Retour à Poudlard

52 | jour de deuil

Juillet. Le temps passait putain de vite depuis la mort de Jessica et Caleb pour les membres du groupe. Alyssia n'avait pas ouvert la bouche. Seuls les larmes coulaient sur son visage dénué de sentiments. Draco avait explosé. Il avait tout cassé dans la Grande Salle. Pendant le court moment où sa baguette lançait des destructo un peu partout sur les meubles et la vaisselle, il avait vu que la mort se moquait de lui. Elle, cette salope qu'est la grande faucheuse, lui avait pris sa meilleure amie. Celle qui avait fait de lui quelqu'un de meilleur.

Théo avait regardé le cadavre de Théodore avec tellement de dégoût qu'il en avait vomis. Il regardait le visage mort de cette sous merde qui avait un jour tenté de violer sa femme, et qui maintenant avait provoqué la mort de son meilleur ami. C'était inhumain.

Hermione, Ginny et Pansy pleuraient. Elle pleuraient comme elles parlaient entre elles, cherchant un moyen d'effectuer leurs deuils. Elles avaient perdu une amie. Une sœur. Rien ne serait comme avant.

Blaise avait fermé sa boîte de nuit pour une période indéfini. Il refusait de boire une goutte d'alcool, répétant que sans Caleb, une bonne bièraubeurre ne valait rien. La gaieté dans son âme avait disparu.

Ron avait du mal a supporter le décès de son partenaire de travail, de son confrère, de celui avec qui il passait ses semaines. Lui aussi avait fermé boutique, incapable de regarder cette espace qui était hanté par le souvenir de Caleb Jones.

Seul le temps pouvait réparer.

Luisa était bien trop jeune pour réellement comprendre la situation. Quand Draco et Hermione étaient venu la chercher chez Molly et Arthur à la place de ses parents, elle avait deviné que quelque chose clochait. Et lorsque Hermione avait dit cette phrase « Ils sont partis au ciel pour un voyage bien trop long, et ils ne reviendront malheureusement jamais » , Luisa avait sentit quelque chose qui se déchirait en elle. C'était la confiance de son insouciance. Elle avait peur, car ses repères vitaux prenaient feu. Elle ne connaissait pas encore le mot mort, mais elle connaissait les mots voyage et éternel. C'était tout comme.

- Je vais faire quoi maintenant, sans papa et maman ? Avait elle sangloté dans les bras d'Hermione.

- Tu vas vivre avec ton parrain et ta marraine.

- Tonton Draco et Tata Alyssia ?

- Une semaine chez l'un, une autre chez l'autre. Si tu en as envie.

- Je veux voir maman.

Hermione avait tenté de rattraper les larmes qui perlaient sur ses joues.

- Maman n'est plus là, Lu...

Elle avait pleuré. Parce qu'elle ne pouvait rien faire d'autre. C'était fini.

16 Juillet, c'était le jour que tous redoutaient. Le jour de l'enterrement. Celui-ci se déroulerait dans le cimetière près du manoir Jones, dans le Canterbury. Une cérémonie allait avoir lieu, et beaucoup de gens seraient présents. Ça avait fait les gros titres : « La directrice de la Gazette du Sorcier, assassinée elle et son époux par le très recherché Théodore Nott lors de la réception des anciens élèves à l'école Poudlard ».

Luisa était dans la salle de bains du manoir Verdes-Malefoy. Elle dévisageait la petite robe noir que Alyssia lui avait offert. La petite ne comprenait pas où elle allait et pourquoi elle n'avait pas le droit de porter de couleurs. C'est pour cela qu'elle décida d'aller se renseigner au près de sa marraine.

- Tata, on va où aujourd'hui ? Pourquoi tu pleures ?

- Oh... Chérie, on va aller... On va envoyer un message à papa et maman, tu comprends ?

Luisa fronça les sourcils.

- Une lettre ?

Alyssia sourit derrière ses larmes devant tant d'innocence.

