ᴍᴏʀᴏɴ ʰʸᵘⁿʲⁱⁿ ˣ ʲⁱˢᵘⁿᵍ 𝓮𝓷 𝓻𝓮𝓮𝓬𝓻𝓲𝓽𝓾𝓻𝓮

˼͝ʹ͜∙͜͡ ˓࿒࿋ྀ【10】࿋ི˓̇͜∙͡ʹ͜˻͝

PDV Hyunjin

J'ai fini par arriver devant l'appartement de mon voisin, bien que ce fut très fastidieux.. Lui demandant ses clés alors qu'il hoquète, je grogne doucement quand il me répond que je suis qu'un voleur -je crois qu'il ne m'a toujours pas reconnu. Je relève alors son visage vers moi et grimace en sentant son souffle alcoolisé mélangé à quelque relents de vomi, lui donnant une petite tape sur la joue.

- Han. Jisung. Tu me donnes ces clés, maintenant.

Il me regarde avec son espèce de moue étrange avant de finalement fouiller faiblement dans ses poches. Semblant ne rien trouver, il commence alors à rire, me faisant froncer les sourcils.

- pourquoi ris tu ?

Il se met ensuite à faire des bruits étranges, comme s'il essaye de me dire quelque chose. Puis finalement, il arrive à prononcer distinctement quelque mots qui me font grimacer : "j'ai mis ma clé dans la bouteille". Pendant un instant, j'hésite fortement à le laisser au pied de sa porte, sur son paillasson. Mais ma bonne âme fait que cette idée quitte vite mon esprit. Jetant un coup d'œil à la bouteille d'alcool qu'il tient de sa main, encore à moitié pleine, je râle en voyant effectivement un éclat brillant et argenté dans le fond. On ne va pas réussir à la sortir avant un moment et je ne suis pas le genre de personne à gâcher de l'argent, même s'il est mis dans un alcool aussi ignoble. Faisant donc demi tour, le traînant en le soutenant toujours par la taille, je remarque qu'elle est vraiment fine... On ne le remarque pas vraiment avec ses habits qui cachent toute ses formes, et je ne peux m'empêcher d'y réfléchir pendant un moment.

Cependant, je finis par me reconcentrer sur ma tâche bien plus difficile : monter un étage de plus, avec encore plus de difficulté que tout à l'heure vu le boulet que je traîne, qui n'est d'ailleurs plus en train de pleurer mais de rire. Fort.

- Mais tais toi donc, un peu !!

Il me regarde alors en boudant, gonflant ses joues, me faisant légèrement écarquiller les yeux avant que je ne les lève au ciel. Voilà qu'il boude maintenant. Une partie de moi ne peut m'empêcher de le trouver mignon, tellement il est différent de comment je peux le voir habituellement, et je sens que malgré moi je suis content qu'il me parle, même si c'est parce qu'il a de l'alcool dans le sang. Soupirant de lassitude, commençant à avoir mal au bras, je finis par arriver devant chez moi. Mais que suis-je en train de faire... Je n'y crois pas moi-même. Déverrouillant mon appartement, je le laisse alors entrer et referme derrière moi, le laissant s'asseoir par terre pour qu'il retire ses chaussures. Cependant, je le vois lorgner sur sa bouteille...

Je me dépêche de lui retirer ce poison de ses mains, le faisant pigner. Le laissant seul, je m'en vais ranger la bouteille en hauteur, mais il commence à me suivre. Je me tourne donc vers lui et lui lance un regard noir.

- Tes chaussures.

Le laissant définitivement, je cache la bouteille avant de finalement revenir vers lui. Je suis fatigué, on gérera sa clé demain, il va dormir ici pour ce soir. Le trouvant affalé sur le sol, essayant de retirer ses chaussures en levant parfois la voix, je soupire. Je ne pensais pas que j'allais devoir m'occuper d'un gosse après cette journée clairement difficile... M'accroupissant, je retire ses mains de ses chaussures, bloquant un instant.. Elles sont douces, mais abîmées...

- Eeet qu'est c'tu.. Qu'est c'tu fais...

- je m'occupe de tes chaussures, tu n'arrives même pas à t'en charger toi-même.

- je suis.. En pleine possezion de mes droits, et ce sont mes chaussssures.. Donc je vais po..porter plainte si tu les mange !!

Lui lançant un regard blasé, n'arrivant toujours pas à me rendre compte de son état.. Suis-je en train de rêver ?.. Lui retirant finalement ses chaussures, je les mets à côté des miennes avant de me redresser, le soulevant lui en le tirant par le bras.

- viens te laver les dents, tu as vomi, tu es sale...

Il me répond un petit "moui", et je décide de faire comme si c'était normal, parce que j'en ai pas fini d'être stupéfait ce soir.

Après avoir finalement réussi à le laver, lui avoir fait prendre une douche en restant dans la salle, lui montrant mon dos, au cas où il tomberait - ce fut un passage très gênant pour moi, bien que lui s'en foutait clairement -, j'ai finalement réussi à le mettre dans un de mes pyjamas. Le voilà propre, frais comme une fleur, et l'alcool semble avoir redescendu un peu.

Pourtant, alors que je l'ai laissé sur mon lit pour m'occuper de ma propre toilette, la bouche donc pleine de dentifrice, je ne m'attendais pas à l'entendre m'appeler, pour une fois par mon prénom. Et sa voix semble pleine... pleine de détresse.

Je ne me suis donc pas attardé sur mon lavage de dent, et je débarque sans attendre dans ma chambre, le trouvant à nouveau les larmes aux yeux, serrant mon oreiller contre lui. Et de sa voix faible et légèrement brisée, il m'a posé cette question, qui m'a plus que bouleversé.

- Penses-tu que je mérite la mort..?