« On ne peut peindre du blanc sur du blanc, du noir sur du noir. Chacun a besoin de l'autre pour se révéler. »
Aurore Swan, surnommé Or en référence à ses cheveux couleur blé, est une étudiante banale de 22 ans le jour. Et une délinquante casquée, r...
Il existe une société secrète formée par les monarques des cinq plus puissantes institutions de New York. Une société. Cinq gangs. Voilà ce qui caractérise le mieux New York et ses ombres. Chacun dirige un quartier de la ville, respecté par l'ensemble du troupeau New-yorkais.
Certains vendredi soir, l'un de ces gangs, un groupe de motards nommé les « Blanc » font leur parcours de course habituel en traversant Central Park, roulant et vivant jusqu'à l'aube. Leurs blousons en cuir teinté de blanc uniques et inimitables, avaient immédiatement attiré l'attention. Créant et fondant leur réputation.
Parfois trop rapide pour pouvoir être poursuivis par les voitures de polices, d'autre fois trop cascadeurs pour qu'on puisse les stopper. Les Blanc sont les fréquenteurs de l'extrême ivresse de la vitesse.
Manhattan est leur domaine, leur territoire, un royaume protégé sur lequel ils règnent. Les kilomètres au compteur et la cité nocturne, leurs plus fidèles alliés avaient tous connus d'eux. Les bons moments et les mauvais. Les soirs de bonheur, de tristesse, de triomphe, de peine et même, par moment, des soirs de deuil.
Ces courses les liaient les uns aux autres, et faisaient d'eux une famille. Tout comme un footballeur comprend ses coéquipiers à travers un ballon, eux se comprennent à travers ce qui, depuis toujours, les font vibrer : la course. Illégale mais passionnée. Dangereuse mais parfaite.
Les Blanc avaient plongés, accros, depuis bien trop longtemps, dans ce monde de vitesse et de soirée endiablée, pour pouvoir espérer en ressortir un jour. L'adrénaline, dès la première fois, elle vous séduit. La seconde fois, lentement, elle vous languit. Et doucement, elle devient votre addiction, une drogue dont vous ne pourrez plus vous passer. Plus nocive que le fentanyl, plus addictive que l'héroïne, plus puissante que la cocaïne. Une drogue, pure et simple.
Une drogue à laquelle, Aurore Swan, est la plus dopée.
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A U R O R E
— Je refuse. Hors de question.
Je croise les bras, bien déterminé à garder les pieds ancrés dans cette ville. Je n'allais pas céder.
— Tu as l'air de penser que c'est une proposition.
Ma tante plisse des yeux, une moue amusée, contrastant avec la frustration et l'énervement qui me frictionnaient la peau. Ses cheveux bruns, attachés en une tresse égyptienne accentuent ses traits et sa mâchoire carré. Les vipères noires tatouées le long de son avant bras droit semblent aussi vicieuses que son regard émeraude.
— Tu ne peux pas me faire ça ! Je ne le connais même pas et j'ai une grosse affaire à gérer vendredi ! grinçais-je en insistant sur la dernière phrase.
Elle balance une clé dans sa caisse à outils, saisit une autre et glisse de nouveau sous le véhicule sans un seul regard vers moi, trop concentrée sur sa mécanique.
