Arrest Me - T2

37. Augustine

NOAH

— Qu'est-ce que tu penses de Constance ?

Je lève ma tête du lavabo pour la regarder avec incrédulité, debout dans l'embrasure de la porte avec un short gris et un petit haut blanc à bretelles qui atteint à peine son ventre arrondi.

— Comment est-ce qu'on prononce cette merde ?

— Constance, Noah, Constance !

Margaux s'approche de moi tandis que je sors mon rasoir électrique du placard en-dessous du robinet, le menton et le dessus de la lèvre supérieure recouverts de mousse.

— Qu'est-ce que tu vas faire ? demande-t-elle avec de l'horreur dans la voix.

— Je vais me raser la barbe, j'en ai marre.

— Non !

Elle s'interpose entre le miroir et moi, plaquant ses jolis seins qui ont encore plus enflé avec sa grossesse contre mon torse et me lançant un regard chargé d'éclairs. Toutefois, je la dépasse toujours d'une tête et demi. Son plan est voué à l'échec.

— Garde ta barbe, Noah, me supplie-t-elle d'une petite voix plaintive.

— Mais pourquoi ?

— Parce que tu es mon baby daddy.

Margaux me ceinture la taille de ses bras et me met de la pression avec ses grands yeux. Je suis obligé de capituler dans un grognement.

— C'est quoi le rapport ?

— Tu es trop beau avec une barbe.

Elle se penche pour saisir une serviette et entreprend de me nettoyer de la mousse.

— Surtout parce que ça cache la moitié de ton visage, minaude-t-elle dans un chuchotement.

Je lui pince les hanches et elle pousse un petit cri avant de glousser comme une gamine. La petite joie triomphante dans ses beaux yeux noisette m'arrache un sourire.

Ça fait maintenant une semaine complète qu'elle me casse les oreilles avec des noms féminins pour bébés toutes les cinq minutes. Tous avec des sonorités étranges que je devine françaises. Elle est convaincue que notre fille devrait avoir un nom français parce que, je cite : « Elle porte déjà automatiquement ton nom de famille d'américain ». Et moi qui voulait appeler ma fille Sabrina pour que ça fasse Sabrina Carpenter.

Cette femme restera à jamais mon crush célèbre. Et ça restera à jamais un secret.

— Est-ce qu'on l'appelle Emma ?

— Nan, marmonné-je à travers la serviette pendant qu'elle m'essuie le dessus de la lèvre.

Elle fronce les sourcils en observant mon menton, cherchant des résidus de mousse et un autre prénom débile par la même occasion.

— Augustine. Qu'est-ce que tu penses de Augustine ? De Romane, alors ?

Observant ma réaction avec de grands yeux, Margaux se mordille la lèvre inférieure en attendant mon verdict. Je soupire.