne savez plus où aller, le mieux serait de retourner d'où l'on venait. Elle avait tellement négligé ses parents et n'aspirer pas à vivre comme eux, dans cette baraque surpeuplé à Ngor qui l'avait vu naître, réussir à l'école des blancs et se marier à ce jeune touriste francais. Que la vie est courte! Qui aurait pu imaginer qu'après toute ses années, elle allait marcher à nouveau sur le sol de son pays natal?
Leur bagage avait été faites. Elles n'allaient emporter que le strict nécessaire car à présent,elles ne cherchaient que la vie et à la conquête d'une vie, fallait naître gracile comme l'air.
leur vols devait décoller dans environ deux heures.
Pour une dernière fois, elle alla retrouver sa fille dans sa chambre. Un espace qu'elle avait décoré dans le style américain de sa fille qui à ses quinze ans y avait accroché les posters de ses notoriotés de la musique française et américaine. Elle n'y était pas souvent, pour constater que Birame prenait les sous vêtements de sa fille qu'il promenait avec lui quand il repartait.
Quel homme véreux avait elle épousé!
Sa mère avait dit niet mais elle avait tenu à l'épouser et le mariage avait eu lieue avec le soutient de son aîné, Malick.
Quel mariage avait réussit dans la culte lébou quand les parents de la fille n'avait donné leur approbation?
À présent, elles allaient se réconcilier avec leur passé et leur culture.
Pour l'heure, Soraya allait tout donner pour revoir le jolie sourire contaminant de Earla. Ce sourire figé, ayant autrefois creuser ses fossettes et qui s'était, par enchantement arrêté depuis bien longtemps.
Où était passé cette petite fille pleine de vie? L'amoureuse des fictions, Harry Potter, les loups garou, le destin des déesses, les septs nains...? Sa peau métissé jadis rayonnante, sa grande confiance en elle, le génie qui dormait en elle, avait laissé place à une jeune fille gracile et effrayé par la vie. On dirait que ses pupilles allait sortir de ses orbites tellement elle avait le regard hagard et orienté vers un point invisible de l'horizon.
Soraya qui depuis un moment était plantée là, ne savait quel position stratégique allait combler ces derniers années d'abscence. Elle avait demandé conseil aux psychiatres qu'elle avait rencontré mais ne savait plus tout simplement sur quel note dansait.
_tu as déjà finit de te préparer? Voudrait tu que je t'aide? Osa t'elle demander.
_...
_nous allons bientôt partir et tu va rencontrer grande mère et ton oncle. Il a une mignonne fille qui a à peu près ton âge. Vous allez vous entendre. Tu vas voir que y'a rien de mieux que le Sénégal.
Earla se leva et s'approcha de la fenêtre. Elle huma l'air douce en ce fin de d'automne. L'hiver s'annonçait et bientôt elle allait avoir dix huit ans pourtant on pouvait facilement lui en donner vingt tellement elle en avait pris des rides à force de pleurer sur les pages des romans de Jimmy Bernard qui avait tout simplement la magie de la téléporter dans sa propre vie, son histoire, plus loin, au nord, prés de la plage.
Sa mère s'avança vers elle et la pris dans ses bras.
_pardonne à ta mère ma petite Earla. Je ne suis qu'une incapable pleura t'elle.
_ce n'est pas de votre faute, vous savez.
_partons maintenant. sinon nous risquons de rater notre vol. Elle effaça une larme qui pour une énième fois, venait coulait sur ses joues.
Earla prit son sac de voyage et la photo de son père accroché au mur et dont elle n'avait plus de souvenir. Normal! Elle n'avait qu'un ans quand sa mère l'avait perdu dans les hôpitaux.
Elles passèrent devant madame Landers et lui remirent les clés de l'appartement du quatrième. Cette dernière ne pu s'empêcher de verser des larmes en pensant au devenir de cette pauvre Earla.
Ensemble, la mère et la fille s'engoufrerent dans un taxi qui passa au ralentit dans ce chaleureux quartier des cinq avenues. À cette heure-ci de l'année, la ville sentait la fraîcheur de la mer et la senteur des fleurs de Lavande. Ainsi, vous êtes emporté par le rythme trepident de ces rues où homme et femmes prennent le café, se baladent et se mélangent dans les marchés traditionnels de la province entière. Un lieu de passage et de vie incessant se refléttait sur cette belle architecture. Passant de la bibliothèque des "amants invisibles" au café de thés, tout aller manquer à Aïsha Earla. Ici, elle n'avait retenue que la beauté des lieux. Elle n'y avait eu ni d'amis, ni d'amoureux qui l'aurait attendu en bas de son immeuble pour lui donner un mouchoir d'Adieu. Emma, elle, l'aimait mais Earla aimait à sa façon. Elle n'était pas du tout expressive et l'amour la fuyait. Elle ne lui disait rien et elle non plus. Quand José, l'italien qui vivait au deuxième a essayé de l'aborder, elle s'était sauvait et s'était laissé emporté dans des pleurs bruyants et hystérique. Les hommes la répugnait.
