Chapitre 35 : Sa reine

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A U R O R E

J'avais senti la lourdeur pesant sur mon dos avant de sentir la chaleur des rayons du soleil luttant pour pénétrer à travers les rideaux. Je ne me suis jamais aussi bien réveillé depuis que je suis dans cette maudite ville. À la résidence Swan, les rideaux beiges de ma chambre permettent à la lumière du jour de pénétrer plus facilement, et de m'agresser les yeux pour me faire sortir de mon sommeil. Alors, si je me suis accomodé à ce mode de réveil désagréable, pourquoi ce n'est pas ce qui est en train de se passer ? Et à qui appartiennent ces rideaux couleur anthracite qui me soulagent les pupilles ?

— Arrête de gigoter comme ça, grogne une voix à l'arrière de mon crâne.

Il me faut un léger temps de réflexion pour reconnaître à la fois la musculature des bras de Blake enroulés autour de mon corps, et cette odeur épicée-boisée si particulière qui m'enveloppe comme le drap qui nous couvrent le bas du corps.

— Rhaa.. j'ai mal au crâne, grinçais-je en massant ma tempe.

Je frotte mes yeux et les rouvre sur la pièce, détaillant la chambre que je devine être celle de Blake des yeux. Basalte, cendre, charbon, uniquement des meubles et des tissus d'une même palette de nuances, allant du gris au noir. Sa chambre est presque comme je me l'imaginais. Spacieuse, sans être remplie. Froide, sans être lugubre. Il n'y a que sa grande penderie et deux commodes sur le mur face au grand lit King Size.

Sur la droite, des étagères murales occupées par diverses armes, semblants trouver leur place dans leur étuis et appuie d'exposition. Et le seul et unique cadre qu'il y a, est une toile abstraite mélangeant les couleurs propre à leur famille.

De mon côté du lit, il y a une table de chevet, où, de grace, repose mon sac, sous la lampe. Il n'y a aucun bureau, aucune chaise, simplement une autre porte menant probablement à ce qui doit être sa salle de bain. Tout est bien rangé, excepté son blouson et quelques vêtements jetés sur l'une des commodes. Il n'y a rien d'autre qui pourrait donner un simple fait sur sa personnalité, sur lui, ou ce qu'il pourrait aimer ou non. Sa chambre n'a que ce qu'il faut, comme s'il se refusait à laisser des traces.

— Lâche-moi, fis-je en tentant de me défaire de ses bras.

Il ne bouge pas d'un pouce, et je dois me redresser pour pouvoir espérer faire face à la force qu'il met dans sa poigne pour me retenir contre lui. Lorsque je réussis quand même à dégager la couette de moi, je remarque à cet instant que je ne porte rien, à part ce tee-shirt qui fait au moins trois fois ma taille. Uniquement un tee-shirt.

— Je ne me souviens pas qu'on ait baisé, fronçais-je les sourcils, ne sentant plus mes sous vêtements.

— Parce qu'on a pas baisé, répond-t-il en remettant la couette sur mes jambes.

J'arrache le drap et le jette au sol, espérant le faire sortir du lit. Lui, et la bosse formée dans son caleçon.

— Alors où sont mes vêtements ?

Je déglutit, et relève la tête. Blake retire finalement son bras de mon ventre et pointe du doigt la porte menant à la salle de bain. Je reste un moment dubitative, ses paupières à demi closes tentant de s'habituer au jour, et ses cheveux ébouriffés le rendant bien plus beau que de nature.

— T'aurais pu me ramener quand même, reprochais-je.

— Tu t'es accroché à moi comme un putain de koala, Cendrillon.

Je me tient à chaque mot qu'il prononce, appréciant définitivement sa voix du matin, grave, suave, et diablement séduisante.

— Ça n'explique pas que je sois à moitié nue.

ATTRACTION GAME | Tome 1 : Black & WhiteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant