Vraiment Vrai

Chapitre 13

I'm not ready to be just another of your mistakes

Je ne suis pas prêt à être juste une autre de tes erreurs

I can't seem to drown you out long enough

Je n'arrive pas à t'enfouir assez longtemps

I fell victim to the sound of your love

Je suis victime du son de ton amour

You're like a song that I ain't ready to stop

Tu es comme une chanson que je ne suis pas prêt à arrêter

Grace – Lewis Capaldi

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Je me réveille difficilement, dans le lit jouxtant celui de mon père. J'ai mal dormi. Le baiser de Gabriel m'a tenu longtemps éveillée et le reste de la nuit a été bien trop agitée par mes cauchemars. J'ai même réussi à réveiller mon père lors de l'un d'eux. Nous descendons pour prendre notre petit déjeuner sur la terrasse de l'hôtel où plusieurs joueurs sont déjà là. Entre les voyages et le temps que j'ai passé en leur compagnie à l'hôtel, j'ai appris à connaître la plupart qui m'est bien sympathique. Celui qui me paraît le plus gentil est un Slovène, qui ne manque jamais de me saluer ou me faire une blague dans un français plutôt approximatif. Il me fait trop rire ! Il est attablé avec Isaac et un Argentin. Alors que je bois mon chocolat chaud, je remarque du coin de l'œil que Gabriel les a rejoints. Celui-ci sent mon regard sur lui et m'offre un petit sourire. Une fois qu'il termine son repas, il se dirige vers le coach pour lui serrer la main puis m'adresse un clin d'œil.

— Salut Anna !

Anna. Ça fait deux fois déjà. Et mon prénom n'a jamais aussi bien résonné qu'au son de sa voix. J'essaye de jouer l'indifférence face à mon père mais j'ai l'impression que mon cœur s'est décidé à faire une course de Formule 1. Après le petit déjeuner, nous avons juste le temps de faire nos bagages et nous sommes déjà repartis. Arrivée devant l'avion, j'ai de nouveaux des étoiles dans les yeux. C'est vraiment une passion pour moi ! Je me retrouve cette fois coincée entre Isaac et Gabriel. Quelle ironie !

— Gab', tu crois que tu me laisserais ta place à côté du hublot ? le supplié-je.

Il n'hésite pas et échange avec moi directement. S'ensuit la moitié du voyage où je reste le nez collé à la vitre, émerveillée par le monde que je découvre au travers. Les reflets du soleil sur le haut des nuages est vraiment magnifique et j'ai cette impression de découvrir l'entièreté de la planète. Une fois que je me décide à quitter du regard le paysage, je remarque que mes deux voisins sont endormis. J'en profite pour détailler Gabriel, le contour de sa mâchoire carrée, les traits fins de son visage et le jeu d'ombre provoqué par ses boucles blondes. Depuis ce matin, notre comportement paraît tellement naturel, comme si on était devenu meilleurs potes en une soirée. Des meilleurs potes qui s'embrassent. Ok, on n'est pas des potes, mais on est très loin d'être en couple. Où il faudrait m'expliquer comment un couple se base sur le passage de l'indifférence au baiser en 30 secondes. Surtout que depuis ce matin, il n'en a jamais été question. Il a quand même dit qu'il ne me toucherait jamais et une semaine plus tôt, il me considérait toujours comme une petite fille. Non. On en est très, très loin. Dernière solution, c'est le plan cul. Hors de question. Je refuse d'être seulement considérée comme une parmi tant d'autres. En plus, il faudrait déjà qu'il puisse le toucher, mon cul, ce qui est loin d'être le cas. Alors on va continuer ma philosophie pour l'instant, on n'a pas le choix : pas d'étiquettes.

*

— Raconte ! Raconte, raconte, raconte !

Méli est insupportable. Depuis qu'on s'est assis dans le café, avec Dan, elle m'assène de questions.

— C'était comment ? Ils étaient sexy ? Tu as été à la plage ? Tu as vomi dans l'avion ?

Oui Méli, j'étais comme sur un petit nuage. Il y en avait surtout un qui était sexy et par la même occasion, qui m'a embrassé sur la plage...après avoir dit que j'étais imbaisable...puis magnifique. Non je ne peux définitivement pas lui dire ça.

— Non, Méli ! Je n'ai pas vomi.

— Sérieusement Anna ! Arrête de répondre uniquement à ma dernière question, tu n'es pas drôle ! se lamente-t-elle.

Alors qu'elle décide d'aller bouder aux toilettes, Aedan se penche vers moi.

— Tu n'as pas parlé à Isaac de ce que je t'ai raconté, n'est-ce pas ? me glisse-t-il.

— Bien sûr que non Dan, ce n'est pas à moi de le faire de toute manière. Vous vous connaissez depuis un peu plus d'un mois. Prends le temps de lui faire confiance et ça ira tout seul, tu verras.

— Merci Romy, souffle-t-il. Par contre, j'espère que tu ne comptes pas me cacher des choses très longtemps parce qu'Isaac m'a bien dit que tu avais passé toute une soirée avec lui et Gabriel, et apparemment, tu as pris du bon temps sur la piste !

Je le regarde en souriant.

— C'était plus un comptoir qu'une piste en réalité...

— Anna ! s'exclame-t-il. Mais qu'est-ce qu'il t'a pris ?

— Je pense que ça a plutôt bien plu moi... chuchoté-je sournoisement.

Il soupire, exaspéré, et lève les mains au ciel.

— Mais qu'ai-je fait pour mériter des amies comme ça ! Dites-moi !

C'est pile à cet instant que Méli réapparait.

— Génial ! marmonne-t-elle. Et moi qui vous avez déjà pardonné, Dan en remet une couche ! Bravo !

Je rigole avec eux et les regarde attentivement. Ça fait du bien d'être comme ça, naturelle, avec eux. Comme si j'étais normal. Seulement, j'ai peur de les entraîner avec moi, si un jour je dérape. Et ça, c'est hors de question. Mais c'est trop bon, ce sentiment d'être apprécié pour ce que l'on est. C'est comme une drogue, et j'ai vraiment l'impression qu'il sera maintenant impossible de m'en détacher à temps.

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Heyyy 🌺

Petit chapitre de transition qui permet d'un peu mieux comprendre le maelstrom dans la tête d'Anna 😂

Que pensez-vous de sa réflexion autour de Gab' (il y en a plus d'une qui lui crierait dessus 😁)

Et du petit trio d'amis ?

Dès le prochain chapitre, tout va s'accélérer !

• Prochain chapitre dimanche •

Des Bisous ❣️

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