Le taxi roula une quinzaine de minutes. Plus il avançait et plus Earla se rendait compte qu'il n'y avait plus de retour en arrière possible. Sa tête adossée à la fenêtre, elle vit l'arrêt de bus où chaque matin, elle avait attendu les transports en commun pour se rendre à son cours de lettre. Ces dernières semaines, elle n'y était plus allé pour suivre, passionnée, le docteur Franck et sa littérature qui lui permettait certe de s'évader, mais n'avait aucun lien avec sa vie de tout les jours. Ni Molière, voltaire ou encore Maupassant, n'avait eu le pouvoir de la sortir de ce trou perdue. Oui! La littérature ne lui permettait que de s'évader quand elle était bien sûr, loin de Birame. Elle se souvenait encore des jeunes hommes de Boulevard lauchent qui la martyliser et se faisait un malin plaisir de lui jeter leur ballon en pleine figure.
_Bouges de là pauvre coincée disaient-ils.
Et elle se tirait de là, honteuse. Les filles aussi ne l'appréciait pas parce qu'elle avait lu tout les volumes que docteur Franck conseillait à sa classe. De cette façon, elle s'était faite des ennemies. Que des envieux ces adolescentes qui vivait la vie dans leur histoire d'un soir.
Au crépuscule mordoré à peine fané, Soraya et sa fille descendirent du taxi et entrèrent dans l'aéroport de Marignane. Pour la première fois, Earla allait prendre l'avion. Sa mère, elle, n'avait pas fait le Sénégal depuis bientôt dix ans. Même pour son mariage avec Birame, elle n'y était pas allée.
Soraya prit la main de sa fille comme pour la rassurer et lui signifier qu'elles avaient fait le bon choix. Un choix qui elle même la laisser précaire. Le destin était au bout de la rue et peut être avec elle, le bonheur qu'elles cherchaient à présent désespérément.
Près de l'étang de Berre, Earla contempla le passage du jour à la nuit. Le soleil disparaissait, engloutit par l'eau et laissait une lumière orangée illuminait les yeux marrons, étrangement belle et envoûtante de Earla. La vie n'a pas été juste mais la nature, elle, si. La petite lébou avait une beauté troublante de personnage de bande dessiné. Ses cheveux long et crépu recouvrait tout son visage. En enlevant ses lunettes et en sortant des pulls de mamie qu'elle avait l'habitude de mettre, elle était la beauté sénégalaise, beauté sauvage de ses origines Guillanaises et le charme des rues de Marseille.
Sa mère a été acheté des cafés pour elles et elle en avait profité pour admirer une dernière fois cette endroit. Elle allait repartir pour ne pas rater son vol quand elle vit une vielle dame lui emboiter le pas. Elle était de teint noir.
_Aidez moi s'il vous plaît à trouver l'étang de Bère. Aidez moi s'il vous plaît !
La femme était non voyante et devait avoir une soixantaine d'années.
_eh bien, vous y êtes Madame. C'est juste là. Donnez moi votre main et avancez.
La dame s'exécuta et Earla pris entre ses mains, les doigts chevrotante de la dame et l'aida à s'approcher de l'eau.
Elle allait repartir car sa mère l'apellait, devant le parking. La femme remuait sa langue et récitait des incantations.
Earla pris ses deux mains et lui soufflait un Adieu avant de partir. Plus loin, la dame l'apélla.
_vous serez heureuse Earla parceque vous n'êtes pas n'importe qui. Les jours à venir ne seront pas de tout repos. Courages!
Elle se retourna vers sa mère, troublée par les paroles de la dame. Cet endroit lui avait offert ce soir là, un ravissant spectacle.
Les passagers du vol de Marignane Sénégal sont priés de monter à bord , disait le micro central de l'accueil.
Elles entrèrent à bord de l'avion et partirent pour le Sénégal.
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La Petite Fille De Lébou (Terminée)
Roman d'amourElle souffrait! C'était dire beaucoup de chose en peu de mot. Ce soir là, deux jours après son entrée à l'hôpital, son état de santé s'améliorait peu à peu. À quoi devait t'on s'attendre d'une fille qui vient d'apprendre que dix huit années de sa vi...