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Lenny

Toujours suivi du japonais, j'arrive sous le porche, le reste de la bande n'est pas présent pour le moment. Alors on se pose sur l'un des bancs présents sans vraiment parler mais nous restons proches l'un de l'autre. Pourtant, jusque-là, il n'y avait pas trop eu de blancs durant le trajet. Par contre, si les autres peuvent se dépêcher j'apprécierais, j'me les gèle et ce blanc est vraiment gênant, j'ai horreur de ça, les blancs me donne envie de rire, d'exploser de rire ou de sortir le premier truc qui me passe par la tête, juste essayer de lancer une discussion, peu importe laquelle tant que quelqu'un parle.

« Lenny ? »

Je tourne la tête vivement, comme mon camarade de chambre. J'ai reconnu sa voix, je soupire, le mal est fait, mais il semble prendre plaisir à remuer le couteau dans la plaie, toujours un peu plus, de façon inlassable.

« Andy...

- Viens je dois te parler... Seul à seul, s'il te plaît.

- Je vais devoir te le dire combien de fois ? T'es con ou tu en fais juste exprès ?

- Autant que tu veux, je te lâcherai pas. »

Je tourne légèrement la tête vers le plus jeune, cherchant un semblant d'aide, je vois dans son regard qu'il a fait le rapprochement entre le speech de Log' et le type devant nous, j'y lis aussi une certaine forme de colère dans son beau regard. Mais cette colère m'inquiète un peu au vu de ce qu'il m'a dit. Les poings du plus jeune se serrent fort, si fort que ses phalanges en deviennent blanches. Je connais les risques et malgré ce qu'Andy m'a fait, je ne lui souhaite pas de mal, alors doucement, je viens glisser ma main dans celle du plus petit, qui se détend presque aussitôt, mais pas complètement. Je recentre mon attention sur Andy qui fixe d'un regard haineux nos mains.

« Pff... Alors c'est pour ça, tu m'as déjà remplacé ? J'y crois pas, alors t'as vraiment fait une croix sur nous ? S'énerve-t-il doucement.

- Je te l'ai déjà dit Andy, je commence calmement, froidement. Ma vie ne te regarde plus, je veux juste que tu y disparaisses. Je fais ce que je veux avec qui je veux. Je ne t'appartiens plus, je ne t'ai jamais appartenu de toute façon, vu que ce n'était qu'un pari pour toi, un jeu, parce qu'il n'a jamais été question de sentiments ou de "nous" pour toi. Maintenant, sors de ma vie et de ma vue je te prie, tu l'obstrue. Je termine durement.

- Je ne te lâcherai pas, Lenny, je te l'ai dit.

- Je l'ai bien compris, tu ne m'as pas assez brisé, il t'en faut plus, ta cible est verrouillée... Mais cette fois-ci je suis près à t'affronter, tu ne me fais plus peur, mais n'oublie pas que si Logan te voit m'approcher et m'importuner, il va te tomber dessus et ça va te faire tout drôle. Parce que moi, je m'en fous, je laisse passer, quand tu en auras marre tu t'arrêteras déjà, je ne te souhaite que du bonheur avec les personnes avec lesquelles tu t'amuses, mais pour Logan, ce n'est pas la même mélodie. »

J'ai eu l'audace de lui dire, lui dire tout ce que je pense, tout ce que j'ai sur le cœur et que je supporte depuis déjà de longs mois. Je pense que la main de Saijo n'y est pas pour rien, il m'a donné du courage, mine de rien, parce que je ne suis pas seul face à mon ex et qu'Andy ne ferait rien de déplacé s'il y avait quelqu'un avec moi. Je resserre mon emprise sur sa main pour le remercier silencieusement. Comme s'il comprenait, il resserre autant son étreinte que la mienne. Andy nous fixe un moment, puis part rapidement, énervé. J'ai gagné une bataille, pas la guerre certes, mais une bataille, la première depuis que nous avons rompus. Alors, pour moi, c'est une victoire à part entière.

« Merci Saisai.

- C'est toi qui a tout fait Lenny, je n'ai rien dit, rien fait.

- Je l'ai fait grâce à toi. »

InternatOù les histoires vivent. Découvrez maintenant