Je le regardais chercher ses mots alors que je m'asseyais sur les marches du perron. J'avais mal à la tête, Manuela m'avait crié dans les oreilles une partie de la soirée et alors que j'avais juste envie d'aller dormir, c'est lui qui débarquait. Je soupirais, lui signalant que ça faisait déjà un moment que j'attendais. Il sursauta et me regarda avant de souffler, tremblant.
- Je t'aime.
Il m'avait fait sursauter. Je ne m'attendais pas à ce qu'il me sorte ça comme ça, comme-ci rien ne s'était passé. Il continua alors que je m'apprêtais à me lever pour rentrer, blessé au coeur pour de bon.
- Attend non ! C'est maladroit... Ce que je veux t'expliquer c'est que je... Je ne voulais pas te rendre malheureux. C'est raté, pour toi comme pour moi, parce qu'on l'ai. Mais quand j'ai rompu, je voulais que tu me déteste... Je voulais que tu me haïs, que tu sois en colère et que tu m'en veuilles, pour que tu ais moins mal. Mais ça à eue l'effet inverse et je m'en veux. Parce que j'ai compris qu'on arrêtait pas d'aimer quelqu'un parce qu'on est en colère ou parce qu'il nous a fait de la peine... Je pensais pas t'aimer assez fort.
Il marqua une pause tandis que je le regardait. Emmitoufflé dans le pull que je lui avais offert et il me disait qu'il ne m'aimait pas assez remuant le couteau dans ma plaie.
- En te regardant dans les yeux, je pouvais voir tout l'amour que tu avais pour moi, toute ta tendresse et ta douceur et je me demandais comment tu pouvais m'aimer autant, comment tu pouvais être sincère. J'ai toujours été celui qui aimait le plus et puis tu as débarqué et j'ai eue le souffle coupé, parce que tu étais parfait, tu es tous ce que j'ai toujours voulu, tous ceux dont j'ai toujours rêvé et je me disais que je n'étais pas à la hauteur de tous ce que tu me donnais, de tous ce que tu me demandais. Je t'aime, si tu savais comme c'est vrai et comme c'est pur. Je t'aime tellement fort que ça me brûle et je sais que je suis vraiment un con de t'avoir fait autant de mal pour rien, juste par peur de pas être à la hauteur. Je te demande pardon pour tous ce que j'ai pu te dire, de tout les moments où je t'ai fait pleurer, de tout les moments où je t'ai ignoré où je t'ai fait du mal. Si tu savais comme je m'en veux, comme je suis désolé.
Je le regardais, pendant qu'il admirait ses pieds, il pleurait. Les mains enfouient dans les poches du pull, il sanglotait silencieusement. Cette image me poignardait le coeur mais je ne pouvais m'empêcher d'être content qu'il ressente ça. Il savait ce que j'avais enduré pendant des jours. Sa tirade avait réveillé le Liam qui avait disparue, celui qu'il avait réussi à révéler à coup de sourire, de regard et de câlins. Celui qui était de nouveau fou amoureux. De nouveau, totalement accro à lui et ça m'a fait peur. Parce qu'il pouvait changer d'avis. Il pouvait clairement me dire d'aller me faire voir quand ça l'arrangerait. Pourtant quand je me suis levé et qu'il m'a regardé les yeux plein de larmes alors que d'autres coulées sur ses joues, j'ai avancé vers lui pour le serrer contre moi. Je l'aimais encore, je l'aimerais toujours et alors qu'il accrochait ses petits bras amaigri autour de moi, je me suis senti respirer pour de vrai. Il avait la tête enfoui dans mon cou, les bras autour de ma taille, le coeur au bord de l'explosion en s'accrochent à moi comme à une bouée de sauvetage. Alors que je me détachais de lui, il recula d'un pas et essuya ses yeux en reniflant avant de me dire :
- Réfléchis, prend ton temps. Je t' attendrais près du Phare. Même si c'est demain ou dans un mois... je serais là-bas.
Il amorça un geste pour venir vers moi et se ravisa avant de me faire un signe de main et partir vers chez lui ou le phare. Je rentrais chez moi secoué, j'avais l'impression de me baigner dans son odeur et de me battre avec le souvenir de ses bras autour de moi et de son coeur explosant contre le mien. J'avais du mal à me dire que ça avait été réel. Il m'aimait, avait peur de ne pas m'aimer comme il fallait mais il m'aimait. Il avait également dit des horreurs pour que je me sentes mal et que je le déteste. Mais son odeur m'avait tellement manqué.
VOUS LISEZ
Áilleacht
RomanceC'est temps-ci, pour sa famille du moins, Gus était morose, triste, dans les nuages. En réalité, il s'ennuyait. Sa vie lui semblait sans grand intérêt et cet été là ne ferait pas exception, surtout que ses amis partaient. C'est temps-ci, pour ses p...