Va crever -TODOBAKU- [TERMINER]

Chapitre 12

Cela faisait maintenant quelques heures que Keigo et Shoto roulaient. Plusieurs fois, le blond avait essayer de convaincre le bicolore de dormir un peu, mais ce dernier n'y arrivait pas, alors ils roulaient juste en silence.

Au bout d'un moment, le téléphone de Shoto sonna, affichant le nom de Momo sur l'écran, et le bicolore demanda d'un regard s'il pouvait décrocher. Keigo approuva d'un signe de tête.

-Allo ? Demanda le bicolore.

-Papa ? Fit une petite voix d'un air triste.

-Risei ? Ça va ? S'inquiéta aussitôt le père lorsqu'il entendit la voix triste de sa fille.

-C'est pour aller voir Mamie que tu es partie avec Tonton Keigo hein ? Demanda elle de sa voix toujours aussi triste.

Shoto pouvait aisément imaginer la mine triste de sa fille, et cela lui serrait déjà le cœur.

-Oui c'est bien ça. Répondit il, le cœur serré, ne voyant pas l'intérêt de mentir à sa fille.

-Elle... Commença la jeune fille d'une voix hésitante et toute tremblante, comme si elle se retenait de pleurer. Elle va rejoindre ma Maman ? Elle va devenir un ange elle aussi ?

Le cœur du bicolore se serra encore plus. Il avait toujours raconter à sa fille que sa mère, Fuyumi, était devenu un ange. C'était sa façon à lui de lui dire qu'elle n'était plus de ce monde.
Il savait bien qu'en réalité Risei n'avait jamais cru en cette histoire d'ange, pourtant la jeune fille n'avait jamais utiliser autre chose pour parler des morts, comme si cette histoire arrivait à la réconforter un peu et qu'elle préférait baigner dans cette illusion plutôt qu'affronter la triste réalité.

-On ne sait pas encore. Elle va juste un peu plus mal que d'habitude, c'est tout. Répondit Shoto.

C'était faux, évidemment. Le bicolore n'était même pas sûr d'arriver avant que sa mère ne meurt. Mais pourtant, il ne pouvait se résoudre à dire ça à sa fille. D'une part parce qu'il n'en avait tout simplement pas la force, et d'une autre car cela signifiait accepter la réalité, celle que Rei allait mourir et que rien ne pouvait changer ça, et Shoto n'était pas prêt à l'accepter.

-Tu mens. Répondit Risei dont la voix tremblante et régulièrement interrompu par une sorte de sanglots indiquèrent à son père qu'elle pleurait sans doute. Mamie va devenir un ange elle aussi. Mais... Mais elle à pas le droit ! Elle avait promis que cet été on irait tous ensemble à la mer !

Elle pleurait clairement maintenant et Shoto n'avait qu'une envie : être à côté de sa fille et lui faire un câlin, pour essayer de la réconforter. Mais il ne pouvait pas.

-Tu lui diras hein, que je veux pas qu'elle parte ? Elle a pas le droit de partir... Renifla la jeune fille.

-Je lui donnerai ton porte bonheur. Répondit Shoto. Tu sais celui que tu m'as fait pour la fête des père. Avec un peu de chance ça la fera guérir.

Avec un peu de chance, ça l'aidera à partir avec le sourire. Pensa le bicolore avec un air triste collé sur le visage.

-D'accord. Répondit la jeune fille dont les sanglots semblaient s'apaiser. Et tu lui diras que je l'aime fort hein ?

-Bien-sûr, mais tu sais, elle le sait déjà. Lui dit Shoto avec un sourire triste.

-Je préfère que tu lui rappelle. Fit Risei qui semblait avoir totalement séché ses larmes.

-Hé Risei, entendit Shoto à l'autre bout du fil (c'était la voix de Momo), Mina, Katsuki, Denki et Kyoka on fait un gâteau pour toi. Tu veux aller en manger ? Et après on fera un jeux ça te va ?

Le bicolore n'entendit pas la réponse de sa fille (sûrement avait elle simplement hoché la tête), mais il était certain qu'elle était partie manger le gâteau. Les gâteaux étaient la faiblesse des Todoroki, avec les soba aussi. C'était un truc de famille.

-Shoto vous êtes arrivé ? Demanda Momo qui avait apparement reprit son téléphone.

-Non pas encore. Il nous reste quelques heures de route... Répondit le bicolore. Tu pourrais essayer d'occuper Risei pour qu'elle ne pense pas à ma mère, s'il te plaît ?

-Je ferais comme je le peux. Promis la jeune femme. Mais tu sais, c'est sa grand-mère. Elle ne pourra pas faire abstraction de ce qu'il se passe facilement...

-Je sais... Répondit le Todoroki dans un soupire.

Il y eu un petit silence, comme si Momo hésitait entre dire quelques chose de plus ou raccrocher, puis elle finit par dire :

-Et toi comment tu te sens ? Tu va tenir le coup ? Enfin, je veux dire, je peux venir si jamais tu te sens trop mal. Ou alors tu n'est pas obligé de revenir directement après... Après ça. Tu peux aussi passer quelque jours chez toi pour te reposer. Je pourrais te ramener Risei tu sais.

-C'est gentil, mais je ne veut pas gâcher les vacances de tout le monde. Répondit le bicolore.

-Tu ne gâchera les vacances de personne Shoto. Ce serait inhumain de t'imposer de rester au vu de la situation actuel. Lui fit remarquer Momo.

-Ne t'inquiète pas trop pour moi Momo. Dit calmement le Todoroki. Je ne suis plus aussi fragile qu'avant, je ne vais pas m'effondrer.

C'était un mensonge, l'un comme l'autre le savait très bien. Shoto ne pleurait presque jamais, certes, mais ce n'était pas pour ça qu'il n'était pas fragile. En réalité, le bicolore ne pleurait que lorsqu'il était vraiment à bout, comme lorsque la mort de sa sœur et sa rupture avec Katsuki se sont enchaîné. C'était la seule fois où Momo l'avait vu pleurer.
Et elle avait la désagréable impression que cela se reproduirait bientôt.