Chasseurs [Ateez]

Chapitre 10

Yunho éclate de rire.

Yunho- Mon dieu, tu croyais qu'on allait te juger juste pour ça ? Mon petit San, tu nous connais encore mal !

San- C'est normal d'avoir peur de le dire... Surtout ici... Si l'officier supérieur l'apprend...

Hongjoong- Il ne l'apprendra pas.

Jongho- Moi je m'en fous de savoir si t'es gay, bisexuel, pansexuel, un chameau ou une bicyclette, c'est quoi ton type idéal ?

Je me laisse aller à rire avec les autres. J'adore ces moments où on agit comme si tout allait bien.

San- J'aime juste les gens qui savent m'accepter.

Jongho- C'est tout ? Même pas un joli p'tit cul bien rebondi ou des pecs saillants ?

San rougit.

San- Je dis pas non, mais c'est pas essentiel...

Jongho- Comment ça, pas essentiel ? Mon dieu mais je vis pour voir des jolis pecs moi ! Sortez-moi des montagnes de muscles, des biceps cosmiques, et des fesses aussi grosses que la lune !

San- T'es gay, toi aussi ?

Jongho- Hein ? Ah non, je pensais juste à moi, et au fait que je suis vraiment incroyable.

Yeosang- Et modeste.

Mingi- T'as même pas des si grosses fesses.

Jongho- Bien sûr que si !

Les garçons débattent un temps sur la taille des muscles arrières de Jongho, puis se lassent, et continuent de parler. Au bout d'un moment, je me lève simplement et vais me coucher. Je suis épuisé et endolori, mais pour la première fois depuis longtemps, je me sens plus léger. Comme si pour un temps, j'avais pu quitter cet endroit sordide.

Mais est-ce que j'arriverai à partir un jour ? Est-ce que ce massacre prendra fin ? Ça fait déjà presque un an que ça dure. Un an d'angoisse, de violences, et de destruction... Dans quel état est le pays que j'ai connu ? Quand on allait à l'école, qu'on travaillait très dur pour réussir sa vie, entouré de ses amis, qu'on rencontrait des gens nouveaux et différents partout, qu'on avait des passions, des activités, des loisirs, que les gens se mariaient, avaient des enfants... Tout ça me semble tellement loin, que j'ai même parfois l'impression que ce n'est qu'un rêve, et que ça n'a jamais existé.

Alors que je sombre dans le sommeil, je sens une main écarter quelques mèches de mon visage. Je reconnaitrait cette main entre toutes... La main de la personne qui compte le plus pour moi.

Jeonghwa- Bonne nuit, Seonghwa.

Je le sens se relever et partir, et dans un demi-sommeil, je sens une larme rouler sur ma joue, et un sourire se dessiner sur mon visage.