Retour à Poudlard

38 | jared rouhani

Et ce comportement étrange et déstabilisant d'Hermione dura tout le long du mois de novembre. On aurait dit la version féminine de Draco Malefoy, ce qui énervé au plus haut point ce dernier. Il avait bien trop de fierté pour aller la sermonner et avouer qu'il ne cessait de l'observer à longueur de journée pour vérifier qu'elle ne finisse pas dans un sac à macchabée, tuée par un psychopathe de la mafia infiltré au ministère.

Hermione, elle, continuait de se droguer et de faire la fête comme si sa vie en dépendait. Elle connaissait tous les bars du Chemin de Traverse par cœur et elle enchaînait les conquêtes d'un soir. D'un côté, ça l'amusait, elle avait l'impression d'être indépendante et libre comme l'air. Personne ne se souciait d'elle, elle évitait de croiser ses amis -sauf Blaise, parce qu'il faisait comme elle- et Anastasia était venue lui faire une scène sur les marches du ministère il y a quelques jours. Hermione s'était trouvée stupide, mais bourrée comme elle était, elle l'avait ignorée. Elle n'avait pas -ou plus ? la force d'avoir mal au cœur pour les autres, son cœur à elle lui pompait déjà bien trop de chagrin pour une personne.

Ce soir là, Hermione marcha, chancelante, jusqu'au bureau des Aurors. Il était tard et elle décida d'arrêter de régler de stupides divorces pour la journée. Elle entra dans la grande pièce climatisée où quelques employés et Aurors travaillaient. Elle remarqua un homme en particulier qui s'était arrêté pour la regarder. Il était très beau, bronzé et de magnifique yeux bleu vert profond. Hermione, en bonne mauvaise fille qu'elle était ces jours ci, lui lança un regard aguicheur, ce qui déstabilisa ce bel homme qu'elle ne connaissait pas.

Elle se dirigea jusqu'au casier du fond et déposa des dossiers au bon endroit. Elle remarqua qu'Harry la dévisageait de son bureau et prit soin de faire comme si elle ne l'avait pas vue. Elle sortit d'un pas traînant, se demandant dans qu'elle bar elle pouvait bien se saouler cette nuit.

- Bonsoir, fit une voix qu'elle ne connaissait pas.

Elle se retourna pour faire face à l'homme aux yeux magnifiques. Elle émit un sourire énigmatique et plongea quelques instants dans ce regard. Il devait avoir à peu près le même âge qu'elle, une sorte d'intuition. Il dégageait quelque chose de rassurant. Les traits de son visage étaient d'une douceur chaleureuse.

- Bonsoir, répondit Hermione.

- Vous rentrez chez vous ? Demanda il.

Hermione hocha la tête en continuant d'observer ces iris envoûtantes.

- Il est tard. Ça vous plairez que je vous invite à dîner ?

L'ancienne Gryffondor fut surprise de tant d'attention, ça prouvait qu'elle n'en avait pas reçu depuis un bon bout de temps.

- Je pourrais d'abord savoir qui vous êtes ? Répondit elle en le regardant, toujours surprise. Elle s'était plutôt attendue à ce qu'il lui propose un plan cul pour la soirée.

- Excusez-moi, je m'appelle Jared Rouhani. Et vous ? S'enquit il, légèrement mal à l'aise.

- Je suis Hermione Granger, mais Jared, nous pouvons nous tutoyer ? Proposa elle, attendrit par son comportement.

- Eh bien, Hermione, je peux te tutoyer, effectivement.

- Dans ce cas, allons dîner ? Ajouta elle, amusée.

- Allons-y, répondit Jared en lui tendant son bras droit, ce qui fit rire Hermione qui le prit à son tour.

La semaine passa à une vitesse affolante pour Hermione. Elle retrouvait Jared tous les soirs à des endroits différents et avait découvert en cette personne un cœur attentionné et un humour divertissant. La présence de quelqu'un comme ça dans sa vie l'empêchait de tout foutre en l'air. Mais elle n'avait pas encore recontacté ses amis.

Cette relation lui redonnait un peu d'espoir pour le futur, car il était vraiment très sympa et elle envisageait déjà d'avoir un avenir avec.

- Tu penses à quoi ? Questionna le jeune homme en regardant son amante avec ses adorables prunelles ensorcelantes.
Hermione se redressa en emportant avec elle le drap de son lit qu'elle colla à sa poitrine dénudée.

- À nous... sommes-nous un couple, Jared ? Répondit Hermione en plongeant dans son regard.

- Nous sommes ce que tu veux que nous soyons.

- Vraiment ?

- Bien sur, je ressens beaucoup de choses pour toi. Assura t'il en affichant un nouveau sourire.

Elle se pencha et lui vola un baiser, qu'il lui vola à son tour avant qu'ils décident mutuellement de repartir faire un tour au septième ciel.

Au même moment, Ron et Pansy se dirigeaient vers l'ascenseur de St Mangouste pour se rendre dans l'aile numéro trois de l'hôpital magique. C'était l'aile de la maternité. L'ancienne Serpentard faisait claquer ses talons de haute couture contre le sol d'un blanc immaculé, impatiente d'arrivée à destination. Elle était on ne peut plus stressée. Elle avait annoncé à ses parents qu'elle était enceinte de Ronald Weasley, et ces derniers avaient réussi à digérer la nouvelle à condition que l'héritier soit un garçon. Ron avait d'abord trouvé ça absurde, mais s'était privé de tous commentaires en voyant que cette condition tenait beaucoup à cœur pour sa compagne. Ils entrèrent dans le petit espace toujours aussi aéré en matière de couleur et la main tremblante de la brune appuya sur le bouton numéroté trois.

- Du calme, chérie, tout vas bien se passer. Je suis certain que notre enfant, peut importe son sexe, comblera tes parents. Déclara Ron en la regardant, inquiet.

- Mais j'aimerai tant que ça soit une fille ! S'exclama Pansy en se jetant dans les bras du Weasley, toute sanglotante. Pansy Parkinson pleurait, c'était assez rare, unique même.

- Et bien si c'est une fille, ça aura le mérite de faire autant plaisir à toi qu'à ma mère...

La styliste éclata de rire, séchant ses larmes.

- Si on m'avait dit, il y a huit ans, que j'aurai un enfant avec Ronald Weasley, je pense que j'aurais fait interner la personne... Souffla t'elle.

- Je pense que j'aurais fait la même chose, répondit il en déposant un baiser sur son front.

Ils arrivèrent dans la salle du docteur de Pansy quelques instants plus tard. Celui-ci commença ses manœuvres tandis que Ron n'arrêtait pas de lui poser des questions, ce qui faisait rire la futur maman qui lui intima de se taire pour que le médecin puisse travailler dans le calme. Ce dernier remercia la jeune femme d'un regard avant de faire un mouvement avec sa baguette par dessus son ventre.

- Alors ? Demanda t'elle en observant le docteur qui fixait une sorte de fresque magique blanchâtre.

- Vous souhaitez connaître les sexes des bébés ? Fit le docteur avec un sourire amusé.

- Les... les quoi ?! S'enquit Ron.

- Ce sont des jumeaux. Une fille et un garçon, ajouta t'il.

Pansy lâcha un soupir. Elle était soulagée. Ron eu un sourire jusqu'aux oreilles et embrassa passionnément cette dernière.

- Tout le monde est content comme ça ! Fit le Weasley en passant une main protectrice sur le ventre de la jeune femme.

Oui, pour le moment, tout le monde semblait content.