Arrest Me - T2

8. Leçon

ZOÉ

Je suis mortifiée.

J'ai demandé à Donovan s'il avait envie de moi sous l'effet de l'alcool et il a dit non.

Il. a. dit. non.

Il a dit non.

Plus jamais je ne toucherai à l'alcool et plus jamais je ne toucherai au fentanyl. Ce sont définitivement des substances du diable.

Et Donovan est définitivement un salaud.

Ou peut-être est-ce moi qui est en manque.

Plus de drogue. Plus d'alcool. Pas même du vin. Je m'en tiendrai au jus d'orange à partir de maintenant. Au jus d'orange... et au café glacé deux fois par semaine seulement parce que c'est indispensable. Au moins ça ne fait pas dire de conneries.

— Bonsoir, puis-je prendre votre commande ?

— Un café deux laits, moyen, résonne la voix du client dans mon casque.

Je tape machinalement sa commande dans la caisse du service au volant.

Pas de fentanyl. Pas de cocktails.

— Autre chose ?

— Non, merci.

— Ce sera 5,60$. Vous pouvez avancer.

Pas de fentanyl. Pas de cocktails.

Alors qu'il avance avec sa voiture, j'attrape le verre de café en carton et lui remplis avec la boisson chaude que nous préparons toujours fraîche. Je lui ajoute l'équivalent de deux petits pots de lait et sécurise le couvercle tout en prenant la prochaine commande en même temps. Je reviens à la fenêtre automatique qui s'ouvre sur un homme barbu qui me tend sa carte.

— Débit.

Je prépare la machine et lui tend pour qu'il passe sa puce sur le dessus. Je lui passe ensuite son café. Il me remercie d'un sourire, redémarre et part. Je me dépêche ensuite d'entrer ce que la femme achète dans la caisse et vais lui faire son café latté et lui prendre un beigne pendant que mes collègues s'occupent des deux caisses.

C'est une pression et un stress continuels, mais je remplis mon temps libre tout en faisant de l'argent. Alors je supporte le job jusqu'à ce que je puisse faire autre chose.
J'espère pouvoir faire autre chose.

Mais pas de fentanyl. Pas de cocktails.

Pas d'alcool.

Et pas de Donovan.

Je fais une désintox de lui aussi, parce que cet enfoiré a envahi chaque millimètre de mon cerveau à la seconde où je l'ai revu dans cet uniforme de police quand il est venu me menotter après le braquage. Charmant.

Lorsque je reviens à la fenêtre automatique avec la commande complétée, je reconnais la fille derrière la vitre.

Et elle me sourit largement en trépignant derrière le volant.