Aimer trop

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J'étais sur le lit de Simon à regarder Kyle et lui jouer. Kyle était nul, Simon le battait, je regardais mon téléphone pour la millième fois en trois jours. C'était la deuxième fois qu'il me laissait en vue. Ses potes étaient rentrés le lendemain matin du message et depuis pas de nouvelles. Il profitait d'eux, je comprenais mais il pouvait au moins répondre au milliers de "ça va ?" Et de " je t'aime" que je lui avais envoyé. Je gardais seul à attendre sagement faisant semblant de ne pas me sentir triste, mal et humilié un peu aussi. À chaque fois que l'on était intime, il me repoussait en faisant le mort. Je ne lui plaisait plus ? Il ne m'aimait plus ? Faisait semblant pour les vacances ? Je n'étais pas assez beau ou musclé ? Bordel ce qu'il me manquait.

- Alors ? Tu vas frapper quand chez lui pour lui dire qu'il se fout de ta gueule ?, me demanda Kyle.

- Pour qu'il me largue en face à face alors que je pleurerais mon âme ? Jamais ! Je préfère vivre dans le déni le plus complet.

- Il s'est passé quoi exactement ?, demanda Simon qui avait finit par mettre pause pour se concentrer sur mon problème et se tourner vers moi pour entamer une discussion sérieuse.

- Ils ont couchés, commença-t-il. Gus a fait le mort. Ensuite il est venu s'excuser, Liam à dit que c'était ok. Je m'en vais, ils se chauffent et Gus fait le mort depuis trois jours.

- Sérieux ?, s'exclama Simon. Il fait le mort à chaque fois que vous devenez intime.

- C'est l'impression qu'il donne, avouais-je.

- Ce grand couillon pense aimer plus Gus que Gus ne l'aime, riait Kyle se moquant de moi.

Simon se contenta de remettre ses lunettes sur son nez correctement.

- T'es pas sérieux ?, s'exclama Kyle.

- Je n'ai rien dit.

- Tes silences veulent tout dire Simmy !

Ils parlaient de moi comme si je n'étais pas là et je percutais enfin.

- Tu penses qu'il ne m'aime pas assez ?

Simon me regarda, Kyle le regardait lui, lui intimant avec les yeux de ne pas me dire la vérité. Mais Simon ne me mentait jamais.

- Pas assez pour tout l'amour que tu lui porte.

La gifle que je me pris fut si intense que j'en eue le tournis quelques secondes. Simon avait rarement tord, pour ne pas dire jamais. Il savait cerner les gens. Kyle lui avait envoyé des photos de Chuisle et moi et il avait su ce que je me refusais de croire. Parce qu'il était la première personne que j'aimais à ce point. Parce qu'il était parfait et tous ce que je recherchais. Parce qu'il m'avait offert quelques choses de précieux. Parce que j'avais mis mon coeur dans ses mains.

- Tu dois t'être trompé, lui dis-je, obstiné. Il va répondre. Ou il va venir me voir, il est juste heureux de retrouver ses amis c'est rien trois jours. Il est juste occupé.

Il était juste occupé. Il m'aimait, c'était sûr.

- Tu as raison. J'ai sûrement tort.

Il n'était pas convaincu, ni convaincant. Il me mentait pour que je calme mon hystérie intérieure. Chuisle était juste occupé. Tout allait bien. Nous avons reprit nos activités mais les paroles de Simon me trottait dans la tête sans vouloir partir.

Le soir même, dans mon lit alors que j'allais envoyé un énième message, un de Chuisle arriva. Il était deux heures du matin passé.

De Chuisle
Je suis devant chez toi

Je sortis de mes couvertures en vitesse sans me changer ni même enfiler des chaussures. Je courais dans les escaliers sans faire trop de bruit avant de passer la porte pour le trouver près de notre allée de garage derrière ma voiture. J'étais en short et t-shirt de pyjama, lui aussi beau et bien habillé que d'habitude. Je m'avançais vers lui avant de m'arrêter à moins d'un mètre de lui. Je pouvais admirer ses yeux grâce à la lumière extérieure de la maison et ce que je vis ne me plaisait pas du tout.

ÁilleachtOù les histoires vivent. Découvrez maintenant