ᴍᴏʀᴏɴ ʰʸᵘⁿʲⁱⁿ ˣ ʲⁱˢᵘⁿᵍ 𝓮𝓷 𝓻𝓮𝓮𝓬𝓻𝓲𝓽𝓾𝓻𝓮

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PDV extérieur

Alors qu'il riait tranquillement avec lui, cette personne qui lui était si chère, l'autre arriva. Le prenant dans ses bras pour lui dire bonjour, il ressentit alors un pincement dans son coeur quand les deux s'embrassèrent tendrement. Cela faisait deux mois, deux mois qu'il vivait avec cette douleur, deux mois qu'il avait si mal et qu'il faisait l'idiot, montant sur le ring dans leur dos et tabassait ou se faisait tabasser pour se défouler. 

S'asseyant par terre avec eux, ils commencèrent à se raconter ce qu'ils font dans leurs vies respectives, comme d'habitude. S'il y a des avances du côté des familles, car ils venaient tous trois du même foyer mais se sont perdus de vue à cause de leurs différentes écoles, et s'inquiétaient donc de si leur ami avait enfin trouvé une famille ou non. Jisung leur révéla que pour lui, ça n'était pas et ne sera jamais possible. Il était trop renfermé sur lui-même, il faisait peur aux familles. 

Eux lui révélèrent alors que pour leurs parts, la famille d'accueil de l'un avait accepté d'héberger l'autre dans un petit studio qui se situait sous leur maison. Le plus jeune les félicita, un sourire brillant et joyeux sur le visage. Du moins c'est ce qu'il tenta de leur faire croire. 

Puis d'un coup, tout devint flou, tout devint sombre, les insultes fusèrent, les coups aussi, et à présent il était seul, seul dans le néant avec ses regrets et ses péchés. Il avait fait la pire chose possible.

"nous ne pouvons plus te garder, tu es trop vieux et tu causes trop de problèmes. Nous te fournirons le smic jusqu'à ta majorité, mais tu n'habiteras plus ici. Tu vas déménager. Tu iras à Incheon, où tu es déjà inscrit en terminale au lycée que nous avons choisi pour toi."

Evidemment, son foyer ne se doutait pas qu'il l'avait épargné de nombreuses douleurs. Et un tour sûr à l'hôpital. Plus que jamais, il avait peur. Il ne retournera jamais la bas. Il ne les reverra jamais. Il ne le reverra jamais. A cause de sa faute.

"Menteur. Traître. Idiot. Dégage. Connard. Enfoiré. Je te retrouve t'es mort."

Pitié, faites qu'il ne me cherche pas. Faites qu'il ne me retrouve pas.

Se réveillant, les larmes coulant sur ses joues malgré lui, il les essuya comme il put. 

Un mois. Un mois qu'il était à Incheon, deux semaines qu'il avait commencé les cours. 

Deux mois qu'il n'a pas de nouvelle de lui, mais surtout pas de nouvelle de l'autre, le rassurant. Deux mois qu'il s'infligeait pourtant les pires insultes dans sa tête, qu'il s'imposait des restrictions sur lui-même, déterminant qu'il n'avait pas le droit d'être heureux.

Pourtant, depuis quelques jours, ces restrictions devenaient moindre. Son inspiration, qui s'était évanouie après sa bêtise, était revenue petit à petit, sans qu'il n'en comprenne la raison. Mais peut être était-ce tout simplement parce que cet idiot, ce jeune homme pédant, son voisin, rendait sa vie moins douloureuse. Parce que ce garçon aux allures de princesse arrivait à le faire sourire. 

Il n'arrivait pas à s'en empêcher, malgré le fait qu'il se dise qu'il n'en à pas le droit. L'embêter, le faire chier le faisait sourire même s'il se prenait ces insultes qui, d'après lui même, le décrivaient parfaitement. Cela lui redonnait peut être l'impression de vivre. Ou plutôt, d'avoir le droit de vivre, qui sait ?

Il se leva alors en soupirant. Son portable indique 2h45. Du matin, évidemment. Se dirigeant immédiatement vers sa fenêtre, il sortit son paquet de clopes et son briquet, en allumant une d'un seul coup du pouce. 

Aspirant doucement cette fumée bien trop nocive pour la santé, cela lui donnait l'impression qu'ainsi il se bousillait la vie comme il a bousillé les leurs. Mais ce n'était pas de sa faute, lui dirait-on. Après tout, il n'était qu'un idiot...

Un crétin amoureux de la mauvaise personne....