ATTRACTION GAME | Tome 1 : Black & White

Chapitre 34 : Obsession d'Or

A U R O R E

C'est compliqué. Frustrant. Et éreintant de lui résister. Je ne suis pas aussi conne pour me permettre de nier le fait que le contact de Blake me plaît. Il me plaît énormément. Et pourtant, j'ai les poumons qui se serrent et m'empêchent de respirer rien qu'en pensant à Haley, et la petite fille qu'elle tenait dans ses bras, qui ressemble, trait pour trait, à cet homme qui joue une attraction forte sur moi.

Je me sens trahie. Alors qu'il ne me doit, ni loyauté, ni explications, ni promesses.

— Je ne suis pas faite pour toi. Je suis à Drake, je suis faite pour lui.

Je me fais force pour ne pas sourire lorsque son regard change radicalement et devient sombre, réprobateur, et haineux. Il déteste ça. J'avais raison. Il hait l'idée que j'appartiens à un autre homme. Il hait encore plus le fait que ce soit moi qui l'affirme. Il hait ça, probablement autant que je hais de savoir qu'il a une gamine ! Oeil pour oeil, pas vrai ?

— Tu as un putain de don pour me foutre les nerfs, merde, Aurore.

Son bras autour de moi me saisit la hanche et me serre si fort que j'en viens à être obligée de me décaler de lui. Obligée ? Voilà que je parle comme si je trouvais du confort dans ses bras. Quelle connerie.

— Ce sera finalement ça notre seul et unique point commun, dans ce cas. Pouvoir foutre l'autre en rogne sans le moindre effort.

Il reste silencieux un moment, me dévisageant de la tête aux pieds. Il choisit le moment où je me laisse aller sur le sofa pour réagir et se planter devant moi.

— Te mets pas à l'aise, on bouge, fait-il en me tirant par les hanche pour me faire quitter sa maison.

Je marche devant lui, et peut littéralement sentir ses yeux dans mon dos. Il rejoint le garage par la porte le reliant à la demeure et me tend un casque avant d'enfiler le sien. Je reste presque dubitative lorsqu'il passe une jambe par-dessus sa moto et lève la béquille. Son invitation silencieuse à m'asseoir derrière lui me gêne un peu. J'ai cerné sa personnalité de motard, qui paradoxalement, est assez similaire à la sienne. Le jour de notre duel, il a refusé de prêter sa bécane à Elyas, pourtant, l'homme en qui il a le plus confiance sur cette planète. Et lui que je vois rouler habituellement si solitaire et reclus, m'ordonne presque de monter avec lui.

— Où est-ce qu'on va ? demandais-je, perdue.

Ma question sert plus à déterminer s'il est réelement en train de me demander de monter plutôt qu'à connaître notre destination.

— À l'Excave. Je dois rencontrer un informateur. Les autres nous rejoindront directement.

— Pourquoi dois-je venir ? continuais-je, n'étant pas certaine de sa réponse.

— Connaissant ton caractère de merde, tu ne resteras pas ici à m'attendre, et les autres ne peuvent pas te ramener à la résidence. Sans oublier que ta bécane n'est pas encore arrivée.

— Et-

— Aurore, grimpe, me coupe-t-il en démarrant.

J'hésite presque quand je commence à enfiler le casque. Il sent Blake. C'est l'odeur de son shampooing. Un mélange d'eucalyptus et de fraîcheur marine. Il me regarde faire, à travers son rétroviseur, presque curieux, et stabilise la moto le temps que je m'installe à l'arrière. Le casque est légèrement grand mais sans plus. Je passe naturellement mes bras autour de son corps, profitant des traces déssinées par ses abdominaux, à travers son tee-shirt.

Blake attrape ma main, et la fait glisser plus bas, sur son entrejambe, surveillant ma réaction à travers le rétro. En sentant la bosse qui s'est formée, je la retire subitement et lui donne un coup de poing sur le dos, provoquant un rire rauque et guttural que j'ai rarement la chance d'entendre si clairement.