Chapitre 1

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And if you close your eyes

Mais si tu fermes les yeux

Does it almost feel like

N'as-tu pas l'impression

You've been here before ?

D'être déjà venu ici auparavant ?

Pompeii - Bastille

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Je suis attachée. Les bras fixés près du corps, j'essaie d'ouvrir les yeux mais je n'y arrive pas. Je panique, je ne me souviens d'absolument rien. Je veux me relever mais je n'ai pas la force. Je tends l'oreille, rien. Pas un bruit. Toujours incapable d'ouvrir les yeux, je me sens suffoquer. Je n'arrive plus à respirer, chaque goulée d'air est de moins en moins suffisante, j'hyperventile mais aucun son ne sort de ma bouche. Impossible de bouger, je sens une goutte couler le long de mon visage : de la sueur, ou des larmes ? Je ne sais pas, je ne sais plus. D'un coup, j'ouvre les yeux et fais face à une obscurité impénétrable. Je peux enfin me redresser. Je regarde autour de moi mais impossible de distinguer quoi que ce soit. Puis la pièce est inondée de lumière. Je cligne des yeux plusieurs fois, éblouie par ce changement brusque avant que des bras viennent m'entourer.

— Romanna, c'est bon, ma chérie. Calme-toi, je suis là. C'était un cauchemar, chut...

Ma mère continue de me prendre dans ses bras, de me bercer. Ce n'est pas la première fois qu'elle est confrontée à mon état après un de mes cauchemars et elle tente de me rassurer comme elle peut, bien qu'elle n'y puisse pas grand-chose. Je me relève doucement, trempée et secouée comme pas possible. Ce cauchemar commence vraiment à me gâcher la vie et les crises qui l'accompagnent ne sont pas là pour faire joli, je peux le garantir. Un coup d'œil à mon réveil m'apprend qu'il est bientôt l'heure de me lever alors je laisse entendre à ma mère que je vais bien, qu'elle ne doit pas s'inquiéter. Une fois qu'elle a passé le pas de la porte, je m'écroule sur mon lit. Ce n'est que le début de la journée et je n'en peux déjà plus ! J'attrape mon téléphone et vois qu'Aedan m'a envoyé un message. Mon ami attend mon arrivée dans son université de pied ferme et je dois avouer que ça me rassure de les connaître, lui et Mélissane pour mon premier jour.

*

L'université est un bâtiment ancien, en pierre grise, me ramenant quelques années en arrière. Cependant le cadre reste magnifique avec toute sa verdure. Arrivée devant l'amphithéâtre, je me rends compte que l'intérieur du bâtiment est semblable à l'extérieur. Tout dans son style rappelle une autre époque et en même temps, on peut apercevoir un gigantesque écran dernière génération dans la salle, ainsi qu'une multitude d'ordinateurs devant chaque place. C'est ici que se déroule mon premier cours de la journée et je commence à paniquer. Parce que je sais que je vais me poser trop de questions. Parce que je sais que je vais regarder autour de moi comme une folle afin de trouver une tête familière. Parce que l'amphi peut contenir au moins 300 places. Parce que je m'exaspère à toujours vouloir réfléchir à tout. Je me décide. Je respire. Et j'avance. Je remarque immédiatement l'engouement féminin auprès d'un merveilleux jeune homme. Cheveux brun bouclés, barbe naissante et yeux d'un bleu profond... Qui peut ne pas tomber sous son charme ? Un petit groupe de filles est en train de se battre pour la place juste à côté de lui, alors qu'il a déjà posé son sac, comme pour signifier que la chaise est prise. Comme quoi, on ne mûrit pas d'un coup en passant du lycée à l'université. Je décide donc de m'avancer vers lui, déplacer son sac et m'asseoir à la place, laissant les quatre jupettes-ras-les-pâquerettes me lancer des regards noirs. Mon voisin soupire, remarquant que quelqu'un avait pris la place de son sac, mais je vois son regard s'illuminer dès qu'il m'aperçoit.

Vraiment VraiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant