Chapitre 2

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They say, "Oh my god", I see the way you shine

Ils disent : « Oh mon dieu », je vois comment tu brilles

Take your hand, my dear, and place them both in mine

Prends tes main, ma chérie, et place-les dans les miennes

You know you stopped me dead when I was passing by

Tu sais, tu m'as fait tourner la tête quand je t'ai vu passer

Dance Monkey – Tones and I

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Je foule pour la première fois le sol de la salle de sport où mon père commence déjà à crier des consignes aux testostérones sur pattes. Après qu'Isaac est enfin quitté la cafétéria, mon père m'a envoyé un message, me demandant de le rejoindre après mes cours à la salle qui était juste à côté du lycée pour qu'il me ramène. Alors je suis là, assise dans les tribunes, à le regarder prendre son rôle bien à cœur, son sifflet autour du coup et son polo à l'effigie du club se froissant à chacun de gestes un peu brusques. Apparemment, la salle est toute nouvelle. L'ambiance qu'elle dégage est incroyable. Contrairement à toute celles dans lesquelles j'ai pu mettre les pieds, elle me donne l'impression d'être chez moi. Elle est organisée de telle sorte que les tribunes n'auraient pas pu être plus rapprochées du terrain, comme si les spectateurs pouvaient être en contact direct avec les joueurs. L'espace est immense est en même temps, tout est fait pour donner une idée de proximité entre chaque personne y entrant. Les sièges sont aux couleurs du club et les murs regorgent de tifos exposant les différents titres raflés par l'équipe locale. Alors que j'embrasse du regard tout ce qui se trouve autour de moi, je croise le regard d'une personne en particulier. Malheureusement, ce n'est pas mon cher papa mais Isaac qui, je l'avais appris ce midi, faisait apparemment parti de l'équipe professionnel, étant je cite « le plus jeune talentueux personnage que ce club n'est jamais connu ». Vantard. Alors que mon père fait un signe pour annoncer la fin de l'entraînement, je m'approche du terrain pour qu'il me remarque.

— Anna, ma chérie ! Comment s'est passé ton premier jour ?

Je lui souris, lui assurant que tout s'est bien déroulé. Il parle encore avec certains joueurs, leur donnant quelques conseils. Mon statut de « fille du coach » m'offre des petits saluts ou gestes amicaux de plusieurs, la plupart étrangers. J'ai cru comprendre que l'équipe avait un plutôt bon niveau, ce qui explique la diversité de nationalités, notamment argentine et brésilienne. Inévitablement, Isaac vient à ma rencontre. Il paraît essoufflé et sa chevelure châtain a laissé place à des mèches brunies par la sueur.

— T'as retapé ton maquillage à ce que je vois, sourit-il.

— T'as toujours pas appris à fermer ta gueule à ce que je vois.

Je dois avouée être assez fière de ma répartie à cet instant, car je suis totalement accaparée par la personne se tenant à ses côtés. Il me dépasse d'au moins une tête, tête par ailleurs magnifique avec ses boucles blondes lui retombant sur le front, sans parler de son t-shirt trempé de sueur lui collant au corps. Je remarque alors que son regard vert est braqué sur moi et mes yeux baladeurs. Il ne doit pas être le seul à s'en apercevoir car Isaac enchaîne, un sourire moqueur sur les lèvres.

— Tu veux peut-être que je te présente mon meilleur ami ? ricane Isaac. Gabriel, je te présente Romanna. Mais je préfère te prévenir tout de suite, elle a des passe-temps particuliers.

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