Twin Souls (Terminée)

1 - Adieu Paris

« Peu importe si tous les deux sont ennemis ou que l'un soit riche et l'autre pauvre ou qu'ils vivent dans les deux coins les plus éloignés du monde. Une fois que ce fil rouge les lie ensemble, ils ne peuvent pas désobéir à leur destinée. » - Li Fuyan

En tout temps et en tout lieu, le concept d'âme soeur a toujours été sujet à interprétation : un fil rouge en Asie, un être unique divisé par Zeus chez le Grecque, ou encore une seule un même âme séparée à la naissance dont l'unique aspiration est de retrouver sa moitié pour se réunir à jamais.

L'idée que son âme soeur l'attendait avait toujours beaucoup plu à Mia. Il etait rassurant de se dire que quelque part dans ce monde qui pouvait parfois se montrer cruel, quelqu'un était là et lui était destiné.
Cela l'aidait à se sentir moins seule.

A vrai dire elle avait toujours aimé les contes et légendes à ce sujet. Mais elle était aussi assez lucide  pour se rendre compte que ce n'étaient que des fables, des histoires que l'on raconte aux enfants pour leur faire croire que le monde n'est pas si moche. 

Mia avait vécu beaucoup trop de tragédies du haut de ses 19 ans pour y croire encore réellement.

Sa vision du monde était devenue assez sombre ces dernières années.

Il faut dire que la vie ne l'avait pas épargné : depuis son départ d'Amérique après la mort de son frère Adam, elle avait déménagé avec son père en France, un pays aux usages et coutumes auxquels elle avait eu bien du mal à s'adapter.
Ses années au lycée avaient été sympa. Elle s'y était fait des amis et s'était plutôt bien intégré malgré la barrière de la langue.
Mais l'entrée en fac avait été une toute autre paire de manche. 

Sa première et seule année à l'école des Beaux Arts de Paris fût une épreuve mentale, remplie de déceptions et de trahisons. Et c'est donc ce qui la décida, aujourd'hui, à rentrer définitivement chez elle en Amérique.

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PDV MIA

« Ça y est nous y sommes »

Mon père me fait sursauter. J'étais tellement plongée dans mon livre que je n'ai pas vu les minutes passer.

L'aéroport Charles de Gaulle est encore plus grand que dans mes souvenirs. Cela fait bien 10 ans que je n'y ai pas remis les pieds en même temps...
Il nous fallu bien 20 minutes pour nous garer et 10 autres pour retrouver l'entrée du terminale : cet aéroport est décidément beaucoup trop grand.

« Porte 5. Je t'accompagne jusqu'au contrôle de sécurité. » me dit-il d'une voix légèrement plus aiguë que d'habitude.

Mine de rien, mon père est un grand sensible, et je sais que mon départ lui fait beaucoup de mal. Mais en même temps il comprend mon choix de m'en aller. Nous avons tout le deux passé une année riche en émotions.

- Bon... tu as bien tout pris? Ce sera trop tard pour faire demi tour une fois dans l'avion » plaisante t-il.

- Papa, ne t'en fais pas tout va bien se passer. Je t'appelle dès que je suis arrivée ok?

J'abrège cette conversation. La dernière chose que je veux c'est qu'on se mette tout les deux à pleurer, et dieu sait que mon père est à deux doigts de craquer...

Alors que je m'installe dans l'avion je repense aux dix dernières années passées à Paris. Cette ville magnifique va me manquer, mais ma vie dans ce pays touche à sa fin.
Après tout ce qui s'est passé à la fac, les soirées, l'alcool, Jules... Il faut à présent que je me concentre sur le futur.

Après une première année à la faculté des Beaux Arts de Paris je m'apprête à rejoindre l'université d'Etat de Portland. Ce n'est certes pas la meilleure fac aux États Unis, mais ça me permettra de continuer mes études d'architecture tout en vivant avec ma mère.

Retourner aux États Unis est une réelle épreuve pour moi, mais rien ne peut pas être pire que de rester à Paris... Il est donc temps de rentrer à la maison.

Tandis que l'avion décolle je me replonge dans le roman de Victor Hugo que j'ai commencé plus tôt, loin de m'imaginer à ce moment là que ma vie était sur le point de prendre un virage inattendu.