- Autre chose. Tu verras.

Elle prit Luisa dans ses bras et parti rejoindre son époux et son fils.

Draco s'avançait lentement vers l'estrade. Il monta dessus et lança un faible sonorus pour prendre là paroles en l'honneur de ses deux amis.

- Par le hasard qu'est la vie, je dois dire adieux à des personnes qui ont fait partie de moi et de ma personnalité. J'ai la putain d'impression d'avoir perdu un bras et une jambe, et que en même temps, mon coeur prend des coups. Jessica Hastings, qui est t'elle ? C'est une héritière qui a combattu les idéaux d'un père violent et glaciale, qui a enduré la perte d'une mère et subit le harcèlement très jeune. C'est aussi une personne qui avait un putain de don pour vous mettre dans des situations merdiques juste pour vous forcer à affronter vos peurs. C'était une lumière coincé dans les ténèbres qui s'est battue pour atteindre l'oxygène et le soleil. C'était une âme sensible, mais courageuse, maligne et aussi très positive. C'était plus qu'un rayon de soleil. Bien plus même.

Les gens pleuraient sur les sièges inconfortables alignés en longueur. Luisa dévisageait son parrain avec une expression de frayeur. De petites larmes rendaient ses yeux rouges. À côté d'elle, Alyssia lui serrait la main. C'était pour lui faire comprendre que malgré tout, elle n'était pas seule.

Tout le monde était attroupé à l'entrée du cimetière. Les gens parlaient en buvant du vins. Luisa avait réussi à s'éclipser. Elle était à présent face à deux sépultures identiques, d'un marbre noir scintillant. Des tonnes de fleurs et de bougies les encadraient.

Avec toute la difficulté d'une petite enfant, elle tentait de lire les inscriptions sur les tombes de ses parents. Elle parvenait à reconnaître leurs prénoms en lettres d'or, et elle se demanda si c'était ça le message dont tata Alyssia parlait. Elle voyait aussi d'autres mots, mais ne pouvait les comprendre. « Jessica Jones, 12/05/1979 - 03/07/2008 » « Caleb Jones, 30/04/1979 - 03/07/2008 »

- Lu, signala la petite voix de James qui venait d'arriver dans son costume noir d'enfant. Derrière lui, Enzo le suivait.

La petite les regarda avec une expression neutre. Les deux garçons se placèrent de chaque côtés d'elle. Ils lui prirent les mains en signe de compassion.

- Nous on est là, et on est désolé si on est méchant des fois. Dit Enzo. Si tu veux j'irais te chercher des coquillages.

Luisa parvînt au sourire.

- On sera toujours tous les trois. On est une équipe. Renchéri James.

- Amis pour la vie ?

- Amis pour la vie, assurèrent les deux petits garçons en la guidant vers le groupe à l'entrée.

Luisa, du haut de son très jeune âge, était désormais orpheline. Mais elle avait une chose que beaucoup d'orphelin n'ont pas : une très grande famille de coeur.

Quand le soir tomba, tout le groupe se réunit autour d'une table, dans l'appartement de Draco et Hermione. Un silence apaisant régnait.

- J'arrive toujours pas à y croire, remarqua Harry.

- Moi non plus, renchéri Pansy.

- J'espère qu'ils sont bien, au paradis.

- Tu penses qu'ils sont au paradis ?

- Je pense même qu'ils se tapent un paradis de luxe.

Ils eurent un petit rire. C'était une blague affectueuse qui faisait revivre les âmes de Jessica et Caleb un court instant.

- Le temps apaisera les choses, déclare Hermione.

- Et nous veillerons sur Luisa, pour eux.

- On leurs fait un putain d'hommage, et ils le méritent.

- Je vous aimes.

- On s'aime tous.

- Nous sommes une famille, après tout.

Ils sourirent, à l'amour et aux liens qui les unissaient depuis le Retour à Poudlard de leurs dernière année.