Chapitre 16

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I'm just a kid and life is a nightmare

Je suis juste un enfant et la vie est un cauchemar

I'm just a kid, I know that it's not faire

Je suis juste un enfant, je sais que ce n'est pas juste

I'm just a kid - Simple Plan

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Le début de semaine ne se passe pas trop mal. Les cours sur les troubles mentaux ont été annulés parce que le prof avait été appelé d'urgence quelque part. On est donc passé sur le sujet du comportement chez les enfants. C'est plus facile. Plus facile à encaisser. Je fais toujours deux entraînements par semaines et en ce moment, on commence vraiment à travailler les positions en vue du premier match. Je ne m'attendais donc pas à ce que Gabriel comprenne aussi bien le message de l'autre fois. Je suis à la fin de l'entraînement avec mes coéquipières et on débat des progrès de chacune. Alors que Gabriel passe à côté de moi, il me sert un grand sourire.

- Ça va, Anna ? me demande-t-il.

Je me rends compte qu'il n'avait pas tort car toutes mes copines me regardent attentivement. Seulement, ce n'est pas ça qui m'empêchera de rester fidèle à moi-même.

- Gabriel ! On daigne enfin me dire bonjour à ce que je vois ! me moqué-je.

Il hausse les sourcils, comme s'il me demandait si j'étais sérieuse. Oh que oui !

- Ok, déclare-t-il.

C'est mauvais signe. Très mauvais. Et avant même que j'ai pu me rendre compte de quoi que ce soit, il m'attrape par derrière les cuisses pour me porter.

- Gab' ! Lâche-moi tout de suite !

Je sais qu'il va faire une connerie. Je ne sais pas encore laquelle, mais il va en faire une. La tête à l'envers, j'ai du mal à voir ce qui m'entoure. C'est seulement quand je vois les douches des vestiaires que je commence à comprendre.

- Je te jure que si tu fais ça tu vas ...

Je n'ai même pas le temps de finir ma phrase qu'il m'a déjà posée par terre et que l'eau me trempe complètement. Je respire. Je garde mon calme. Je le garde car je sais que c'est la seule manière pour qu'il ne se doute pas que je vais me venger. Il est là, ignorant totalement ce qu'il me passe par la tête, et rigolant tout seul. Du coin de l'œil, je vois que mes copines sont déjà toutes à la porte pour voir le désastre, Méli en première ligne. Je souris à Gabriel.

- Gabriel, tu ne sais même pas à quel point je t'adore ! Vraiment !

Il perd son sourire directement, ne comprenant pas ce saut d'amour. Avant même qu'il est pu faire un pas, je lui saute dessus pour lui faire un énorme câlin. Un énorme câlin mouillé. Je m'écarte lentement pour profiter de la vue de mon magnifique chef d'œuvre. Je lui tapote l'épaule.

- Voilà, c'est bon, déclaré-je. Tu peux aller à ton entraînement maintenant !

Il me fusille du regard mais il sait que j'ai raison et que le coach va l'engueuler s'il s'éternise encore plus. Alors il s'en va. Je ne lui dirai jamais mais je kiffe son comportement de gamin. Je le kiffe un peu trop. Une fois qu'il disparaît, Méli accoure vers moi.

- Depuis quand vous êtes potes tous les deux ?

