A D È L E

Chap14*

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Le vent. Le ciel violet. La musique.
Toujours le même décor, et pourtant à chaque fois le scénario était différent.
Adèle entrait toujours dans son rêve comme si elle entrait dans la fête à l'instant même. Elle arrivait dans un jardin et voyait plus loin des formes humaines onduler sous la musique. Cette musique, c'était toujours la même, elle se répétait en boucle.
Ensuite, elle s'approchait parce qu'elle avait soif.

Adèle retrouva les gobelets remplis du jus bleu et en prit un. Elle regarda autour d'elle mais ne parvint toujours pas à distinguer les gens, pourtant certains s'étaient déjà distingués dans ses autres scénarios, elle s'en souvenait.

Tiens tiens.

Le kangourou à lunettes. Il était là un peu plus loin entre deux formes ondulantes, un gobelet bleu à la main. Pour la première fois, il lui souriait avec sérénité, comme s'il s'amusait du rêve qu'Adele subissait en permanence. Celle-ci ne le quitta pas des yeux. C'était le seul être vivant qui réapparaissait toujours au même endroit dans ce rêve. Elle se précipita vers lui pour lui demander ce que cela voulait dire, mais un homme-carotte lui rentra dedans avant qu'elle puisse l'atteindre. Elle se retrouva sur les fesses, et sentit sous ses mains du sable.

Ce n'était pas une plage, mais un bac à sable. Un bébé sans visage jouait à côté d'elle et lorsqu'il l'aperçut, lui jeta un chien en caoutchouc sur le visage.
Adèle ferma les yeux par réflexe, en les rouvrant elle se retrouva dans une cabine téléphonique rouge, un peu comme celles typiques de l'Angleterre.
Une sonnerie retentit dans la cabine; le téléphone.
Adèle ne réfléchit pas et décrocha le combiné téléphonique sans parler. Autour d'elle il faisait nuit noire. Aucun bruit.

« Bonsoir bonsoir. » fit soudainement une voix amusée.

Adèle raccrocha aussitôt. C'était la voix de Romain. Mais que foutait-il encore dans son rêve?
Agacée elle quitta la cabine téléphonique.
Alors qu'elle sortit de la cabine, elle se rendit compte qu'elle était pied nus. Le sol goudronné et gelé de la nuit lui offrit une sensation désagréable. Elle marcha péniblement jusqu'à la bordure de route, et put constater qu'elle se trouvait bien dans une ville.
Intriguée qu'il n'y ai personne, elle posa son pied sur la route.
Et tomba aussitôt dans le vide.