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Je prends la boîte de douze oeufs et la pose dans mon caddie. Qu'est-ce que je pourrais bien prendre d'autre? J'ai tout ce qu'il me faut. Je vais donc à la caisse pour régler mes articles et rentrer le plus vite possible dans ma grotte. Le rendez-vous avec mon psychiatre d'il y a trois jours m'a beaucoup fait réfléchir. C'est vrai que des vacances loin de Toulouse me feraient du bien. Loin de mes soucis, pour un moment. Je vois sur le côté de la caisse des chocolats. Je ne cherche même pas à résister et je prends deux tablettes. Je souris à l'homme derrière moi. Oui monsieur, je déprime. Et oui monsieur, mon seul réconfort c'est le chocolat. J'aimerai tant que la caissière aille plus vite pour que je puisse rentrer le plus tôt possible chez moi. Je regarde à nouveau les chocolats. Bon Eliane, encore deux tablettes. Je pose mes achats compulsifs dans mon caddie. Je croise à nouveau le regard de l'homme derrière moi, et je ne peux m'empêcher de rire. Il va me prendre pour une mangeuse compulsive. Il sourit, c'est bon signe. Ou alors il me prend pour une folle.

"Une fan de chocolat?
-Oui, ça rapporte du réconfort.
-Et en plus c'est bon.
-Je ne vous le fais pas dire.
-Vous me conseillez lequel?
-Celui fourré au caramel, ça fond en bouche, c'est le paradis.
-Alors ça me va.

Il prend une tablette et me sourit.

-Vous ne serez pas déçu.
-Je n'en doute pas."

Mon portable sonne, me faisant sursauter. Je le prends et décroche en voyant qu'il s'agit de Juline.

"Allô?
-Hey! Comment ça va?
-Ça va ça va, et toi? Toujours en vacance?
-Oui! C'est merveilleux. C'est d'ailleurs pour ça que tu me rejoins.
-Comment ça?
-Oui oui, tu me rejoins à Biarritz.
-Je ne peux pas, tu le sais.
-C'est pour ça que je t'ai déjà commandé la place de train, que je paye.
-Quoi!?

Je remarque mon excès de surprise, et souris, assez embarrassée, à l'homme avec qui je tenais la conversation juste avant.

-Demain, onze heures, le train.
-Je ne peux pas.
-Oui bien sûr. Tu la fais à tout le monde mais pas à moi. Tu viens ou je viens te chercher.
-Juju...
-À demain, je t'aime ma copine.
-À demain alors..."

Je souffle lorsque j'entends qu'elle a déjà raccroché. Elle m'énerve. Il faut que j'appelle mon psychiatre pour annuler mes prochains rendez-vous. Je ne sais même pas quand est-ce que je vais rentrer! Je regarde l'homme et en un regard nous nous comprenons. Je lève les yeux au ciel. Il me sourit assez poliment. Un très beau sourire d'ailleurs. Je passe enfin en caisse. Ce n'est pas trop tôt!

Parle-moi [Fanfiction Bigflo et Oli]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant