Chapitre 14

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You're mine, you're mine

Tu es à moi, tu es à moi

I won't let you run from me this time

Je ne te laisserai pas me fuir cette fois

You're mine - MEIKO

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Ma mère et mon père sont assis autour de la table. Nous mangeons en silence jusqu'à ce que ma mère prenne la parole.

— Anna, chérie, comment se sont passé ces derniers jours ?

— Je suis allée en cours, j'ai travaillé...

Elle m'interrompt directement.

— Anna, tu sais très bien que je ne parle pas de ça.

Evidemment je sais qu'elle ne parle pas de ça, évidemment je sais qu'elle parle de mes crises. Seulement, je ne peux pas être honnête avec eux. C'était le deal. Si on part et que ça va mieux, on continue comme ça, sinon, il faudra agir. Alors je souris.

— Je sais bien maman, mais tout va bien, vraiment.

— Anna, à l'hôtel, je t'ai entendu tu sais...s'y mêle mon père.

— Oui papa, mais c'est de plus en plus rare...une fois par nuit, à peine. Ça m'a fait du bien et je le ressens.

Mes parents se regardent en souriant, persuadé que tout va beaucoup mieux maintenant et que le passé est derrière nous. Mais non. Non. Et ça, je dois le cacher. A tout prix. Le reste du repas, ils continuent de parler entre eux alors que je me concentre fortement pour ne pas craquer, pleurer et tout leur raconter. Je m'éclipse le plus rapidement possible pour retrouver le calme de ma chambre. Le calme avant la tempête.

*

— Vous vous êtes engueulés ? demande Méli.

On est assise dans les vestiaires de la salle de volley. Mélissane a remarqué que le morale n'était pas au top aujourd'hui et a insisté pour savoir ce qu'il se passait. Alors je lui ai juste dis que je m'étais disputé avec mes parents.

— De toute façon, continue-t-elle, je ne vois pas pourquoi tu vis toujours avec eux. Tu es majeur : profite !

— Je ne peux pas Méli... Payer un loyer et tout alors que mes parents sont sur place, ce serait déraisonnable.

C'est surtout que me gérer seule serait trop compliqué pour moi et trop angoissant pour eux. Mais comme d'habitude, je me mords la langue pour ne pas laisser échapper ce morceau de ma vie.

— Oui mais bon... soupire Méli. Ecoute, allons jouer, ça nous changera les idées !

Elle a raison. Pendant tout l'entraînement, je me suis défoncée pour me surpasser et ne penser à rien d'autre. Mon coach était d'ailleurs content du résultat et m'a proposé de jouer le premier match de l'équipe, dans 15 jours. Méli était hystérique et sautait partout en criant qu'elle allait pouvoir jouer avec sa meilleure amie. Maintenant, nous sommes toutes assises sur le banc pour nous reposer un peu avant de repartir nous changer. L'équipe pro s'entraîne juste après nous et alors que les premiers joueurs rentrent, je remarque Gabriel, en pleine discussion avec Isaac. Ils s'approchent du banc pour poser leur affaires et alors que Gab' est à deux centimètres de moi, il me regarde comme s'il ne me connaissait pas et repars. D'autres joueurs m'adressent un sourire, même Isaac me salue. Je suis sur le cul. En même temps, qu'est-ce que j'imaginais ? Qu'il me prenne dans ses bras et me demande en mariage ? Pathétique. Je ricane de ma propre bêtise. Méli, qui n'a rien remarqué du tout, me demande si on repart tout de suite ou pas.

— Je vais remplir ma bouteille, j'arrive, lui annoncé-je en me dirigeant vers les vestiaires.

Une fois arrivé devant la porte, je sens quelqu'un me tirer par le poignet pour me faire entrer dans le vestiaire d'à côté. Avant même que j'ai pu protester, je retrouve coincée entre la porte et le corps de Gabriel. Il est bien trop proche. Ses mains sont posées des deux côtés de ma tête et il me regarde avec insistance. Enfin, quand je dis qu'il me regarde, je veux dire qu'il regarde mes lèvres. Ma poitrine monte et descend beaucoup trop rapidement. Il le sait, il s'en amuse. Cependant, je ne devine ça qu'avec son regard car il n'a pas encore ouvert la bouche. Je n'en peux plus. Vraiment plus. Je fonce sur ses lèvres. Il me rend directement mon baiser, faisant glisser ses lèvres sur les miennes. Mais cette fois, on ne s'arrête pas. Sa langue vient rapidement caresser la mienne dans une danse beaucoup trop sensuelle pour me laisser de marbre et je laisse échapper un petit soupir qui le fait sourire contre ma bouche. Il met ses mains derrière mes cuisses et me soulève pour avoir un accès encore plus facile à mes lèvres. Eh oui, c'est ça de faire presque deux mètres. La même explosion que quelques jours plus tôt vient titiller mon ventre et c'est à ce moment-là que je me rappelle qu'il m'a ignoré deux minutes avant. Je me détache alors brusquement de lui et croise les bras sur ma poitrine, prête à en découdre.

— Tu m'expliques ? lui lancé-je.

Il se rapproche de moi et met ses bras autour de mon coup, mais je ne me défile pas.

— Alors, quand deux paires de lèvres se touchent comme ça, on appelle ça s'embrasser... rigole-t-il.

— Pas ça, idiot ! Je parle de ton petit numéro de tout à l'heure. Soit tu m'as ignorée délibérément, soit j'ai des nouveaux superpouvoirs d'invisibilités ! ironisé-je

Je le fusille du regard et il enlève ses bras de mon cou. Le manque de son contact me frappe directement et je me maudis pour ça.

— Anna... soupire-t-il. Tu étais avec tes copines... Je ne savais pas si c'était très intelligent, vu la situation actuelle, de venir te voir comme si on s'était embrassé sur la plage un soir juste après s'être engueulés. J'ai supposé que les questions qui s'ensuivraient de la part de tes potes te mettraient mal à l'aise.

Il a l'air embêté, et le pire, c'est qu'il a raison. Mais ça, hors de question de lui dire. Alors c'est à mon tour de lui passer les bras autour du cou, bien que ce soit un peu plus compliqué vu la différence de taille.

— Ecoute. Les questions, je m'en contrebalance, lui assuré-je. C'est ma vie, mes choix, et elles n'ont pas besoin de tout savoir. En revanche, toi, il va falloir que tu te décides entre m'embrasser ou m'ignorer parce que le va-et-vient va vite me faire chier.

Il sourit et me regarde dans les yeux en s'approchant.

— Tu sais que je suis un spécialiste pour te faire chier, Tomas.

Juste au moment où sa bouche frôle à nouveau la mienne, je me décale.

— Tu sais que tu pourrais avoir de la concurrence, Perez !

Je le laisse planté là pour rejoindre Méli, avant qu'elle ne se pose trop de question, et en passant la porte, j'entends le merveilleux rire du blond.

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Heyyy 🌺

Est-ce que vous sentez cette tension ? Moi oui, et elle ne va pas s'arrêter là 😏

On en apprend un peu plus sur Anna dans ce chapitre mais c'est surtout la relation avec Gab' qui évolue ! On a enclanché la première et la voiture ne peut qu'accélérer 🤭

• Prochain chapitre mercredi

Des Bisous ❣️

🤳 Insta : soreevzen

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