Le dernier jour de cours avant la liberté qu'apportait le vent des vacances d'été. La journée la plus banale de l'année mais où il régnait une sorte d'aura d'excitation, d'impatience propre à la jeunesse. Le poète que je suis, regardait par la fenêtre les voitures stationnés, perdu dans ses pensées. Certains professeurs tentaient encore de nous occuper mais s'heurtaient à des murs de bavardage et de pianotage sur téléphone, ils se contentaient donc d'ouvrir une discussion libre, comme maintenant.
La questions de ce cours, la même que les deux autres avant celui-ci : "Pourriez vous me raconter un souvenir de vacances marquant ?" J'avais donc complètement décroché. Je regardais la rue près des grilles du bâtiment se remplir et vivre au milieu de la foule. Ça respirait la joie. Je posais mon coude droit sur la table et posais mon menton sur la paume de ma main sous-pesant ma tête. Je commençais à trouver cette journée particulièrement longue. Mes amis parlaient entre eux de leurs futurs vacances dans des grandes villes, sur les mers, à la campagne, à la plage...
Moi, je restais ici, dans cette même petite ville où ce qui ressemblait le plus à un cinéma, pas de projection seulement des classiques en format DVD, se trouvait à une heure et demi de route en voiture, où le bitume n'avait par endroit pas encore remplacé la terre ou les pavés, où le lycée était sûrement la seule chose qui poussait les jeunes à venir dans ce coin paumé.
La même ville que je connaissais dans les moindres détails, même les tâches d'encre indélébile sur la vitre de la seule supérette du coin, qui avait été tagué un nombre incalculable de fois par des slogans "bof bof" de militants pour un retour à la vrai apparence de la ville lorsque son nom est passé de : "Rassemblement de maisons que personne ne connaît parce que c'est le trou du cul du monde" en "Jolyport town" à la fin de la guerre de sécession.
Jolyport est une ville de moins de 500 habitants, pour la plupart ce ne sont que des petits vieux. Je croyais à ce moment être le seul adolescent de cette ville, les autres venant en bus d'une ville bien plus grande, où il y avait un magasin de location de DVD, pas aussi bien que le cinéma du continent mais mieux que les films projetait à l'église et qui pour certains sont aussi vieux que la Bible.
J'avais à la fois, hâte que cette journée cesse enfin pour rentre chez moi et essayer de me persuader d'être ailleurs, et envie que jamais elle ne se stoppe pour encore profiter de mes amis et de ses personnes de mon âge qui m'entouraient avant d'être définitivement seul.
La cloche sonna, m'annonçant que je devais quitter cette salle pour une autre. Je remis dans mon sac le pauvre stylo que j'avais sortie pour la forme et me précipita vers la porte. Je fis la route vers mon cours entouré de Kyle mon meilleur ami et Simon que je connais depuis aussi longtemps que mes souvenirs peuvent remonter. Ils riaient et chahutaient. Ils allaient vraiment me manquer. En m'asseyant, j'ai remarqué que je n'avais pas de fenêtre et que mon heure allait donc être plus longue que prévue.
- C'est le dernière jour de l'année, avait dit le professeur. C'est pourquoi je vous propose une question libre : Pourriez vous me raconter un souvenir de vacance qui vous a marqué ?
Ils s'étaient donné le mot où quoi ?! Une fille avait proposé une autre question. Quelles étaient nos projets pendant ces trois long mois de vacances ? J'avais déjà la réponse à cette question : RIEN ! Je n'allais rien faire de mes vacances parce qu'à Jolyport, il n'y avait rien à faire à part attendre la pluie.
Toute l'heure, j'avais simplement dessiné sur ma main pendant que la discussion suivait son cours, Simon et Kyle me jetaient des coups d'œil pendant que je dessinais la tête d'un gros bonhomme sur une échelle. La sonnerie m'avais fait sursauter, j'avais rangé mon stylo et je m'étais levé pour sortir et aller à la cafétéria.
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Áilleacht
RomanceC'est temps-ci, pour sa famille du moins, Gus était morose, triste, dans les nuages. En réalité, il s'ennuyait. Sa vie lui semblait sans grand intérêt et cet été là ne ferait pas exception, surtout que ses amis partaient. C'est temps-ci, pour ses p...