Je hausse les épaules, ne sachant pas vraiment moi-même répondre à cette question. Je me change rapidement dans les vestiaires afin éviter les questions de Mélissane avant de rejoindre mes coéquipières dans les tribunes pour regarder les pros s'entraîner. C'est toujours enrichissant d'observer un entraînement d'une équipe d'un niveau supérieur. Malheureusement, mon observation est perturbée par Gabriel qui est sur le côté, en train d'éponger son maillot avant de rejoindre ses coéquipiers. Je le suis des yeux encore quelques instants, alors que ses muscles sont tous contractés sous l'effort et que son regard n'a jamais été plus déterminé qu'en pratiquant son sport préféré. Mon cœur commence à battre plus fort alors que mes yeux suivent les courbes de son corps. Il bat vite. Très vite. Ce ne sont pas les hormones ça, je peux en être sûr. C'est trop familier. Les premières larmes coulent et je me lève précipitamment de mon siège pour que mon père ne me voit pas. J'entends Mélissane crier mon nom au loin, alors que je me dirige vers le hall de la salle. Je l'ignore. Je me retrouve assise sur une malle en bois, à essayer de reprendre mon souffle. Mes yeux se ferment d'eux-mêmes et l'horreur continue. Je suis moins fatiguée que d'habitude, mais toujours attachée. Je me débats, de toutes mes forces. Rien n'y fait, je ne peux pas m'échapper. J'étouffe. Je suffoque. Je pleure. Mais je ne crie pas. Je n'ai pas le droit. Alors que mes yeux sont toujours fermés, je sens une main se poser sur mon épaule. Je m'attends alors à trouver Mélissane mais le visage que je reconnais à travers le brouillard de larmes est celui du blond. Il est là, il me voit dans cet état-là. Je ne peux rien n'y faire, je ne contrôle rien. Je me force à capter son regard et vois qu'il essaye de m'indiquer de reprendre mon souffle. Inspirer. Expirer. J'essaye de suivre le sien, de faire ralentir la course de mon cœur. Petit à petit, je me calme.

- Anna...souffle-t-il.

Je sens qu'il ne trouve pas ses mots. A-t-il pitié de moi ? A-t-il peur ?

- Je suis là, ok ? continue-t-il, après quelques secondes. Si tu as besoin de moi, je suis là. Pour parler. Pour écouter. Tout ce que tu veux. Je suis là, tu peux compter sur moi.

J'ai la gorge trop serrée pour le remercier, alors j'essaie de tout faire passer par le regard. Le problème, c'est que même si je voulais en parler, je ne pourrais pas car je ne sais rien. Ma mère, persuadée de me rassurée, m'avait expliqué qu'il n'était pas rare, après un choc émotionnelle, que le cerveau préfère oublier une partie des évènements. Merci mon cerveau, mais vu les crises que tu me pètes, tu n'as pas tout oublier ! Je retourne la tête vers Gabriel. Je ne sais pas comment il a fait pour me trouver, s'il m'a vu partir, s'il m'a recherché. Je ne sais même pas si son entraînement est terminé ou non. Mais il est là.

- Merci, dis-je.

Ma voix est tellement enrouée que je pense que ce qui est sorti de ma bouche ressemble plus à un gazouillis qu'autre chose. Mais il a compris.

- Allez, viens là, m'indique-t-il, en me prenant dans ses bras.

C'est trop, je ne peux pas m'en empêcher, et alors que ses bras se referment sur mon corps, les larmes recommencent de couler. Il fait des petits cercles dans mon dos, pour me calmer. C'est sûr qu'à l'heure actuelle, je ne dois pas être la plus sexy du monde. Après quelques instants, il se détache de moi et je regrette instantanément sa chaleur. Il me regarde doucement.

- Viens, on s'en va.

Il me prend la main et je le suis, un peu absente et totalement crevée. Il m'emmène dans sa voiture et me ramène. Mais il ne s'arrête pas devant chez moi mais devant chez lui.

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Heyyy 🌺

Qui est prête pour découvrir l'antre de notre Gab' préféré ? 😏

Au moins, ce chapitre montre qu'Anna est tout autant dans le flou que vous 😅 Mais est-ce qu'on aimerait pas un peu trop leur comportement de gamin ? 😂

J'en profite pour vous annoncer que j'ai procédé à une relecture de l'histoire que vous êtes en train de découvrir (tout ça grâce notamment à thecatsy), ce qui a forcément entraîné quelques corrections 😁 Je vous annonce donc qu'à partir d'aujourd'hui, tous les anciens chapitres ont été réécris, sans rien retirer, seulement en ajoutant ! (principalement des descriptions 😂) Donc ne vous étonnez pas si, dans une supposée relecture, vous remarquez que quelques lignes se sont intégrées à l'histoire 😁

Merci encore d'être là, vous êtes les meilleurs ❣️

• Prochain chapitre dimanche •

Des Bisous ❣️

🤳 Insta : soreevzen

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