Chapitre 24

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Elle est irremplaçable mais je m'en rendrai compte

Seulement quand elle sera partie

On profite jamais de ce que l'on a

J'ai cherché la réponse en fixant le plafond jusqu'à cinq heures

Le genre de problème qui casse un cœur

Yeux disent – Lomepal

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C'est une torture. Principalement parce que j'avais oublié un point en venant ici. Je suis nulle au bowling. Et aussi parce que Gabriel est à trois centimètres de moi. Le soucis c'est que quelques jours plus tôt, on parlait sans problèmes, comme deux amis, dans un bars, alors que maintenant, je n'ai qu'une envie, lui sauter dessus. Littéralement. A la fois pour l'embrasser et à la fois pour le frapper. Il y a tout de même un point positif. Ce point positif, c'est le fait qu'il soit adorable avec moi. Et qu'on ait réussit à retrouver une conversation un tant soit peu intéressante. On arrive à parler ensemble, plaisanter ensemble, rigoler ensemble, et c'est d'autant plus dur. C'est à mon tour de lancer la boule. Et elle roule directement dans la rigole. Et merde. Je retourne à ma place, totalement désespérée. Autant Isaac, Méli et Dan n'ont pas un niveau terrible, même si, eux, arrive à toucher des quilles, autant Gabriel nous explose tous en enchaînant strikes sur strikes. Au bout d'un troisième lancer de ma part sans n'avoir encore touché une seule quille, Isaac s'y mêle.

— Gab', tu pourrais au moins aider Anna ! Deux trois conseils ne te feront pas perdre ta première place, mec !

Non. Non, non, non. Pourquoi ? Je le sens mal. Et j'ai le temps de ruminer pendant les tours de tout le monde avant que ce ne soit de nouveau à moi. Je me lève doucement, lentement, mais je sens malheureusement que Gabriel se lève à son tour. Il n'a pas l'air serein non plus. Je m'approche de la piste en prenant la boule.

— Ok alors premier conseil, commence-t-il.

Il semble avoir retrouvé toute sa confiance en soi, comme le parfait petit prétentieux, qui enchaîne strikes sur strikes.

— Déjà, continue-t-il, tiens fermement la boule.

Et merde. J'avais dis que ça tournerait mal. Dès que les mots franchisse sa bouche, je me raidis directement. Il semble comprendre qu'il a dit une connerie. Seulement, ça semble plutôt le faire rire.

— Tu pourrais arrêter de penser avec ton esprit mal placé trente secondes, s'il te plaît ? ricane-t-il près de mon oreille.

Et merde. Ça y est, j'ai frissonné. Il ne relève pas. Tant mieux. Je me mets alors en position pour mon lancer lorsqu'il m'interromps de nouveau.

— Non, non, pas comme ça, attends.

Et merde. Il a posé une main sur ma taille. Je répète, il a posé une main sur ma taille ! Il essaye de me montrer comment je dois me mettre mais je suis plus raide qu'un bâton.

— Détends-toi... souffle-t-il près de mon oreille, faisant passer son autre main le long de mon dos pour que mes muscles se relâchent.

Je respire un bon coup avant de faire ce qu'il me demande. Sa main n'a pas quitté ma taille et je sens son souffle contre mon cou. Mais là, ça fait trop longtemps déjà que j'attends et il faut que je me décide à lancer. Alors je lance. Et je tape une quille. Record personnel. Mais Gab' a toujours une main sur mon corps et je dois m'en dégager au plus vite. Alors je m'écarte de lui et me râcle la gorge en retournant rapidement à ma place sous les applaudissement de mes amis. Pour une quille. Gabriel me suit de près et reprend sa place à mes côtés. Ne lui saute pas dessus, Anna... Ne lui saute pas dessus.

*

— On va en boîte ?

Cette proposition sort de la bouche de Méli, cependant il est hors de question que je réponde par la positive. Regarder Gab' se déhancher sur le son d'une musique sexy ? Plus tentant, tu meurs.

— Je suis fatiguée, je vais rentrer je pense... annoncé-je.

— Ah... Bah du coup, moi aussi, dit Méli. Je dois raccompagner Anna...

Fichu permis que je n'ai pas. Est-ce que je vais vraiment empêcher mon amie d'aller s'amuser ?

— Je vais la ramener.

Non. Non, non, non. C'est bien la voix de Gabriel qui vient de retentir. Et malheureusement, je sens mon amie soupirer de soulagement à côté de moi.

— Merci Gabriel ! Je te revaudrai ça ! le remercie-t-elle.

Et merde. Pour la quatrième fois, je me retrouve dans la voiture de Gabriel. Oui, j'ai compté, et alors ? Il est là. Je suis là. Personne ne parle et c'est très gênant. Très, très gênant. Et c'est comme ça jusque devant chez moi. On arrive devant le portail de ma maison et je remarque que la lumière est toujours allumée. Je vais donc devoir affronter le monstre. Rester dans la voiture avec Gabriel ou affronter le monstre ? Affronter le monstre. C'est moins dangereux. Alors je sors de la voiture et commence à avancer vers ma porte quand j'entends Gabriel me rattraper.

— Anna, attends !

Je me retourne pour savoir ce qu'il me veut. Mais il ne parle pas, il se tient là, à deux centimètres de moi.

— Euh...Tu viens demain ? Au match ? demande-t-il.

Je hoche la tête pour lui répondre. Impossible de reprendre contact avec la partie de mon cerveau qui contrôle ma bouche. Mais il ne repart pas. Il reste planté là, toujours à deux centimètres de moi. Et il regarde mes lèvres. Non. Je rectifie. Il les fixe. Je crois même qu'il se rapproche. Petit à petit. Alerte. Un centimètre. Alerte. Alerte ! Quelques millimètres. C'est trop. Je pose une main sur son torse.

— Gabriel. Stop, le freiné-je.

Il me regarde plein d'incompréhension.

— Pourquoi, Anna ? Pourquoi, si tu en as autant envie que moi ? demande-t-il.

— Parce que, Gabriel ! Parce que !

— Parce que quoi ? s'énerve-t-il.

— Parce que tu n'es pas mon mec ! C'est clair ? Et j'ai besoin de ça ! J'ai besoin de quelqu'un qui m'aime réellement ! J'ai besoin de quelqu'un qui me veuille moi, seulement moi. J'ai besoin de cette stabilité dans ma vie de merde, tu comprends ? Et si je n'ai pas ça, je me détruis encore plus, et je ne veux plus, je ne peux plus. J'en peux plus Gabriel.

Les larmes me brouillent les yeux mais je sais que je ne dois pas rester là. Parce que si je reste, il va encore m'embrouiller l'esprit et je ne dois pas céder. Alors je le plante encore une fois comme une merde et cours me réfugier chez moi. Je claque la porte au passage et ma mère apparait devant moi.

— Depuis quand je t'autorise à claquer les portes dans cette maison jeune fille ?

Connasse. Je l'ignore et fonce en direction de ma chambre. Et je claque la porte. Fuck, maman !

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Heyyy 🌺

Ça devait craquer, ça a craqué ! Elle lui a avoué, Gab a maintenant toutes les cartes en main. Comment pensez-vous que ça va se passer ? 😏

On voit qu'Anna a du mal quand même, la pauvre 😅 C'est dur psychologiquement... Et physiquement 😂

Mais Anna a réussi à s'avouer quelque chose d'important : sa vie est trop crottée pour se rajouter des bouses de vaches en plus 🤣

Le prochain chapitre en emojis ? 🏐🤕❣️

• Prochain chapitre mercredi •

Des Bisous ❣️

🤳 Insta : soreevzen

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