XXIX
Cela faisait trois semaines que l’on avait repris les cours, je fuyais Emma et Emma me fuyait.
Une semaine que je m’étais installée dans la chambre de Niall et une semaine que je jouais avec le feu.
Jamie était d’abord surprise de me voir habillée très légèrement dans la chambre de son petit-ami mais après une longue discussion elle s’était faite à l’idée.
Nous étions en fin janvier, le 28 pour être précise et je ne m’étais toujours pas préparée pour le concours en avril.
Nous avions fêté l’anniversaire de Zayn mais Emma manquait à l’appel, ce qui avait visiblement et littéralement attristé l’invité d’honneur.
J’ai appris par Liam -qui a souvent des nouvelles de Harry- que le bouclé comptait revenir pour l’anniversaire de sa mère.
Qu’une fête allait être organisée mais qu’elle sera sous invitation et visiblement je n’étais pas la bienvenue.
Et pour couronner le tout, mon père seulement est rentré à la maison, ma mère à décrétée qu’elle devait s’installer à New York pour des raisons « professionnelles » mais je savais bien à l’humeur de mon géniteur que quelque chose n’allait pas entre eux.
J’étais dans un café à attendre patiemment mon père qui était considérablement en retard d’un quart d’heure.
Cela faisait depuis son arrivée que nous nous voyons chaque samedis et mercredis dans ce café-bistro au centre-ville.
Il me parlait de ses journées et moi des miennes. Il me proposait des centaines de fois de revenir à la maison et moi je refusais.
Mon deuxième café était maintenant froid. Je fixai le vide, pensive serte mais probablement plus exténuée par le rythme scolaire.
Je sursautai en entendant quelqu’un prononcé mon nom. La voix cassée de mon père et ses yeux rougis me peinaient.
-Alors comment te portes-tu ? me demanda-t-il essayant d’afficher un sourire
-Bien et toi ? Tu me sembles fatigué et triste
-Non c’est juste le boulot, on travaille beaucoup en ce moment et je vieillis alors je me fatigue beaucoup plus vite
-Tu viens tout juste de passé la quarantaine papa ! ris-je
-ça n’empêche les rides, les cheveux blancs, les douleurs de dos et tout ce qui te montre que tu deviens bon pour la maison de retraite.
Je ris face à son sarcasme. Mon père se leva avant moi puis me fit entre dans sa voiture.
Il roula jusqu’à la maison et y entra les mains tremblantes de froid.
Mon géniteur entra dans la maison d'un pas lent. Il est fatigué je dirais même exténué...
Je passai le pas de la porte en fronçant des sourcils. La maison était complètement plongée dans le noir, j'allume une la lumière me faisant découvrir la maison familiale sans dessus dessous. L'odeur de la nourriture pourrie me donnait la nausée, mon père quant à lui n'avait pas l'air de se déplaire.
Il déposait son manteau ainsi que des chaussures à leurs places habituelles puis se mit à me fixer en m'invitant à entrer dans ce taudis.
-Papa est-ce que tu vas bien? Demandai-je d'un ton inquiet
-Très bien, je n'ai juste pas eu le temps de ranger cette dernière semaine avec tout le boulot que j'ai en ce moment
-cette dernière semaine tu dis? La nourriture qui est entrain de pourrir date d'il y a au moins un mois ! Hurlai-je en regardant la cuisine.
On voyait à peine la couleur du plan de travail. Les placards étaient ouverts et la nourriture éparpillée un peu partout. Sur le meuble télé, le canapé, la table basse et j'en passe...
Je me mis devant mon ascendant et le regardai dans les yeux. Il avait changé, il ne regardait plus de la même façon, il était déprimé.
-dis-moi le problème ?
Il releva la tête et me sourit à pleine dents oubliant ma question. L'homme me contourna et entra dans la cuisine, il poussa les paquets de céréales et de gâteaux qui cachaient la cafetière et me proposa un café.
-Non, j'en ai déjà bus deux mais merci dis-je en soupirant
Je traversais la maison que je reconnaissais a peine et m'arrêtais sur le meuble d'entrée.
Des dizaines de papiers étaient éparpillés dessus. Je levai les yeux au ciel et commençais à les trier. Mon cirait s'arrêta subitement en voyant le titre d'un des documents "jugement de divorce".
-Donnes-moi ça Grace, ce n'est pas tes affaires ordonna mon père en m'arrachant le papier des mains
-Toi et maman allez divorcer?
Il baissa la tête et me regarda.
-Oui, lâcha-t-il froidement. Maintenant retourne au campus il se fait tard
-il est à peine midi
-J'ai dis retourne au campus
-je ne te laisserais pas dans cet état papa!
-Tu es ma fille! Tu n'as pas à t'occuper de moi !
-si, tu déprimes et tu te laisse aller! Depuis que je t'ai vu tu as pris au moins cinq kilos et je ne t'ai pas vu a la salle de gym depuis des semaines !
-Sors de cette maison!
Je restais bouche-bée, mon propre père me mettait à la porte. Je pris mes affaires, blessée puis ouvrai la porte avant de la claquer brutalement.
Je m'assis sur les marches et éclatait en sanglots. Après ma mère se fut Harry puis Emma et maintenant mon père. Je déraille complètement.
Je relevai la tête en entendant des pneus grinces sur le goudron et arrêtais subitement de pleurer.
Je restais pendant quelques secondes en apnée. La voiture c'était garée devant la maison de la famille Styles.
La mère courait à l'extérieure et souriait a pleine dents.
Mon cœur se serra quand je vis Harry descendre de l'élégante décapotable beige.
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Désillusion II h.s
FanfictionConnaissez-vous la réelle définition de « l'amour ». Ce sentiment inexplicable qui consume votre corps comme le feu consumerait un bout de papier.Ce sentiment que les enfants pensent pouvoir décrire en regardant des films Disney, il fait rêver, mais...