Chapitre 17

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Well I been feeling singular

Je me sens particulier

How about let's make it plural

A nous deux on pourrait être pluriels

Spin the globe,

Fais tourner le globe

Wherever it lands that's where we'll go

Peu importe là où on atterrira, c'est là que nous irons

So Good – B.o.B.

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Bébé Gabriel est trop mignon ! Vraiment trop mignon... Je suis postée dans l'appartement de Gabriel et je n'ai même pas encore passé le pas du salon que je m'arrête pour regarder les cadres qui exposent le blond plus jeune. Il avait la même chevelure, les mêmes yeux. Toujours autant de malices mais la lueur moqueuse est absente. Il était encore innocent à cette époque-là. L'entrée de son appartement est remplie de cadres qui montrent son histoire mais surtout sa famille. Il y tient, c'est évident. Gabriel est déjà parti se changer, alors j'avance prudemment dans la pièce principal. Tout est sobre, presque neutre, comme chaque appartement loué par le club mais les photos indiquent son propriétaire et son odeur embaume tout l'espace. Je fais passer ma main sur les meubles qui sont à proximité de moi. Une habitude, comme pour me rapprocher des personnes qui m'accueillent. Je distingue deux autres portes, que je suppose être la chambre et la salle de bain.

— Je file prendre une douche et je reviens, d'accord ?

Gabriel a surgi derrière moi sans même que je ne le remarque.

— Ça va aller ? demande-t-il, inquiet par mon silence.

Je hoche la tête et lui sourit, pour le rassurer et il semble s'en contenter. Même si la visite de l'appartement me change un peu les idées, je suis toujours dans le cirage. Mais surtout, je ne sais pas ce que je fais ici. Alors que je m'affale dans le canapé, je remarque un piano posé près de la télévision. Je ne savais pas qu'il en jouait. Je me relève et m'approche de celui-ci. Je frôle les touches avec mes doigts. J'ai toujours adoré le contact de la peau avec un instrument de musique. On sentirait presque son énergie sans même en entendre le son. Je m'assois sur le tabouret juste devant et commence à appuyer aléatoirement sur certaines touches. Je me souviens qu'avant, on faisait beaucoup de musique à la maison. Ma mère savait jouer de plusieurs instruments et mon père s'amusait à chanter comme une casserole par-dessus le magnifique son provoqué par ma mère. On souriait beaucoup plus facilement à cette époque.

— Ne martyrise pas ces pauvres touches, elles ne t'ont rien fait.

Pour la deuxième fois de la soirée, Gabriel me surprend, son souffle près de mon oreille. Je me retourne pour le voir sourire. Je le regarde un moment avant de diriger mes yeux vers l'instrument.

— Tu sais en jouer ? demandé-je.

— En effet, j'ai plus d'une corde à mon arc, rigole-t-il. Le piano et la guitare, j'en fais depuis que je suis tout petit.

— Tu me joues quelque chose ?

Il sourit et je lui laisse la place alors qu'il s'installe devant le piano.

— Tu veux quoi ? me demande-t-il.

— Qu'importe, ce n'est pas le plus important, lui assuré-je.

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