Chap8*

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Encore cet endroit. Le rêve débutait toujours de cette façon. Une ambiance de soirée avec des gens sans visage. Elle comprenait pourquoi le ciel était violet, le soleil était en train de disparaître complètement rattrapé par la nuit, mais le temps semblait s'être figé. Il y avait un peu de vent cette fois ci, Adèle frissonna. Elle aperçut le garçon kangourou qui la regardait en buvant un cocktail, un peu plus loin. Elle lui fit signe de la main mais il tourna la tête quand il s'aperçut qu'elle l'avait remarqué.

Adèle n'eut pas le temps de s'en préoccuper qu'une petite fille arriva à ses pieds et lui tendit un carnet rouge. Elle avait des yeux perçants et très clairs, ne prononça aucun mot quand Adèle prit le carnet par politesse. La petite fille s'en alla en courant vers la foule de gens sans visages qui dansaient à travers un filtre bleu et orange. Adèle secoua la tête. Elle n'avait plus la vision très claire.
Elle entendit une voix. Elle connaissait cette voix, mais n'aurait su dire à qui elle appartenait. Elle provenait du livre. Adèle l'ouvrit et se sentit soudain aspirée à l'intérieur des pages. L'odeur du papier l'imprégna et elle ferma les yeux. Quand elle les rouvrit elle était dans une sorte de cube blanc. Il n'y avait rien. Elle commença à avoir peur et se demanda ce qu'elle faisait ici. Si l'intérieur d'un livre ressemblait vraiment à ça. Elle aperçut finalement une silhouette se détacher du blanc. Un grand garçon svelte aux yeux clairs. Romain. Pourquoi était-il dans tous ses rêves, bon sang?
Il lui sourit, taquin, lorsque leurs visages ne furent qu'à un mètre l'un de l'autre. Il lui demanda d'aller chercher le gâteau qui était en train de cuire dans la salle de bains.

Elle se retrouva au milieu d'un couloir qui n'en était pas un. Il y'avait des lavabos et des miroirs qui auraient pu rappeler des toilettes publiques, mais en face se trouvait un jardin, immense. Adèle courut vers celui-ci, elle sentit des cailloux lui manger la plante des pieds. Ses chaussures ne faisaient apparemment pas partie du voyage. A bout de souffle, elle cessa de courir, mais sa tête se mit à tourner. Tout autour d'elle semblait tomber à la renverse, et inconsciemment elle se sentit tomber aussi, comme une masse.

Adèle trouvait le sol du carrelage de sa chambre plutôt froid. Elle tombait souvent de son lit, mais ça faisait un moment que ça ne lui était plus arrivé. Quand elle était petite, sa grand mère calait une chaise contre son lit pour l'empêcher de se ramasser violemment contre le sol. Elle regretta d'avoir cessé de le faire.

Adèle se releva toute courbaturée. Heureusement que sa mère dormait à l'opposé de la maison, elle ne la réveillerait jamais, à moins qu'elle provoque un incendie en plein rêve.
Elle se glissa sous ses draps à moitié endormie. Ses pieds étaient gelés mais elle réussit à se rendormir d'un sommeil sans rêves.

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