Trois ans plus tard
Ça fait trois ans que Mara a été vaincu et tout enfin presque est revenu à la normale. Erwan et moi vivons bien entendu au Burundi mais nous ne sommes plus à Bururi mais à Bujumbura. Nous habitons le charmant quartier de Kiriri dans une maison que je traiterais plus de manoir à mon goût. En plus d'être large, cette baraque a trois étages. Je crois que même si on se marie et qu'on aient des enfants, on ne parviendra pas à occuper toutes les pièces.
J'ai finalement appris le Kirundi, faut dire que aller au marché ou autre n'était pas aisé, surtout quand beaucoup ne comprennent pas le français. Bref, pour l'instant, je suis assise sur le balcon, deux pinceaux dans ma main gauche, un dans la droite et un autre dans la bouche, mon tablier comme toujours sur mes épaules et mes cheveux sont relevés dans un chignon. Je m'applique pour terminer au plus vite le tableau qui représente les merveilleuses chutes de la Karera. La personne qui a commandé ce tableau tient vraiment à valoriser les lieux touristiques burundais.
Je suis tellement concentré que je n'entends même pas mon homme rentrer. Je ne me rends compte de sa présence que quand il dépose ses mains sur mes épaules et un baiser sur ma tempe. Dans un ultime réflexe, je me retourne et étale sans le faire expres de la peinture sur ses vêtements et son magnifique visage. Il me sourit, m'indiquant que ce n'est pas grave, mais je ne suis pas du même avis que lui. Je dépose mes pinceaux sur un petit tabouret et me relève. Erwan me regarde avec un sourire bienveillant et me colle à lui. Mais c'est quoi son délire ? Il ne voit pas que je suis couverte de peinture de la tête aux pieds ? Pour une raison qui m'échappe, je ne peux m'empêcher de trouver cela mignon.
Erwan : Et tu sais ce qui est plus mignon ?
Je secoue la tête et il m'embrasse à pleine bouche. Je suis son rythme imposant et le regarde dans les yeux, une fois que nous nous séparons tout deux essoufflés.
Erwan : Ton visage à chaque fois que nous rompons un baiser.
Je rougis fortement, nichant ma tête dans son cou pour pas qu'il voit mes joues de couleur écarlate. Il rigole un instant puis me relève la tête.
Erwan : Ça te dit un dîner en tête à tête ?
Moi : Hum... Pourquoi pas.
Il sourit encore. Parfois je me demande si c'est moi qui le fait sourire autant ou non. Il m'embrasse chastement et me conduit vers le dressing. Une splendide robe bleu marine est posée sur un mannequin. Elle arrive aux genoux, à dos nu. Une dentelle de la même couleur couvre une partie de mon dos ainsi que mes bras jusqu'au coude. Je suppose qu'elle a dû lui coûter une petite fortune, vu que monsieur ne vas pas dans la rue pour ce que l'on appelle vayura.
Nda : Pour ça on entasse plusieurs vêtements d'occasion par terre et les personnes viennent et cherchent les vêtements qui leur vont. C'est moins cher que de les acheter en magasin. Et parfois c'est un peu de la seconde main.
Moi : Erwan, t'aurais pas dû...
Erwan : Ma chérie, rien ne vaut assez pour toi. Je te laisse te préparer, on part dans trois heures.
Je hoche la tête et dépose mes lèvres sur les siennes. Je vais ensuite dans la salle de bain, fait couler un bain et me lave. Je me sèche puis enroule une serviette au dessus de ma poitrine. Je me brosse les cheveux puis me maquille légèrement. Je me dirige ensuite vers le dressing pour me changer. Un coup de parfum par ci et un autre par là, et je suis fin prête. Je mets me talons hauts préférés puis sort du dressing.
Erwan est entrain de faire sa cravate dans la salle de bain, chantonnant un air d'une chanson burundaise intitulée " Il est beau mon pays Burundi ". Il semble ne pas m'avoir remarqué. Je me mets dans son dos et passe mes mains sur son corps musclé. Il rit doucement puis se retourne pour me serrer dans ses bras.
Nous sortons de la chambre ensuite de la maison, mon homme au volant, et nous nous dirigeons vers notre lieu de rendez-vous. Peu de temps après, mon homme passe les portes de l'hôtel Club Du Lac Tanganyika. Alors c'est là qu'aura lieu notre tête à tête. Il gare la voiture, sort de celle ci puis me tiens la portière pour que je puisse aussi sortir. Il prends ma main dans la sienne puis marche vers l'entrée de l'hôtel. Au lieu de se diriger vers la salle de restaurant, Erwan se dirige vers la plage. Avant d'ouvrir la porte menant à la plage, il me demande de retirer mes chaussures. Par après, il sort un petit bandeau qu'il me mets sur les yeux puis me dit qu'il a une surprise pour moi et qu'il ne faut surtout pas que je triche. Je hoche la tête et le laisse me guider.
Au bout de quelques minutes de marche, il me dit de me stopper puis retire mon bandeau. Je reste quelques secondes sans ouvrir les yeux jusqu'à ce que Erwan comprenne que c'est lui qui dois me le demander.
Erwan : Ouvre les yeux mon coeur.
Je ne tiens pas plus et les ouvre. Devant moi se trouve plusieurs pétales de fleurs aussi différentes les unes que les autres. Ainsi que des bougies qui forment des lettres. Je lis rapidement le message puis me tourne brusquement vers Erwan. Il a un genou à terre, un écrin dans les mains et me regarde tendrement dans les yeux.
Erwan : Adriana Milano Black, veux tu m'épouser ?
Je pose mes mains sur ma bouche, des larmes dévalant tout doucement les joues. Je ne peux pas parler tant je suis émue mais Erwan lui a l'air mort de peur. Je pense que mon manque d'expression le trouble au plus profond. Je ravale mes larmes puis le regarde dans les yeux.
Moi : Oui. Oui, Erwan, je veux bien devenir ta femme, oui.
Il se relève et me prends dans ses bras, déposant ses lèvres sur les miennes puis me passe la bague au doigt.
À suivre....
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Le prince du tableau
VampirosElle , une jeune artiste totalement banale aux premiers abords. Elle est poussée à participer à un stage si on peut dire. Jusque là ça a l'air totalement normal jusqu'à ce que le pseudo maitre des lieux lui confie un tableau. Un simple tableau qui r...