Is anybody out there?
Est-ce qu'il y a quelqu'un ici ?
Is anybody listening?
Est-ce quelqu'un écoute ?
Holding on and letting go – Ross Copperman
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— Il va falloir qu'on s'occupe de toi, Anna !
Ça fait déjà un quart d'heure que ma mère crie dans toute la maison. Lorsque je suis rentrée, je les ai vu qui m'attendaient, assis sur le canapé, des éclairs dans les yeux. Ils me couvrent de questions. Elles avaient commencé gentiment avec des « comment ça va ? » et « comment c'était chez ce joueur ? ». Puis c'était passé à des questions plus dures. « Combien de crises par jour ? », « comment elles se passent ? ». Et les plus absurdes sont apparues : « pourquoi tu ne les contrôles pas ?! ».
— Qu'est-ce que tu veux faire, hein ? lui lancé-je, à bout.
— Jeune fille, il aurait tout d'abord fallu que tu évites de nous mentir !
— Mentir ? Parce que vous dire deux jours plus tôt que mes crises étaient toujours là aurait changé la discussion qu'on a actuellement ?
Je la regarde, désespérée. Elle le sait. Elle le comprend. Je n'ai pas de solutions et elle non plus. Mon père reste silencieux et ça me déchire d'autant plus le cœur. Il n'essaye même pas de me soutenir. C'est lui qui m'aidait le plus dans cette épreuve en me calmant et calmant les ardeurs de ma mère qui stressait dès le premier symptôme. Mais là, silence complet. Au début de mes crises, il y a deux ans, ce n'était pas pareil. Elle n'était pas toutes similaires et je n'avais jamais connu la pièce noir avant cette année. Elles étaient aussi beaucoup moins fréquentes et apparaissaient en pleine nuit. On a d'abord cru que ce n'était que des cauchemars. Puis ça a continué en journée, alors que j'étais pleinement réveillée. Mes parents ont alors décidé de m'aider à leur façon. Ils m'ont écartée de la famille pour qu'ils ne se posent pas de questions, enlevée de l'école pour que mes camarades ne remarquent pas de changement. Ce dernier point, c'est moi qui l'avais demandé. Hors de question de passé pour la folle de service parce que je pleurais toutes les secondes. Puis ça s'est calmé. Doucement. Et j'ai décidé de reprendre une vie normale mais il était impossible de le faire dans la même ville et nous avons déménager. La seule chose, c'est que ça ne s'est pas réellement calmé. Mais je savais qu'il fallait le cacher pour arrêter de vivre confinée chez moi. Alors j'ai contrôlé du mieux que j'ai pu ces crises. Seuls mes cauchemars pouvaient être dissimulés, mais qui pensent que des cauchemars sont un signe de folie ?
— Tu as besoin d'aide Anna ! Tu ne vas pas bien ! reprend ma mère.
— Tu te rends compte maman de ce que tu dis à ta fille ? Tu vas faire quoi ? M'interner ?
— Tu nous parles de cauchemars sans même savoir d'où ils viennent ! Tu es même incapable de te souvenir de la moindre chose ! Tu n'as jamais quitté la maison et tu veux nous faire croire que tu serais parti sans même qu'on s'en rende compte ? Peut-être bien que c'est ce qu'il te faudrait, de te faire interner !
J'avale difficilement ma salive. Je n'en reviens pas. Sérieusement ? Alors c'est tout ce qu'elle pense de moi ? Bonne à être internée ? Je ne suis pas folle quand même... Si ? Ma mère ne pipe plus un mot, comme si elle s'était rendu compte qu'elle était allée trop loin.
— Anna, chérie...
— Non ! l'interrompis-je. Non. Je ne veux plus rien entendre. C'est clair ?
Elle me regarde désolée. C'est donc ça que pensent mes parents depuis le début de mes crises ? Que je suis folle à lier ? Moi non plus, je ne comprends pas ! Je ne comprends pas et n'ai jamais compris ! Tout le monde veut des réponses alors que je ne possède même pas la question...
— Anna, écoute... au moins un psychologue... On ne veut pas te perdre...
— Drôle de façon de me le montrer en voulant m'abandonner !
Je n'attends même pas la fin de la discussion, prends mon manteau au vol et claque la porte derrière moi. Je m'appuie contre celle-ci, ferme les yeux et essaye de reprendre mon souffle. Les larmes commencent à couler et je sais que je ne supporterais pas de rester plus longtemps dans cette maison. Alors je marche. Je marche alors que la pluie tombe au sol. Je déteste quand ma mère a cette attitude, comme si elle était seulement face à un de ses patients. La pluie mouille mes vêtements. Ils me détestent et je viens seulement de m'en rendre compte. Ma mère, mon père... Peut-être même toute ma famille. C'est vrai, on ne les voit pas souvent mais qui sait si ce n'est pas parce qu'ils me traitent tous de folle ? La pluie m'emmêle les cheveux. Je sens mes larmes se mêler à l'eau qui coule naturellement sur mes joues. Les flaques que provoquent mes pieds sur les dalles au sol me transportent dans un autre monde. Dans mes pensées. La pluie me martèle le visage. Pourquoi est-ce qu'elles me gâchent la vie ? Pourquoi elles ne me laissent pas tranquille ? Pourquoi ces crises ne cessent pas ? La pluie me déchire le cœur. Je suis aliénée, malade, folle. C'est sûr. D'autant plus sûr lorsque je remarque devant quel bâtiment je me trouve. L'appartement de Gabriel.
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Heyyy 🌺Je vous propose aujourd'hui un petit chapitre entièrement dédié au mystère qui entoure notre Anna ! Alors ? Avez-vous de nouvelles théories ? 😁 Je sais que vous êtes toujours dans le flou mais c'est ça qui est bien non ? 😅
Que pensez-vous qu'il va se passer dans le prochain chapitre ?
• Prochain chapitre dimanche •
Des Bisous ❣️
🤳 Insta : soreevzen
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Vraiment Vrai
Romance« Oublier les démons du passé », c'est le crédo de Romanna lorsqu'elle change de ville pour changer de vie. Mais ce ne sera pas aussi facile qu'elle le voudrait. Pétillante et déterminée, Romanna veut repartir de zéro avec cette rentrée à l'universi...