« On ne peut peindre du blanc sur du blanc, du noir sur du noir. Chacun a besoin de l'autre pour se révéler. »
Aurore Swan, surnommé Or en référence à ses cheveux couleur blé, est une étudiante banale de 22 ans le jour. Et une délinquante casquée, r...
Il y a un souvenir d'enfance que je préfère parmi tous, qui dès que je me le remémore me procure un bonheur et une fierté incroyablement puissant. C'était le jour de ma confirmation. Ma mère a toujours été très croyante et allait souvent à l'église.
Le jour de ma confirmation, bien après la messe, elle m'a demandé de l'accompagner au cimetière, sur la tombe de mon grand-père. Son père. C'était le jour de Noël. Et avant de rejoindre les autres pour préparer la fête, maman tenait à ce que nous nous arrêtions là.
Elle lui a longtemps parlé, comme moi lorsque je lui rends visite aujourd'hui. Elle lui a raconté comment s'est passé ma confirmation, que les garçons ont hurlé lorsque j'ai reçu mon sacrement et qu'ils s'étaient fait jeté dehors de l'église pour leur boucan. Tout.
Ensuite, elle m'a demandé de lui tenir la main, et juste après m'a caressé la tête.
Elle m'a regardé si fièrement que j'en ai rougis. Elle m'a embrassé le dos de la main, puis chaque doigt, un après l'autre..
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Huit ans plus tôt.
— Maman, tu me chatouille, ai-je ris en secouant la main.
Elle a rigolé à son tour et a posé nos mains entremêlées sur ses genoux. Nous étions agenouillés devant la pierre tombale de grand-père, couvertes uniquement de nos habits de messe. Maman porte une longue robe blanche magnifique. La mienne m'arrivait aux genoux et me couvrait tout le haut du corps d'un col montant et de petites manches décorées de dentelle. Je tenais sur mon autre bras mon aube plié.
— Félicitations pour ta confirmation, mon coeur. Est ce que tu veux voir mon cadeau ?
Mes yeux se sont ouverts de curiosité, et j'ai hoché la tête frénétiquement, excitée de savoir ce qu'elle allait m'offrir. Alors elle a sorti de son petit sac à main une boîte blanche fermée par un nœud doré. Elle me l'a tendu et je l'ai ouverte. Il y avait une gourmette argentée à l'intérieur, et un nom était gravé en grandes lettres.
STONE
Ce simple nom suffit à me faire pleurer. Je l'adorais tellement déjà. Parce que je savais ce qu'il signifiait. Stone c'est mon grand-père. Stone c'est ma mère. Stone ce sont mes tantes et mes cousins. Stone c'est moi. Stone c'est ma famille. Celle qui s'est toujours rassemblé aux fêtes de Noël. Celle qui se présentait la première aux nouvelles naissances. Celle qui hurlait de joie aux cérémonies de sacrement à l'église. Celle qui s'unissait aux deuils. Stone, c'est une tribu. Chacun de nous avons une gourmette semblable à celle-ci. Mes tantes et mes cousins ont la leur. Chaque Stone à sa gemme. Et à l'arrière de notre nom est gravée la mienne.
— Azurite ? lis-je, intriguée. Ce n'est pas une espèce minérale ça ?
Il y a aussi un petit pendentif accroché à la gourmette. Une petite azurite en forme marquise qui permet d'identifier mon nom de gemme.
