Arrest Me - T2

64. Bain

NOAH

— Donovan n'est pas venu.

Je détourne un instant mon attention d'Olive qui barbote avec moi dans le bain pour regarder ma femme qui épile elle-même ses sourcils dans le miroir en robe de chambre.

— On sort ensemble avec les gars demain soir pour faire les fous. T'inquiète, il ne m'a pas oublié.

Elle me toise dans le miroir.

Je fais mine de me figer de peur.

— Il aurait quand même dû venir, ronchonne-t-elle avec un air entendu.

— Ouais... non, pas vraiment.

Margaux se tourne complètement pour me faire face, la ceinture de son peignoir un peu lâche me permettant d'avoir un aperçu délicieux de la peau bronzée de sa cuisse et entre ses seins.

— Comment ça « pas vraiment » ?

— Pas vraiment, parce que toute la famille sait qu'ils étaient ensemble et qu'ils se sont quittés il n'y a pas longtemps. Papa lui aurait mis son poing dans la gueule, et en fin de compte, ça aurait été plus de gênance qu'autre chose. Comment tu te sentirais si une de mes exs avec qui je m'entends bien s'incrustait à mon anniversaire ?

Elle lève les yeux au ciel.

— Ce serait la chose la plus gênante de l'univers. Et je l'étriperais.

— C'est ça.

J'appuie mon dos contre la baignoire.

— Entre mecs, on se comprend. Vous, vous réfléchissez trop avec le cœur.

Je baisse ensuite les yeux sur Olivia que je tiens dans l'eau, une main sous sa tête et l'autre sous ses petites fesses pour ne pas qu'elle se noie. Les yeux à-demi fermés, elle m'observe, toute mouillée, les joues toutes roses, son poing dans la bouche.

— Qu'est-ce que t'en penses, toi, Olive ?

En calant ses petites jambes contre mes abdominaux, je l'arrose avec un peu d'eau.
Lorsqu'elle tire la langue et ferme les yeux en gigotant, je retiens un éclat de rire.

— Ne torture pas ma fille, Carpenter.

— Je prends soin de ta fille, Leroy.

Un regard jeté dans sa direction m'informe qu'elle s'est débarrassée de son peignoir et a attaché ses cheveux qui ont beaucoup poussé au-dessus de sa tête. Puis, avec ce corps de déesse que je n'ai pas eu l'occasion de beaucoup voir ces derniers temps, elle s'approche du bain chaud dans lequel elle se glisse avec nous tandis que je lui fais de la place en repliant mes jambes.

Olive s'agite aussitôt à la vue de ses seins nus.

Je n'aurais jamais cru autant être d'accord avec un bébé un jour, mais nous voilà.

Elle couine, pousse des petits cris jusqu'à ce que Margaux me l'enlève, couvre ses joues adorables de baisers avant de la caler contre sa poitrine pulpeuse. Olivia s'empare aussitôt de son mamelon en fermant les yeux de contentement. Je croise mes bras sur mon torse en observant Margaux lisser le duvet mouillé de notre bébé avec attendrissement.