Chapitre 18

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Je me tiens devant la rivière, mon arme à la main, prêt à tirer. Je dois empêcher une famille qui a été repérée de fuir par la rivière. Moi et les autres, on est à 20 mètres de distances les uns des autres. Juste assez pour ne plus se voir, à travers les arbres, mais toujours suffisant pour s'entendre en cas de problème.

J'entends soudain un craquement. Je scrute les arbres face à moi. Je ne vois rien bouger mais je sais qu'ils sont là. Je ne veux pas encore déclencher l'alerte. Je veux qu'ils commettent une erreur. Et ça ne va surement pas tarder.

Je secoue la tête, faisant mine de croire que c'était mon imagination, et je contemple le paysage, juste assez loin pour qu'ils croient que je ne les vois plus. Mais ma vision me permet de voir, en coin, l'endroit où je suis sûr qu'ils sont cachés.

Et comme je m'y attendais, il y a soudain du mouvement. Je braque mon arme mais m'arrête instantanément devant ces deux enfants. Ils n'ont pas plus de huit ans. Ils se tiennent la main, l'air terrifiés, et n'osent plus bouger, voyant que je les ai repéré.

Moi- Sortez tous de là.

Visiblement terrifiés, trois adultes et une autre petite fille sortent des buissons. Mon arme est toujours pointée sur les enfants, mais je sais que je n'aurais pas la force de tirer. Je ne bouge pas, j'hésite. Tout se bouscule dans ma tête. Et finalement, je fais mon choix. Je ferme les yeux et serre l'arme dans ma main. Et je l'abaisse.

Moi- Pas un bruit.

J'attrape les deux enfants les plus petits, un dans chaque bras, et je m'élance dans la rivière. Je lutte contre le courant et le froid de la rivière, et finalement, j'arrive à traverser. Je pose les enfants, et leur fait signe de ne pas faire un bruit. Je traverse à nouveau, et attrape la dernière petite fille, en faisant signe à la famille de me suivre. Ils sont consternés, mais m'emboitent le pas. Tout le monde arrive, trempé, mais vivant de l'autre côté.

Moi- Allez-vous-en, sans faire de bruit. Fuyez.

Je me retourne sans rien attendre de plus, et je traverse une dernière fois, avant de me retrouver à mon poste initial. Il est encore tôt, et j'espère que mes vêtements vont en partie sécher avant de devoir rentrer. Je préfèrerai ne pas expliquer aux autres pourquoi je suis trempé. Et s'ils me posent des questions... Je répondrai que je me suis cassé la gueule dans l'eau. J'espère que ça leur suffira.

Je lève les yeux vers le ciel, et contemple un instant les nuages. Tout à l'air si paisible quand on regarde en l'air, comparé aux atrocités qu'on voit sur la terre. J'envie les oiseaux, qui continuent à chanter quand le froid se dissipe un peu, j'envie tous les animaux qui ne sont pas concernés par nos guerres...

Moi- Papa, maman. Je ne veux plus être un monstre. Je suis désolé, je n'arriverai peut-être pas à survivre à tout ça, mais j'aurais au moins essayé de sauver quelques vies.

Une larme roule sur ma joue, tandis que j'essaie d'effacer de mon esprit l'image de tous les gens que j'ai tué... Entreprise à laquelle j'échoue, ne fois de plus. 

Chasseurs [Ateez]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant