Twin Souls (Terminée)

3 - Good old days

Bon sang je n'ai jamais aussi bien dormi ! J'ai accumulé tellement de fatigue avec le voyage, que j'ai fais une sieste de 12 heures.
Encore assommée par le décalage horaire je prends mon premier brunch depuis dix ans à base de pancakes, bacon, oeufs brouillés et thé au jasmin.

- Bon, parlons de choses sérieuses : je me suis occupée d'aller à la fac la semaine dernière pour ton inscription. Tout est réglé il faudra juste que tu passes récupérer ton emploi du temps et ta liste de bouquins à acheter auprès du secrétariat.

J'ai oublié que maman a le chic de trop parler de bon matin.

- Ok parfait.

- Je pourrai t'y conduire lundi matin. J'ai échangé mes heures de travail avec ma collègue Karen. Pour les autres jours il va falloir que l'on trouve une solution.

- Ok. Lui répondis-je simplement

Voyant qu'elle me fixe avec insistance, je devine que mon manque de loquacité matinale commence à l'agacer.

- Merci maman. Pour les autres jours je me débrouillerais ne t'inquiète pas. Il doit bien y avoir des bus... Est ce que la fac est loin d'ici ?

Je saisie mon iPhone pour vérifier.

- 40 minutes en voiture. Donc pour les bus c'est râpé, tu n'es pas à Paris ici ! Dit-elle sur le ton de la plaisanterie, ignorant que 40 minutes n'est même pas suffisant pour traverser Paris en métro.

- Par contre, rajoute t-elle, j'ai appris que le petit voisin d'à côté allait à la même fac que toi ! Tu te souviens de Daniel Gibson? Vous pourriez faire du covoiturage! Vas frapper chez eux ils seront ravis.

- Ah oui... J'irai le voir tout à l'heure.

Dan et moi avons été très amis durant l'enfance. Il vit dans la maison juste derrière nous.
Petite, j'aimais beaucoup jouer avec lui parce qu'il avait un chien et que son père nous avait construit une cabane dans le grand chêne bordant nos deux maisons. On s'en disputait souvent la propriété à l'époque.

Quand je suis partie d'ici j'ai coupé tout contact avec tout le monde. Nous n'avions que 9 ans à l'époque à vrai dire...
Il m'a ajouté sur Instagram il y a quelques années de cela, mais ni lui ni moi n'avons pris le temps de se donner des nouvelles je crois.

Nous sommes au mois de janvier et la température ici est glaciale. J'avais l'habitude du mauvais temps à Paris, mais ici c'est deux fois pire et mon corps n'y est plus habitué.
J'enfile donc mon jean Mum et y rentre mon pull en laine gris à l'intérieur. J'enfile mes Stan Smith et me décide à sortir après avoir répété dans ma tête ce que je pourrai dire à Dan pour lancer la conversation.

Avant, pour me rendre chez lui je passais par l'échelle qui se trouvait du côté de notre maison, traversait la cabane et redescendait par l'échelle de chez eux. Mais ce serait un peu bizarre de faire ça là maintenant, sachant qu'ils ne me reconnaîtront sûrement pas, ils penseront qu'une psychopathe est dans leur jardin.

Je frappe à la porte des Gibson et je ne sais pas pourquoi je me sens angoissée. Je ne l'ai pas revu depuis si longtemps qu'est ce qu'on va pouvoir se raconter ? Et si cette discussion devient bizarre ? Ok je rentre à la maison.
Je n'ai pas le temps de faire demi tour que quelqu'un ouvre. Et merde.

- Bonjour ? M'interroge du regard Mme Gibson.

C'est dingue cette femme n'a pas changé d'un poil ! On dirait presque qu'elle n'a pas vieilli.

- Euh bonjour Mme Gibson, c'est moi... euh Mia votre voisine. Je... je voulais venir vous saluer et...

- Mia? Oh mais oui la petite voisine d'à côté ! Mon dieu ce que tu as grandis ! Entres !