Internat

19

Externe

Après un long moment de réflexion, moment où Saijo s'est maudit trois fois d'avoir osé demander ça, sûrement la chose de trop, son aîné a fini par relever la tête pour prendre la parole, la voix tremblante et faible.

«- D'-d'accord.»

L'asiatique a pris un court instant pour enregistrer le mot de son aîné alors qu'un sourire resplendissant vient étirer ses lèvres en un sourire faisant de l'ombre au soleil. Pour toutes réponses, il s'approche prudemment de son aîné approchant leurs lèvres peu à peu mais s'arrête à une certaine distance entre eux, demandant silencieusement l'accord de son aîné, ne voulant pas prendre le risque de subir un troisième rejet. Ce dernier vient alors réduire l'espace entre leurs bouches et vient saisir les douces lèvres de l'asiatique entre les siennes. Il se délecte de cette sensation, cette sensation nouvelle dont tout deux avaient follement besoin. Le plus jeune ne peut s'empêcher de sourire dans leur échange innocent, bien trop heureux pour parvenir à camoufler un temps soit peu cette joie explosive prenant l'assaut de son corps entier.

Lenny se surprend en quelque sorte à aimer le goût, la texture, l'humidité, la douceur des lèvres de son cadet. Il sait déjà qu'il va en être dépendant, et très rapidement. Trop rapidement même. Encore une source de peur, plus vite il s'attache plus la séparation sera dure. Mais pour le moment, il n'y pense pas, non, tout ce qui compte pour lui est leur échange. Le châtain passe doucement, comme si le japonais était la chose la plus précieuse au monde, sa main sur sa joue en se séparant des lèvres de celui qu'il aime. Collant leurs front ensemble, laissant ses yeux fermés un petit moment, histoire de se préparer à affronter le regard de son cadet. Lorsque ses paupières laissent à nouveau voir l'iris bleu de ses yeux, Saijo le regarde déjà, le regard brillant, un grand sourire aux lèvres et le cœur battant à tout rompre. Ils viennent de passer un cap.

«- Laisse-moi juste un peu de temps hm ?

- Oui, je t'aime Lenny.»

Incapable de répondre à ses mots, Lenny baisse la tête, honteux, se sentant comme le pire des idiots.

«- Je voulais juste que tu le saches Lenny, je ne veux pas une réponse dans l'immédiat. Je te laisserais le temps qu'il faudra, si tu ne réponds pas à ses mots ce n'est rien, je me doute que c'est extrêmement difficile pour toi, je ne veux te forcer à rien, hm ? Je veux que tu prennes ton temps, que notre relation se construise sur des bases saines. Je t'aime et je veux que tu sois bien, que tu te sentes bien et que tu te sentes près avant que l'on s'engage dans une vraie relation. Je ne te force à rien.

- Merci, merci infiniment Saisai, je te promet qu'un jour je te les rendrai ses trois mots.»

Avec douceur, remerciant son cadet par les gestes cette fois, il vient timidement l'embrasser, chastement, avant de passer doucement une main dans ses cheveux ébène, soyeux et incroyablement doux.

«- L'heure est bien avancée, je vais devoir te laisser et prendre le retour, je suis désolé, ma tante va m'attendre.

- D'accord, bon courage, fais attention à toi.

- Ne t'en fais pas pour moi, tu devrais rentrer aussi, l'heure du repas approche.

- Oui, Lenny-ah. A... Demain du coup ?

- Oui, à demain Saisai.»

Le plus jeune sourit alors que le plus vieux lui embrasse la tempe affectueusement. Malgré cela, il n'a pas envie de rentrer. Pas avant le soir venu. Peu après que son aîné soit reparti, bien entouré des deux molosses, son téléphone se met à vibrer, l'écran lui affichant le mot " Foyer". Après un long soupir, il décroche, déjà blasé.